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Recette de Confiture de Mandarines de Nice

Recette de confiture de mandarines, facile, délicieuse, bien expliquée. On peut agrandir les photos en cliquant dessus, ou acceder à l'album sur ce lien
Avec toutes ces mandarines l'une des options les plus interressantes est d'en faire une confiture.
C'est parfumé subtilement, et ça ne prend "que" 4 heures tout compris, ce qui pour une confiture est rapide.

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Rincer à grande eau les mandarines, histoire qu'elles soit bien propres.
Puis épluchez-les en mettant d'un coté l'écorce, et d'un autre les quartiers.

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Ajouter de l'eau dans la cocotte-minute et faire chauffer à fond une vingtaine de minutes. Il faut que le fruit soit bien ramoli donc on peut y mettre près d'un litre d'eau. Attention ça ne doit pas brûler !

Et pendant que la cocotte chauffe découpez les écorces en petits lambeaux. Ils seront confis pendant la cuisson et incorporés dans la confiture alors attention à la taille, ça ne doit pas être trop gros.

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Après la cuisson de la pulpe, il faut la filtrer pour récolter uniquement le jus. On peut utiliser un torchon propre pour filtrer, ou d'autres techniques comme ici à la passoire.

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On arrive dans le sérieux ! plongez dans un grand récipiant le jus et les écorces. Ajoutez du sucre, environ la même quantité que le poids total des fruits.
Tournez, tournez, il ne faut pas que ça attache. Enlevez tous les pépins qui ont pu arriver jusque là.
Ecumez régulièrement en enlevant la mousse blanche en surface.

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Il faut faire réduire le mélange, sans faire bouillir mais en chauffant très franchement. Cette cuisson dure près de 3 heures.
Enfin quand la texture devient sirupeuse, on peut préparer les bocaux.

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Enfin on laisse refroidir le produit. Si une fois froid la texture est trop liquide, et bien il n'y a cas répéter le processus de cuisson, et oui...

Une fois le pot ouvert, il faut le manger rapidement et le stocker au réfrigérateur. Dans de bonnes conditions de conservation (au frais, sec et à l'abris de la lumière)on peut garder la confiture plusieurs années.

Bilan de la Journée du DRASSM 2008

Journée DRASSM
Samedi 29 mars 2008
Auditorium du Musée d’Histoire de Marseille
Centre Bourse, Marseille

Synthèse et compte-rendu des intervenants de la journée du DRASSM, de 11heures à 16h30.
Planning :
  • 9 h 00 : Ouverture de la journée par Michel L’Hour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, Bilan de l’année 2007 : actualité du service, perspectives 2008-2009.
  • 10 h 00 : Questions libres
  • café
  • Présidente de séance : Elisabeth Veyrat (Drassm) : compte-rendu de la Cira Grand-Ouest
  • 10 h 40 : André Lorin, L’épave de Penhap dans le Morbihan et l’utilisation du sonar pour la recherche de L’Hercule
  • 11 h 00 : Laurence Serra (LAMM), Fernand Robert, L’épave Aresquiers 11 : témoignage du yachting au XIXe siècle.
  • 11 h 20 : Eric Rieth (CNRS), L’épave de la fin du moyen âge de la Canche, Beutin, Pas-de-Calais.
  • 11 h 40 : Lila Reboul, La conservation préventive sur un chantier de fouille sous-marine.
  • == Déjeuner libre ==
  • Président de séance : Frédéric Leroy (Drassm), compte-rendu de la Cira Sud-Est
  • 14 h 30 : Luc Long (Drassm), Travaux dans le Rhône, à Arles.
  • 14 h 50 : Sabrina Marlier, Sandra Greck, David Djaoui, L’épave Arles Rhône 3 (Ier siècle) : architecture et matériel de bord.
  • 15 h 10 : Anne Joncheray, L’épave antique Grand Avis (Var).
  • 15 h 30 : Jean-Pierre Joncheray, L’épave du vapeur Prophète (Var).
  • Pause
  • Président de séance : Eric Rieth (CNRS)
  • 16 h 10 : Bertrand Maillet, Patrick Grandjean, Jean-Marie Gassend, L’épave Verdon 1 à Martigues.
  • 16 h 30 : Hélène Bernard (Drassm), Expertise de la Plage de Sète 2, Les épaves de Mortella (Saint-Florent, Haute Corse).
  • 17 h : Julien Cavero, Paléographie des étangs narbonnais d’après les sources cartographiques anciennes.
  • == Pot de l’amitié =

