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Nice pendant la première guerre mondiale

Le tourisme, l’économie, la fonction d’accueil, l’ordre social et culturel, autant d’éléments constitutifs de la vie niçoise sont profondément bouleversés par la première guerre mondiale.

1. L’état d’esprit des populations face à la guerre :

La déclaration de la première guerre mondiale est accompagnée à Nice par une manifestation massive de patriotisme, dès juillet 1914 (déclaration de guerre, début de mobilisation)…
Le patriotisme niçois est très marqué avec la création d'un calendrier aménagé pour un effort de guerre :
- secours aux soldats,
- « journées nationales » lancées par des associations pour récolter des fonds et impliquer les civils,
- La presse locale diffuse des ordres de mobilisation, traque les non-mobilisés,
Les deux quotidiens locaux (le petit niçois & l’éclaireur de Nice) concluent une trève et oeuvrent au coude à coude pour un effort de guerre.
- On crée un commerce : « galas de bien-faisance », « ouvroires » (travaux bénévols féminins).
- Des emprunts : les azuréens prêtent leur argent pour soutenir l’effort de guerre.
Cette politique patriotique est organisée par les pouvoirs politiques et religieux, qui soutiennent l’action militaire française mais dès 1916, l’enlisement des combats fait diminuer ce soutient.

Le 11 novembre 1918, l’armistice déclenche une explosion de joie notamment à Nice et on rebaptise certaines rues.
Nice est alors française depuis 50 ans. Les populations ont affichées leur volonté d’intégration (cette guerre aura servie de ciment d’intégration nationale pour les populations de l’ancien comté).
Ce phénomène n’a rien a voir avec la guerre franco-prussiène de 1870. Ainsi en 50 ans à Nice les mentalités ont évoluées fortement.
On crée des lieux de culte du patriotisme :
- la tombe de Gambetta
- la statue de Massena
- la statue de Garibaldi
- plus tard le monument aux morts

a. Une guerre très douloureuse :

La guerre tue plus de 3600 niçois, et autant de soldats originaires du département. Presque toujours, les appelés de la région ont servis dans le XVème corps. Il s’agit d’un corps déconsidéré de l’armée française : il est souvent envoyé en première ligne au feu et participe aux opérations massives et dures (en Lorraine, Alsace, Belgique…).
Dès 1916, les offensives meurtrières entraînent un recul des troupes françaises et une série de défaites. On accuse l’état major français d’incompétence. Ce dernier se retourne alors contre le XVème corps. Les soldats du Sud deviennent les bouc-émissaires des défaites militaires françaises.
Le quotidien parisien « Le Matin » critique vivement le XVème corps » en titrant « la faiblesse du XVème corps ».
Dès lors, la provence et le Sud de la France sont mis au banc de la nation.
Les réactions sont alors nombreuses et vives dans les régions concernées.
Pendant ce temps là sur le front, le XVème se bat et accumule les défaites. La moitié de ses effectifs sont morts, soit 10.000 soldats. L’acharnement médiatique ne faiblit pas : on parle du « moins français des corps d’armée ».
Au sein de l’armée, le XVème et ses soldats sont la risée des troupes. Ils supportent brimades et réflexions.

Jusqu’en 1918 à l’armistice cette douleur est très marquée.
Les journaux locaux se lient ensemble et portent une « demande de réparation » solennelle au président de la république, Paul Deschanel.
Il vient à Nice le 10 mars 1920, porte réparation et inaugure la place du XVème corps.
Dans les années 20, les articles de la presse divergent quand au rôle du XVème durant les conflits.
Ce n’est qu’en 1928 que le Maréchal Foch rend hommage au XVème durant l’inauguration du monument aux morts.
Ses combattants deviennent alors héros de guerre : Jean Médecin, Général Goirant… l’extreme diversité des situations des anciens combattants implique enfin les populations locales et prouve leur patriotisme.

b. La vie quotidienne durant le conflit :

La société est marquée par la hausse soudaine de la germanophobie. Cette haine et crainte existait avant le conflit (présence allemande massive jusqu’en 1914 sur la côte) mais elle était atténuée.
Entre 1870 et 1914, les cours princières allemandes venaient sur la côte. Souvent ces grands aristocrates ont peu de rapport avec l’armée allemande ou même le gouvernement, les niçois leur reprochent la germanité.
La guerre projette la société dans une pensée raciste qui mène à détruire les biens supposés allemands.

