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Histoire du Consulat italien 72 boulevard Gambetta à Nice

La communauté italienne est fortement liée à l’histoire et à la culture niçoise à partir du XXème siècle, avec les premières vagues d’immigration italienne.

En 1926, on évalue le nombre d’immigrés italiens à Nice à 40.000, soit ¼ de la population ! (Après le chiffre a diminué mais cela viendrait surtout du nombre croissant de « régularisations »).
L’apparition de ce consulat ou « casa degli Italiani » est fortement liée au contexte politique du moment, à savoir l’Italie fasciste. Le département des Alpes Maritimes et particulièrement Nice était la cible de Mussolini, qui par son « irrédentisme » voulait réunir l’empire romain dont il se plaçait comme héritier.

Pour rassembler l’empire latin, le dictateur fasciste proposait une première vague de colonisation en douceur grâce à la présence sur place d’une communauté italienne immigrée.

Sur le Boulevard Gambetta se trouvait en vente un bâtiment, la Villa Dalia qui appartenait à une comtesse russe. Cette villa fût achetée par l’Italie pour en faire son « Consulente del Ministero degli esteri » (Consulat des affaires extérieures) dit alors « Florestano Di Fausto ».

Ce fût le point de départ d’un édifice qui fédérait les italiens via l’idéal national et la pensée administrative pour une œuvre finalement de propagande et de contrôle social.
Pour cela même la façade était utilisée : son architecture romaine à valeur éclectique donne un ensemble irréaliste et incohérent.

Entre 1931 et 1932, la Villa Dalia devient la « Casa degli Italiani ». L’état italien non seulement ne démolit pas l’ancienne villa mais la réhabilite et la restructure : la façade, en face du Boulevard affiche des lignes rigoureuses et ternes, clin-d’œil à l’industrialisation croissante italienne ?
L’édifice original n’avait qu’un étage sur-élevé, les italiens ont superposés un second étage disproportionné.
On retrouve ces aspects dans un autre édifice, le consulat italien de Tunis construit à la même période.
Ces bâtiments arborent des frontons au dessus des fenêtres, des médaillons à l’antique et l’utilisation d’un seul matériau, une pierre grise.
La partie entre les étages supportait à l’époque une affiche de « Casa degli Italiani », aujourd’hui enlevée.
Les médaillons placés de part et d’autre du portique d’entrée affichent l’allégorie du travail et de l’art italien.
L’intérieur, avec un hall monumental, ouvre sur le théatre, aujourd’hui salle Michel-Ange.
Sur la droite (Sud) on a conservé les salons et pièces d’apparat de la villa originelle, avec une rotonde vitrée qui servait de jardin d’hiver et ouvrait sur le parc.

La décoration intérieure vient du style 1937 avec l’architecte Bolognais Melchiorre Bega (1898-1976), connu pour ses travaux en architecture navale, sa participation au gratte-ciel Galfa à Milan et ses plans à l’origine des autogrill Motta sur les autoroutes italiennes notamment.

Les œuvres de Bega sont peu à peu détruites surtout depuis les années 70 avec les réadaptations aux normes ou restaurations diverses.
Dans le parc de la villa se trouve un petit monument dédié aux soldats tombés pendant la 1ère guerre mondiale, une statue d’un soldat romain représenté l’épée à la main sur une inscription de défense de la patrie : « Gli italiani delle Alpi Marittime caduti nella grande guerra, 1914-1918 ».

En 2007 fut offert une autre statue rendant hommage aux italiens qui rejoignirent le maquis durant la seconde guerre mondiale, et aux soldats de la IVème armée qui protestèrent contre l’alliance franquiste le 18 septembre 1943. Il s’agit bien-sûr d’une œuvre d’apparence modeste mais à connotation très significative pour l’administration italienne et la communauté vivant à Nice.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    puisque tu adores l'Italie, pourquoi ne pas nous rejoindre sur http://italiani.forumactif.com ?

    @ très bientôt de t'y lire,
    Ninou.

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