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Fernand ROBERT, Laurence SERRA : L’épave Aresquiers 11 : témoignage du yachting au XIXe siècle.

· Présentation :
Hérault, en août 2005, une association locale la Section de Recherche Archéologique (comptant une vingtaine de membres) a découvert un gisement localisé par la présence d’ancres.
Le site a été découvert par 4 mètres de fond, à 200 mètres de la plage. Le matériel était très ensablé à cause des remous engendrés par le rivage proche.
Cette épave correspondrait à une navigation de type « loisir » et serait datée du XIXème siècle.

· Description :
Stratigraphiquement :
La première couche correspond au sable déposé par les courants violents, cette couche est évaluée à près d’un mètre suivant la zone.
La couche suivante, « intermédiaire » correspond à un limon fluide.
La 3ème couche, au contact de l’épave est un limon solide grisâtre, sa texture collante permet la bonne conservation du bois.
L’effondrement du navire sur lui-même rend la compréhension délicate et on distingue difficilement son orientation. Pour répondre au mieux à ce problème, la méthode de fouille adoptée se base sur des sondages larges, qui sont rapidement ré-ensablés.
La portion étudiée ne possède pas de quille.
Les bonnes conditions de conservation on permis d’étudier les œuvres mortes du navires, parties fragiles qui sont généralement détruites.
La fouille a livrée très peu de matériel de cargaison, mais en revanche de nombreux objets personnels et raffinés. Il s’agit de matériel de navigation, de femme ou d’agrément. (longue vue, vaisselle précieuse, une ombrelle, un fusil, semelle de cuir pour enfant…). La découverte d’os animaux de type viande raffinée correspond à ce matériel « individuel » luxueux. On note également la présence d’animaux vivants à bord : chèvres (crânes avec cornes) mais aussi un cheval.
Cette épave a livré pour l’instant uniquement sa partie haute.
La chronologie est approchée par des estampilles sur des pièces de vaisselles fabriquées en Angleterre et importée chez un marchand Bordelais. On avance la fourchette de fabrication : 1845-1868.
Le matériel mis au jour est traité pour stabilisation puis exposé dans un nouveau musée.

La problématique de la fouille réside dans la nature même du voyage (la fonction du navire) : le matériel luxueux découvert à bord correspondrait une navigation loisir pour une famille aristocratique. On note pour étayer cette hypothèse l’absence de matériel militaire (pas de canons), pas de cargaison et pas de matériel de pêche ! On observe cependant que la portion étudiée ne contient pas la cale, et que dans cette dernière il est cependant possible qu’il y avait une cargaison. On ajoute aussi que certains types de cargaison (tissus, céréales, viandes…) peuvent avoir disparu sans laisser d’indices de leur présence.

· Perspectives :
Finalement la présence d’objets luxueux, pouvant appartenir à une femme (ombrelle, aiguille) ou à un homme ayant une culture savante à la mode au XIXème (longue-vue, fusil sculpté) et l’existence de récits de voyages d’aristocrates, au XIXème sur les côtes françaises étaye l’hypothèse d’une navigation de loisir d’une famille aisée.