A Nice, ces allemands peuvent appartenir à un autre groupe social : les travailleurs (ils ont une emprise conséquente sur l’économie).
Dès 1911 le groupe politique pro-monarchique « Action Française » montrait du doigt les allemands des Alpes-Maritimes. Ils étaient alors près de 2.000 à vivre et travailler, surtout sur la riviera : Beaulieu, Cap d’Ail, Menton…
La germanophobie frappe le 5 août 1914 : tous les hôteliers allemands membre du syndicat sont rayés. Ces derniers se protègent alors par le biais du corps diplomatique, qui négocie et évite la saisie/réquisition des hôtels.
La germanophobie réagi en créant une Ligue Régionale de Protection Anti-germanique de la Côte d’Azur. Cette ligue profite aux commerçants et industriels locaux puisqu’elle prône un boycott des enseignes allemandes ou réputées comme tel. La ligue est soutenue par des personnalités politiques diverses (Goirant, De Joly)…
Mais l’emprise économique allemande sur la côte est assez forte : 70% des activités à Menton sont tenues par eux. Ils participent également à l’essor économique et commercial de la région notamment à Grasse avec l’industrie du parfum où ils sont des clients importants.

Mais la création de cette ligue n’est que la face visible d’une véritable « psychose de l’espion allemand ». Des légendes et rumeurs circulent (bombardements, survols nocturnes, infiltrations…)
En 1914, on pille certains magasins « allemands » :
- les bouillons « kub » sont systématiquement détuits.
- Le lait « Maggy » est réputé empoisonné.
Marc Bloch entreprend un travail de recensement des rumeurs dans une œuvre de 1920.
Cette germanophobie crée des problèmes divers en Alsace et Lorraine.

En 1915, une rumeur circule : l’Italie va entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne (ce qui est faux : elle se place dans le camp français). Cette rumeur alimente les psychoses niçoises.
On amplifie la germanophobie en confisquant les biens allemands, on débaptise certaines rues, et même les noms communs : un chien berger allemand devient un « loup d’alsace ».

La pauvreté et le boulversement démographique entraîne également la monté de la délinquance.
Dès 1915/16, on enregistrement un fort accroissement des cambriolages, de la mendicité, prostitution.Ceci peut s’expliquer par la baisse des effectifs de police, le manque d’éclairage public, le nombre de jeunes désoeuvrés (sans père).L’insalubrité, l’insécurité, la drogue, les bagarres, les traffics… autant de maux qui rongent les populations de Nice. En 1915, le vieux-Nice concentre des fumeries d’oppium.
Des bandes de voyous sont craintes :
- la Cloche en l’air : une des bandes les plus célèbres et redoutées de Nice : rapines, vols…
- l’As de pic : une bande de Riquier.
Ces groupes sont mystifiés par la presse, friande d’anecdotes. Le vieux-Nice est perçu comme mystérieux et dangereux.

2. Economie et société : le ravitaillement pendant la guerre :

La question du ravitaillement de l’extrème Sud-Est de la France a soulevé de gros problèmes.
L’organisation dirigiste n’a pas su faire face à la ruée des consommateurs à l’annonce de la guerre : l’amas de provisions entraîne des queues interminables, qui entraînent des hausses de prix, et des tensions.
Les produits courants : patates, viande, pain… sont suspects aux yeux des consommateurs : on suppose des ententes, magouilles des commerçants et cela débouche sur des conflits.
Les pouvoirs publics réagissent en punissant les commerçants qui violent la loi. Une commission départementale d’alimentation est crée. Cette structure dirigiste contrôle la situation jusqu’en 1915 environ.
Alors que Marseille est peu ravitaillée, la proximité de l’Italie permet un approvisionnement convenable aux niçois.
Mais 1915 marque l’entrée en guerre de l’Italie. Ses productions alimentaires ne sont plus autant exportées.
Dans le même temps en France toute l’économie et les transports sont consacrés à l’effort de guerre.
Cette déterioration de 1915 se maintient jusqu’à la fin du conflit avec une année particulièrement rude en 1917 :
Rationnement du sucre (mars 1917), réglementation sur le blé, peu de gaz et de pétrole commercialisé, peu d’éclairage…
En février 1917 les commerces jugés luxueux (salons de thé, confiseries, pâtisseries) sont fermés.
En mai 1917 les boucheries doivent fermer 2 jours par semaine.
On cherche à rentabiliser la terre systématiquement : des semailles sont plantées partout en ville, on vit en autarcie.