La campagne de fouille de 2008 se fixe pour objectifs de chercher une autre partie de l’épave, de préférence la quille et le fond afin de s’assurer de cette hypothèse de navigation loisir, et non pas marchande. On propose aussi une étude archivistique qui pourrait livrer des renseignements précieux sur l’épave ou ce type de navigation. En effet, un document d’archive évoque un naufrage sur cette zone et dans cette période (fin XIXème) du bâtiment « l’Espérant en Dieu ».
On pense aussi que la multiplication de sondages permettra de proposer une estimation de la longueur du bâtiment, qui devait être conséquent (on y a trouvé un cheval).
On doit remarquer la difficulté de la fouille avec les remous et l’ensablement continu, cette zone difficile est probablement responsable du naufrage et de la dislocation du navire entre les encres, seules parties visibles.
Au moment du naufrage, on avance que seule cette partie du navire aurait pu rester sur zone, le reste ayant « glissée » au large ou sur la grève.


Eric RIETH (CNRS), L’épave de la fin du moyen âge de la Canche, Beutin, Pas-de-Calais.

· Présentation :
Cette épave a été découverte en contexte fluvial, ce qui est rare surtout pour le Nord-Pas de Calais. Les vestiges apparents de 7mètres de long furent découverts en 2001. La datation au C14 a alors certifié l’intérêt archéologique des vestiges. L’épave repose par -2,5 / -3,5 mètres suivant la marée, dans un méandre du fleuve exposé à de violents courants.

· Description :
La 1ère campagne s’est fixée une approche générale sur le gisement. L’affinement chronologique au C14 a alors avancé comme fourchette 1435-1520. Cette épave est à restituer dans un contexte particulièrement intéressant, et dont il ne reste que très peu de vestiges : un « Portus Carolingien » est attesté légèrement en aval.
La présence de divers mobiliers archéologiques comme des pipes semble ne pas appartenir à l’épave, ce matériel serait arrivé sur la zone par le courant du fleuve et serait resté prisonnier dans les pièces de bois.
La seconde campagne, en 2006 a élargi le champ d’étude à l’environnement proche de l’épave et à l’étude du fleuve, par la sédimentologie. D’autre part diverses pièces du navire on été démontée et modélisée informatiquement (Cf travaux de Pierre Texxier).
La troisième campagne, en 2007 a étudié notamment un flanc désolidarisé, ce qui a permis d’accéder aux structures du fond du navire. Diverses pièces ont été prélevées. Des carottages et des études topographiques ont complétés les travaux précedants en matière de paléo-environnement. Ainsi des différences significatives ont été révélées, entre les deux berges du fleuve : les profils en travers affichent une levée moderne (XVIIème ?) sur la berge droite tandis que les carottages livrent la présence d’un cordon sableux du côté gauche (un contexte maritime).
Certaines pièces sont marquées par des outils : sciages mécaniques sur virures à franc-bord, elles sont de forme inclinées, irrégulières, larges.

Une seule essence a été attestée, cela témoigne de la zone restreinte du chantier et de ses approvisionnements. Ainsi pour la construction on imagine plutôt un petit chantier naval local, à proximité de zones maritimes et fluviales. Attention à l’amalgame, petit chantier ne veut pas dire mauvaise qualité, la fabrication dans ce cas semble très correcte, les pièces sont assemblées minutieusement (franc-bord).

L’étude de l’architecture navale livre certains particularismes à l’épave :
La sole (le fond) est composée d’un assemblage de virures à franc-bord. Il n’y a pas de virures centrales de sole. Il s’agit là de la manifestation d’une adaptation de navigation fluviale vers une navigation maritime.
La présence de lattes d’étanchéité au niveau du joint à franc-bord converge aussi vers cette tendance.
Les bordages supérieurs sont assemblés « à clin ».
Il y a peu de virures à franc-bord, mais beaucoup à clin.
Pour mieux comprendre l’épave une maquette a été réalisée, ainsi on rassemble les éléments de la coque (plus ou moins disloqués sous l’effet du courant).
Au niveau des dimensions on propose 11,50 à 14 mètres au total, et la largeur au maître couple est momentanément oubliée, dommage.

· Perspectives :
L’étude archivistique permet de mettre en relation cette épave fluvial avec d’autres navires semblables, en Europe du Nord : « Almeri Wijk » aux Pays-Bas
Alors qu’à la période moderne la navigation fluviale sur ce secteur semble peu possible (en raison du courant fort, de l’ensablement, de l’absence d’infrastructures type port ou quai) la navigation au Moyen-Age semble envisageable. La dendrochronologie conforte cette période de 1420 à 1450.

On prévoit encore deux campagnes pour achever cette fouille, on espère étudier l’épave dans un contexte historique, économique, régional, et restituer l’importance des échanges.


Lila REBOUL, La conservation préventive sur un chantier de fouille sous-marine.

Il s’agit d’expliquer les enjeux de la fouille et comment prévenir les dégradations.
En effet, on sait que toute fouille archéologique entraîne des destructions. Souvent on ne conserve que quelques objets (on ne peut pas garder l’ensemble d’une épave) et les données écrites. Il est donc fondamental de conserver de manière optimale le matériel. L’équilibre qui a permis conservation pendant plusieurs années est perturbé, il y a urgence à les sauver.
Il faut adapter le nouvel environnement à l’objet. Cette conservation préventive doit être préparée avant intervention de terrain.
Ainsi on résume l’action : « diagnostic » - « conservation in situ » - « conservation au musée »

Il faut souligner les contraintes techniques, les problèmes liés aux transports, la diversité des matériaux pour prendre en compte la difficulté de conserver au mieux les vestiges.

Le traitement de désalinisation des objets est une étape délicate mais cruciale, en effet l’infiltration du sel peut, après la sortie à l’air libre entraîner des fissures voir la destruction totale. Ce traitement est une étape délicate conduite par des spécialistes, avec divers appareils de mesure (de conductivité par exemple).
On peut également procéder à des remontages pour la céramique mais il faut prendre en compte le nouvel encombrement de l’objet remonté.
Le stockage doit se faire avec un matériel homogène, chaque bac doit être hermétique à la lumière, poussière, oxygène.
La conservation préventive est possible dans la mesure ou chaque personne réalise un geste vers ce résultat. C’est un enchaînement de gestes réflexes à préparer en équipe. Mais cela nécessite une formation du personnel.
On souligne finalement que la plupart des verreries doivent rester en eau (comme certains métaux) et que ces méthodes sont généralement peu complexes mais contraignantes, elles impliquent de la part des archéologues une réelle volonté de mise en œuvre.

Les questions et remarques débouchent sur le thème des parcs archéologiques sous-marins, déjà opérationnels en Italie, Croatie et USA notamment. On se demande comment conserver les sites connus. Il faut protéger l’épave (avec une cage ?), assurer des visites pour les plongeurs, balayer l’épave et protéger toutes formes de dégradations.
Michel L’hour profite de l’occasion pour signaler l’an prochain la tenue d’un grand colloque d’archéo sous-marine dans le Nord de la France, à dimension internationale.
Il rappel enfin la présence d’environ 700 amphores ou fragments, dans un dépôt du fort St Jean et lance un appel à projet. Il suggère de recréer une épave quelque part. Ce matériel vient de la fouille du Grand Congloué, dans les ’50 par Cousteau.
On clos la discussion sur la thématique du recouvrement d’épaves.


Frédéric Leroy (Drassm), compte-rendu de la Cira Sud-Est

Mr Leroy présente le nouvel organigramme hiérarchique qui régi maintenant l’archéologie sous-marine. En effet 2007 est marqué par l’intervention de la CIRA, l’institution de l’archéologie terrestre qui intervient maintenant dans la délivrance d’autorisation de fouilles sous-marines. Ainsi le préfet de région notamment pourra a sa guise statuer sur le sort d’un archéologue sous-marin.


Luc LONG (Drassm), Travaux dans le Rhône, à Arles.