Les difficultés ne disparaissent pas avec l’armistice et cette situation perdure jusqu’en 1921.
Les difficultés des commerçants niçois entraînent fraudes et marché noir.
Marseille est critiquée et la situation de disette provoque une indignation « anti-marseillaise » (Marseille ferme les vannes). Les élus locaux sont également l’objet de critiques vives. Les aristocrates sont visés par le peuple, eux qui consomment « sans contraintes ni restrictions ».
Les consommateurs s’approchent de la presse pour créer des comités de défense et de surveillance.

De ce phénomène il faut souligner l’extrême vulnérabilité du département qui n’assure pas sa propre subsistance.
Alors qu’en 1914 Nice était la capitale mondiale du tourisme, la ville durant la seconde guerre mondiale devient une commune de second rang.
Ce bouleversement est durable mais confère aux Alpes-Maritimes une fonction nouvelle de terre d’accueil des soldats blessés et réfugiés.

Les premiers blessés du front arrivent sur la côte des août 1914. Leur rassemblement sur la région niçoise s’explique par l’éloignement du front, le climat, et surtout le nombre de lits disponibles.
Les premiers soldats sont plutôt bien accueillis. Ce sont généralement ceux qui ne repartiront pas sur le front. Mais l’afflux massif des blessés sature rapidement les services.
En septembre 1914 on en compte 5.000 à Nice, et 10.000 dans le département.
On réquisitionne des villas, hôtels, on manque de personnel.
Les convois sont incessants. Les accueils sont bons. On propose des concerts, conférences, distractions diverses. Pour les populations locales l’implication dans l’accueil des blessés du front est une forme de participation au conflit.

Il arrive un autre flux humain : les réfugiés. Les autorités sont complètement dépassées par le nombre :
Fin 1914 ils sont environ 10.000 dans les A.M. On fait face à la situation en instaurant un contrôle sanitaire puis des affectations dans l’arrière-pays. Mais les contacts sont délicats, les réfugiés sont mal perçus.

Durant la guerre, Nice reste touristique. Les politiques locales l’ont bien compris, « sans tourisme la Côte d’Azur n’existe pas ».
Bien sûr, il y a moins de tourisme : pas d’allemands, mois de russes et d’anglais.
La perte de clientèle amorce la fin de l’insouciance de la Belle Epoque et se marque par la chute de la capacité d’accueil (due aux réquisitions).
En hiver 1914/15 la presse fait l’apologie du tourisme : « du tourisme la richesse ». Dans cette optique on cherche néanmoins un « service minimum touristique ». Mais la crise des transports limite l’offre niçoise. Il n’y a pas de casinos ouvert, ni de music-hall, pas de carnaval entre 1915/22.
Cette décrue nette profite aux concurents italiens et espagnols. Il faut attendre 1917/18 pour voir le nombre de touristes augmenter légèrement (40.000)
Les transports restent desorganisés jusqu’en 1922, à cause de l’inflation et du manque de main d’œuvre.
Les difficultés de l’hôtellerie locale, le vieillissement des bâtiments entraîne un changement dans les mœurs des touristes : il y a moins d’aristocrates mais plus d’américains. Globalement le tourisme devient à la portée de classes sociales plus populaires. Ainsi les séjours sont moins longs et plus estivaux.