· Présentation :
Il s’agit d’une opération de sauvetage urgent en juillet 07 : l’épave d’Arles-Rhône 5.
A proximité d’Arles, dans le lit du Rhône, on a découvert dans les années 90 un gisement d’amphores. Il s’agirait d’un aménagement de berges. A proximité se trouve une portion d’épave antique. On a identifié cette zone comme port dépotoir. Ce gisement, dit « A » se distingue d’un autre, « B ». Mais ce dernier n’est pas en place : il est composé de matériel issu d’une nécropole, rognée par le fleuve et déplacée.
Dans le Rhône la visibilité n’est pas optimale : 15 à 20 cm les bons jours. Aussi la fouille est délicate. On a cependant pu évaluer la longueur de l’épave à 7-9 mètres.

· Description :
La sole est à fond plat, les membrures plates sont clouées entre la sole et le flanc. Ce dernier est évalué à 70/80 cm de haut.
Il s’agit d’une architecture romano-celtique monoxyle (les flancs sont monoxyles).
Ce navire a été découvert sans chargement et on suppose qu’il a été abandonné. La datation par C14 propose soit -52 +135 ; soit -359 -47.

Datation :
A proximité on note la présence de quelques éléments de bois dont :
- éléments de radeau de transport ou de pêche, ajourés pour être ligaturés ensemble : le C14 propose +32 à +320 en non-calibré et le 1er siècle après JC en calibré,
- une membrure datée par C14 en -90 +210 en non-calibrée et -17 +222 en calibrée
- un élément particulier : de forme longitudinale d’une extrémité à circulaire sur l’autre extrémité : ce serait un élément de mât ? Datation calibrée entre -40 à 116.
L’homogénéité relative en chronologie laisse supposer une cohérence voir une contemporanéité des pièces et de l’épave.

· Perspectives :
La présence de bois dans un secteur précis laisse supposer l’existence d’une cale de hallage, entre la nécropole et le port. Cet espace de construction navale et de stockage est attesté par les sources écrites sous César.


Jean-Pierre JONCHERAY, L’épave du vapeur Prophète (Var).

Le très bel exposé de Mr Joncheray nous mène à une autre époque, au milieu du XIXème siècle.
Il annonce tout de suite le caractère exceptionnel du Prophète, mi dinosaure mi fleuron technologique du fait de sa carlingue construite sur le modèle des anciens navires à voile, et de sa machinerie à vapeur révolutionnaire par son fonctionnement et sa transmission par arbre à une des premières hélices.

· Introduction :
Il s’agit donc d’un grand vaisseau à voiles et à vapeur, il fut construit environ une cinquantaine de bâtiments de ce type dans les années 1850.
Celui-ci est issu du chantier naval de Sète. Cet atelier est idéalement placé pour construire des navires de dimension considérable puisqu’un canal passe à quelques mètres de l’usine et que la voie ferrée est très proche également.
Ainsi l’acheminement de pièces lourdes et complexes (moteurs) pouvait se faire aisément par le rail alors que la mise à l’eau du navire était possible par le canal (toutefois l’opération était délicate si bien qu’un navire aurait endommagé les structures au cours d’une opération de mise à l’eau manquée).
Ces chantiers navals, « Charles Raynaud » furent les fournisseurs d’un unique client prestigieux, la Compagnie Impériale. 7 navires furent donc livrés. Il s’agissait de bâtiments modernes et de bonne qualité.
Quelques mois après le lancement du prophète l’entreprise navale fit faillite.

· Description :
41 mètres de long, 7 mètres de large, 200 tonneaux, il a assuré pour dernier voyage une ligne Afrique du Nord à Marseille. Son chargement était alors des produits à recycler, du corail, du liège et des céréales.
Le Prophète possède un tirant d’eau limité, ce qui lui permet d’accéder aux rivages notamment en Afrique du Nord. Pour cette raison il fut délégué à la ligne régulière de Sète-Marseille, puis Espagne-Maroc
Sorti en Mars 1853 des ateliers, 7 ans plus tard en Mars 1860 le Prophète essuie un gros coup de vent en reliant l’Afrique du Nord à Marseille. Il n’atteint jamais ce port. Il dériva vers l’Est de plus de 100 km, au Cap Lardier où il espérait trouver refuge à la tempête.
Il semble qu’il s’approcha trop près du Cap, où le capitaine espérait légitimement diminuer sa prise au vent et à la houle. Le Prophète heurta probablement un haut-fond.
L’épave d’un navire fut rapidement signalée sur cette zone, mais jamais encore le prophète n’a été identifié.