Le bilan de la guerre est de 7000 morts dans le département. Des pertes matérielles importantes sont à signaler. Financièrement l’économie va mal : il y a une dette public énorme et le budget ne s’équilibre pas. Nice connaît divers problèmes sociaux, et le tourisme est globalement en baisse.
Cette synthèse est extraite du cours du Professeur Monsieur Gastaut, et précède la synthèse du rattachement de Nice à la France visible sur ce lien.

Boreon randonnée en raquettes

Au départ de la vallée du Boréon, nous avons fait une rando en raquettes jusqu'au lac de Trecolpas.

Voici quelques photos de la rando :

La vallée du Boréon est très encaissée. Le froid contrastait la forêt de mélèses et de sapins avec les sommets illuminés sur les crètes :


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Un ruisseau coule au fond du valon. Nous l'avons suivi avant de bifurquer contre les contreforts de la Cougourde et du Pisset :


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Enfin nous avons attaqué les pentes abruptes de Trecolpas.



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Depuis le lac à 2100 mètres nous nous sommes installés sur des rochers, et, en plein soleil du mois de février nous avons contemplé le lac recouvert de neige. La météo nous avait réservé un ciel pur et un air doux.

La descente était sportive avec des pentes très raides. Quelques belles glissades dans la neige qui virait à la soupe sur les versants les plus exposés.

Enfin voici quelques clichés :

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Et voici un lien vers le diaporama des photos.

Recette limoncello


Recette de Mouans-Sartoux (Provence), par Gérard

  • Ingrédients necessaires :
-1 litre d'alcool à 90° (si vous avez du 95 ou 96° c'est bien aussi)
-Le zeste de 6 citrons (avec un économe prélevez le zeste avec le moins de blanc possible)
-750 grammes de sucre
  • Préparation :

-Laissez macérer 8 jours le zeste avec l'alcool
-Filtrez
-Faire chauffer 2 litres d'eau avec 750 grammes de sucre
-Attendre que le sirop refroidisse puis ajoutez le au mélange
-Mettre en bouteille puis conservez au congel
Vous pouvez agrémenter avec de la vanille, du sucre de cannes, couper avec du rhum... Tous les gouts sont permis. Bonne dégustation et envoyez vos commentaires !


Histoire du développement du Sud-Est français, de 1860 à 1914



En 1860 a lieu le rattachement du comté de Nice à la France :
Cette étape se déroule sous le second empire (Napoléon III). La décision de rattachement est accompagnée d’un plébiscite : on compte 26.000 voies pour et seulement 160 contre.
Cette procédure de plébiscite n’est pas exceptionnelle : régulièrement pour accroître le sentiment de démocratie les décisions impériales sont accompagnées d’un vote de ce type. Il s’agit d’un leure. Il n’y a pas d’expression libre, c’est seulement une manœuvre politique qui légitime une décision.
Pourtant certains niçois s’opposaient fermement à ce rattachement, dont un héro local Garibaldi. Mais l’importance de ce personnage aurait été perçue au-delà du questionnement du rattachement et son influence aurait été à relativiser par rapport à d’autres personnages de la scène politique ou économique.

La population :

Le rattachement de 1860 lance les Alpes-Maritimes vers un dynamisme nouveau et un grand essor démographique : +80% entre 1860 et 1911 ; Entre 1876 et 1891 les A.M. se peuplent de 55.000 nouveaux habitants. La natalité est de 220 pour 1000 courant XIXème siècle.
C’est une période de relative prospérité et de natalité. (cf. IMBERT, A la découverte de la Provence).
L’immigration se développe fortement en même temps que la paix en Europe (fin de la guerre franco-prussiènne de 1870).

Ainsi en 1861 les A.M. sont le département français le plus peuplé en étrangers : on en dénombre 6.000 à Nice.
En 1876 ils sont 22.000 et en 1911 : 125.000
Ces étrangers peuvent êtres :
- Des riches : migrations de luxe (ils ne viennent pas travailler). Ils sont présent surtout l’hiver, ils font de la "villégiature".
- Des italiens : ils représentent 90% des étrangers en 1891, et 76% en 1911.
La domination italienne s’explique par la proximité frontalière et culturelle, par le besoin de main d’œuvre et par les difficultés politiques italiennes (Risorgimento et la montée progressive du fascisme Mussolinien).