Sur le site on observe plus de 40 mètres de fer, plus une énorme machine. L’épave est aplatie comme une crêpe sur elle-même. Après relevé on distingue deux treuils à proximité des calles avant et arrière.
On note aussi une particularité avec un guindeau à l’avant relié par une chaîne à la machinerie, on ne parvient pas à expliquer la présence de cette chaîne.

Le moteur du Prophète détient de nombreux particularismes qui confèrent à eux seuls le caractère exceptionnel de l’épave.
Etudié pour diminuer l’encombrement, il rentre à peine dans la largeur du navire.
La nouveauté réside dans la transmission basse par arbre à une hélice alors que les navires à vapeur de l’époque évoluaient avec la roue à aube, lente et peu efficace en mer formée.
Les ingénieurs ont donc pensés à propulser le navire via une hélice à deux pales. Pour cela l’enjeu était de transformer le moteur traditionnel (adapté à la roue à aube), avec ce mouvement rotatif haut en mouvement rotatif bas. Pour cela les ingénieurs ont créés un moteur dont le cylindre oscille autour du piston (c'est-à-dire l’inverse du moteur traditionnel). Ainsi la hauteur, l’encombrement et le rendement sont optimisés. La taille fut divisée par deux par rapport à une méthode plus traditionnelle de transmission par bielles.
Cette machine très novatrice n’empêcha pas la fermeture des chantiers navals, ainsi ce moteur reste une exeption.

Mais ce navire de dimension humaine, avec une cargaison classique (verre, cuir, os, boutons) possède d’autres spécificités plus ou moins explicites :
Ainsi on appréhende l’économie et la valeur de matériaux aujourd’hui peu valorisés. C’est une leçon d’écologie en matière de recyclage :
- Il livre des milliers de tessons de verre, livrés à Marseille aux usines de verre.
- Des résidus de tannerie : os, huile d’os, cuirs et chaussures : recyclables
- Des ballots de textiles (chiffons) sont à associer à la présence de nombreux boutons.
Les archives concordent avec ce chargement mais ne livrent aucun plan du bâtiment.

· Perspectives :
On souligne encore la machinerie exceptionnelle (20 tours minute à la machine soit 60 tours minutes à l’hélice), l’épave est peu profonde. La prochaine campagne a pour objectifs de continuer le relevé, d’étudier l’arbre d’hélice et la machine plus en détail.
Pascal Arnaud propose que la disposition originale de la chaîne, sur le pont, qui reliait un guindeau au moteur pourrait être une préparation à un mouillage d’urgence.
Mr Joncheray fini sur un « scoop » : le sous-marin « la lose » (construit en 1903) qu’il a découvert à St Raphaël vient d’être classé monument historique. Il est visible à la Comex, et fut traité par électrolyse à l’extérieur


Sabrina Marlier, Sandra Greck, David Djaoui, L’épave Arles Rhône 3 (Ier siècle) : architecture et matériel de bord.

· Présentation :
Il y a une autre épave à proximité du gisement vu précédemment. Elle se trouve par -4 mètres au point le moins profond, et -8 mètres pour le point le plus profond. Elle fut découverte durant la campagne de 2004. Elle a subi quelques expertises en 2005/2006, et un sondage en 2007.
L’épave est visible sur ses flancs et parties hautes, au niveau d’une extrémité, du côté du lit du fleuve. On restitue la longueur à 26 mètres.