Ainsi se développe une économie du tourisme. Cette activité draine un flot économique : des emplois divers, l'artisanats, le commerces et l'agriculuture sont directement liés à cet essor.
L’embauche massive de travailleurs italiens à bas prix accroît la concurrence et provoque des rixes régulières avec la population locale (cf achives de la Police).
Ainsi, dès 1880 les italiens sont peu appréciés dans les A.M.

Dans ce contexte on arrive rapidement à un véritable cosmopolitisme niçois, un mesclun de diversités culturelles. On distingue 3 couches sociales :
- Les classes aisées
- Les classes moyennes et pauvres
- Les autochtones, qui sont séparés des deux précédents.
On parle d’un "tripartisme cloisonnant".

L'un des effets pervers du développement touristique est l'apparition de l' exode rural : (déséquilibre démographique entre l’arrière-pays et le littoral).
Alors que Cannes voit sa population quadrupler entre 1861 et 1911 et que Menton est multiplié par 3 dans le même interval (3ème ville des A.M. après Nice et Cannes).
On parvient à une crise agricole.
Il y a plus d’habitants urbains que ruraux : un équilibre fondamental dans l’économie savoyarde est boulversé.
On parle d’un boom urbain en 1876 : l’essor du tourisme modifie l’économie. La ville change d’aspect.

Une crise agraire :

Les A.M. ont une géographie qui ne propose pas de grands espaces. L’agriculture se fait sur de petites parcelles (planches et restanques). Ainsi l’espace agricole est divisé entre de petits propriétaires, on parle d'un système « microfundiaire ».
Entre 1860 et 1880, 80% des paysans possèdent moins de 2 hectares à cultiver. L’arrière-pays reste à des techniques anciennes : pas de machines agricoles, emploi de l’araire, pas d’engrais…
Il y a peu d’exedant de production et peu d’échanges commerciaux, il y a aussi un aléa lié aux coditions météo. La production agricole est autarcique, de polyculture et de subsistance.
On produit surtout :
- L’olive (oléiculture)
- La vigne (viticulture)
- Les céréales (céréaliculture)
La culture des fleurs connaît un essor à la fin du XIXème siècle. L’arboriculture est peu développée, il y a quelques vers à soie et un peu d’élevage.

Le ravitaillement régional est très délicat : l’arrière-pays ne subvient pas à ses besoins, il est isolé et survit dans des archaïsmes. La vie paysanne est rude.
Aussi la crise agraire a des conséquences graves :
- baisse des prix avec l’ouverture à la concurrence
- dépression économique entre 1880 et 1895 dans les A.M.
- difficultés des 3 pilliers économiques régionaux (olive – vigne –céréales) avec la concurrence des huiles tunisiennes, la mouche des oliviers (dite « Kevioun », dès 1865)
- le gel (hivers rudes) qui détruit les récoltes

Aussi l’exode rural semble être la seule solution aux populations de l’arrière-pays. Le littoral et la ville fascinent. On perd peu à peu les valeurs traditionnelles.

L’industrie avant le tourisme :

Nice n’accompagne pas le phénomène de mondialisation de l’époque. Cette ville n’a jamais été un grand pôle industriel.
En 1862 la ville comptait 3700 établissements industriels, qui employaient 12.000 ouvriers, souvent de manière périodique.
- l’industrie alimentaire employait 6.000 ouvriers (la moitié !)
- l’industrie du textile : 3.000, avec des matières premières locales
- la chimie : 1500 (seule industrie qui échange beaucoup avec d’autres pôles)
- le bois : 500 (scieries de l’arrière-pays)
- on doit aussi mentionner la céramique, briqueterie, verrerie, faïencerie, qui sont des artisanats spécifiques.

Les A.M. sont le théâtre d’un pullulement de petites industries souvent tributaires de l’agriculture locale. Ces ateliers sont dispersés, il y a peu de réseaux de communication.
Une mutation s’opère entre 1880 et 1890 avec le tourisme et les transports :

Le développement des réseaux de communication :

Il existe peu d’axes de communication internes en 1860, au moment du rattachement. Seulement de grands axes avec la route du sel et la route de Turin, qui traversent le comté sans utilisation interne véritable.
Il n’y a donc pas de cohérence dans la desserte de l'ancien Comté, l’espace est pensé politiquement par la Savoie pour traverser l'espace sans le mettre en valeur. Dès le moyen pays, l’acheminement se fait à dos de mulets. Le long des côtes, on utilise les navires en cabotage.
Le relief alpin constitue un obstacle majeur, le débit irrégulier du Var et du Paillon emporte régulièrement les routes et gués.

La 3ème république lance un énorme chantier dès 1870 pour rattraper le retard : 20 ans de travaux sont necessaires. En arrière pensé, l’état français voit aussi l’intégration des populations et une mobilité militaire. Pour cela, l’état s’engage massivement.
En 1865, l’arrière-pays est désenclavé. Le pont du Var en fonte est posé à la même époque.
En 1868 : route Menton-Sospel
En 1863 : route de la Vésubie
En 1870 : route dans l’arrière-pays (est-ouest) et route dans la Tinée
Le littoral est désenclavé avec Nice-Villefranche en 62, Beaulieu en 66, Menton en 87.

Le train passe à Nice en 1864, puis a Beaulieu, Monaco, et Vintimille en 1870.
On peut faire Nice-Digne en 1911. (Puget-Thénier en 1891). On créé Nice-Cunéo, Menton-Sospel en 1912.
Les réseaux de communication explosent.
En 30 ans, les vallées enclavées sont accessibles. Seules 4 communes ne possèdent pas de voie carrossable sur les 163 du département !

On construit aussi des ouvrages militaires : une route et des forts suit la frontière et les crêtes.

L’essor du tourisme :

Le tourisme fait un bon à la fin du XVIIIème siècle, déjà.
En 1780, les « Hirondelles d’hiver » passent 6 mois sur la riviera. C’est un tourisme de luxe avec beaucoup d’Anglais.
Dès le royaume Sarde, des aménagements divers sont entrepris pour accroître le phénomène touristique : aménagement de la colline du château, couverture du Paillon, construction de la Promenade des Anglais, infrastructures diverses.
En 1830 à Nice on compte 14 hôtels.
Du rattachement à la veille de la 1ère guerre mondiale, l’essor touristique est fondamental. C’est une source de richesse pour Nice. Il oblige à certaines modernités « luxueuses » : développement du chemin de fer (gare SNCF), aménagements du Paillon, tout-à-l’égout, éclairage public, casinos (en 1884).
Années :
Nombre de touristes d’hiver :
1874 - 1875 : 22.000
1884 - 1885 : 45.000
1894 - 1895 : 120.000
1904 - 1905 : 450.000
1913 - 1914 : 800.000
Face à cet essor économique qui profite de la situation ?
Le Niçois et autochtones profitent, tout en ayant finalement peu de choix. On vit parfois ce phénomène comme une « colonisation », il y a des réactions niçoises diverses.

La spéculation immobilière couplée au phénomène du tourisme remodèle la ville.
Le visage économique et culturel change pour une capitale mondiale du tourisme.
La « Côte d’Azur » : appellation : de Stéphane Liégard.
Pas de touristes à Nice l’été (trop chaud).

En 1880/90 se développe une économie de tourisme.
Nice n’est pas un port militaire (cette fonction est conférée à Toulon), n’a pas d’industries (pour ne pas indisposer les touristes), et développe la culture des fleurs.
On les exporte massivement vers la Russie, l’Allemagne, la Suède…
Cette culture prend une telle importance qu'en 1887 apparaît un "Syndicat des Expéditeurs de Fleurs du Littoral".
Les conditions d’élevage sont améliorées avec le développement de cheptel bovin, porcin et la fabrication de lait.
En revanche certaines activités diminuent : le textile, les activités traditionnelles (moulin, vannerie…). L’industrie n’est plus au service de la transformation de la production agricole mais vise à satisfaire les besoins de la ville.

Les étudiants nottent les profs : projet de loi LRU - rapport Attali

La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pecresse s'est exprimée pour la généralisation d'un système de notation des professeurs par les étudiants.
Ce projet est amplifié par le rapport de la comission Attali.
Annoncé sur le site du journal "rue89", ce nouvel élément de réforme dans le milieu universitaire pourrait bien mettre à dos les derniers profs non mobilisés face à la L.RU.

"L'élève de 6ème qui vient de traiter son prof de "connard" aurait ainsi la possibilité, en plus des 48 heures de garde-à-vue, de lui coller un zéro pointé, avec la bénédiction de son père, cela va de soi".

Ce texte est critiquable sur de nombreux points, je vais essayer de synthétiser ici les plus significatifs :

Le rapport enseignant-enseigné n'est pas une relation de vendeur à consommateur, de prestataire de service à payeur.

En milieu Universitaire il s'agit d'une relation de celui qui enseigne à celui qui apprend.
Il y a aussi l'enjeu de la place, là ou le professeur à l'Université tient un nom et une carrière potentielle, et là ou l'étudiant mise sur son avenir. La notation pourquoi pas, mais quelles types de dérives ? corruption, chantage, menace, lobbies...

Au collège / Lycée, la notation serait une relation d'adulte à enfant ou adolescent.
Imaginez que le prof de maths soit une jeune femme, pas très jolie, pas très à la mode, et la risée des plus discipés. Les cours sont généralement le bazard, tout le monde lance des gommes, crie, la prof n'arrête pas de demande le silence, de se calmer, etc... Tous les cours sont comme ça. Pourtant, le peu de temps qu'elle réussit à parler, elle enseigne les maths, explique bien, elle reprend les questions que les élèves de la rangée de devant n'ont pas compris, etc... C'est une bonne prof, elle enseigne bien les maths, les élèves qui veulent étudier comprennent bien. Voilà, mais elle n'a pas d'autorité et ne sait pas se faire respecter. Pour chacun des critères: pédagogie, enseignement, gentillesse, respect, ponctualité, etc... Croyez-vous que les élèves vont être "objectifs"? Bien-sûr que non, ils vont mettre un zéro pointé à chacun des critères par vengeance, mesquinerie, et pour enfoncer la pauvre dame encore plus. C'est une question de psychologie de l'être humain. C'est comme ça.

Vous n'avez que des mauvaises notes ? pan !
Le chargé de TD est trop exigeant ? pan !
Le prof fume, est homo, black ou juif ? pan !
Votre prof est politiquement du mauvais bord ? pan !
Le programme / la bibliographie / votre sujet d'exposé ne vous convient pas ? pan !


Ce n'est pas une relation de stricte équivalence égalitaire.
Pourrait on apprendre plutôt aux élèves à apprécier l'école au lieu d'en faire des consommateurs et des commentateurs ?

Le trésor de l'Afrika Corps - l'or de Rommel en Corse

Il existe plusieurs théories quand à la localisation d'un éventuel trésor.

L'une d'entre-elle suppose que la cargaison repose sous l'eau, à proximité de la côte orientale corse :
Un plongeur qui servi comme SS durant la WWII, connu sous le pseudonyme de Peter Fleig déclara avoir eu pour ordre d'aider un groupe de 4 officiers à cacher six caisses de munitions dans une caverne sous-marine quelquepart le long de la côte orientale Corse.

Quelques temps après, en Italie, les 4 officiers furent arretés. Refusants de coopérer, ils furent abattus. Fleig eut la vie sauve mais prétendi ne pas connaitre ni le contenu des caisses, ni la localisation précise.

L'actualité est riche puisque cet été, un navire allemand équipé de matériel de détection a prospecté au large de la côte orientale corse. L'état a réagi face à cette violation des eaux territoriales françaises mais le Département de Recherches Archéologiques Sub-aquatiques et Sous-Marine (DRASSM) a officialisé l'intervention allemande en délivrant une autorisation.

L'or de Rommel est-t-il quelquepart dans une caverne sous-marine en Corse ?