Datation :
La datation par C14 propose une fourchette chronologique entre -15 et 130, alors que les résultats de dendrochronologie se font attendre.
Cela concorde avec le mobilier céramique découvert, et daté du 1er siècle après J.C.
Le chronologie est affinée par la céramique sigillée, datée de la période pré-flavienne par ses estampilles.

· Description :
Il s’agit là encore d’une architecture navale typiquement romano-celtique.
L’assemblage est réalisé à franc-bord, le fond est plat, on note la présence de bouchins monoxyles sur une zone précise. Un renfort a été réalisé sous la forme d’une charpente transversale, enfin les varangues et les courbes sont assemblées à la coque via des clous.

On note un détail important, attestant l’influence méditerranéenne dans le système d’assemblage : on assure l’étanchéité entre les bordés par la méthode de lutage, et non pas de calfatage.

On remarque la présence d’encoches sur des œuvres mortes, on suppose qu’il s’agit de planches de maintient, au sommet des bordés. Les encoches et la présence de traces d’emboîtement d’autres pièces (taulet) supposent la présence d’un taquet. Dans cette optique on souligne la découverte de fragments de boots (cordages) dans cette zone. Les encoches seraient la résultante de l’usure des amarres, frottants sur la partie haute de la coque.
Ces planches de maintient atteignent unitairement 24 cm, on en compte 3 assemblées à franc-bord et le tout greffé au flanc monoxyle. Ainsi on restitue la hauteur de coque à 84 cm environ.

Un épigraphe marqué au fer a été découvert sur une pièce de bois, arrachée à la proue de l’épave et découverte à quelques mètres. La retranscription donne : « C-C-POSTVM ».
On propose « Caïus Lucius Postumus » : il s’agirait alors d’un père et son fils (Caïs & Lucius), ou alors de l’abréviation d’un seul nom, « Caïus L. Postumus ».
Dans tous les cas on ignore s’il s’agit du/des propriétaire(s) ou du/des fabricant(s) de l’embarcation.

L’étude architecturale interne de l’épave a livré certaines spécificités :
les tasseaux sont renforcés puisqu’ils sont débités dans des pièces monoxyles.
Certaines planches sont collées entre-elles avec de la résine : cela protège la sole en assurant un espace (zone de vie) entre la quille et les premières bordées (attention il ne s’agit pas d’un plancher de calle, mais plutôt de planches de vaigres).
Une poignée métallique, clouée à la coque a été découverte. On ignore sa fonction.
On note également la présence d’outils en fer, comme une serpe vigneronne (peut être utilisée en charpenterie, à rapprocher alors de la présence de copeaux), une houe (outil multifonction qui peut servir à la manutention), et un fer plat à douille (qui s’emmanchait à l’extrémité d’une perche).
On doit noter la distinction de zones spécialisées à bord, avec une cuisine (traces de feu, céramiques de type bouilloires, réserve d’eau), une zone de travail (avec des copeaux)
La datation par la sigillée et les parois fines propose 50 après J.C.

Origines :
Les essences principales sont le chêne (pour la structure principale), les résineux (type sapin et épicéa) pour les flancs et parties hautes.
Le mobilier archéologique découvert se classe dans deux catégories :
le matériel synchrone à l’épave : 25 NMI dont 8 cruches à bec type Goudineau.
Il s’agit surtout de matériel produit durant le haut-empire, dans le rhône et en provence.


Anne Joncheray, L’épave antique Grand Avis (Var).

· Présentation :
Il s’agit de retrouver une épave signalée en 67, à proximité de l’île du Levant dans le Var.

· Description :
Le gisement découvert repose à 10 mètres de profondeur, à quelques encablures du récif. Par temps de mistral la zone est très remuée. La superficie est évaluée à 8x15 mètres maximum.

La fouille s’est effectuée par sondage, et cela permet de dresser une coupe stratigraphique.
Le matériel fragmentaire est usé. Il y a quelques tessons d’amphores, des pixies, patères (similaires à celles détenues au CAV) et des gobelets.
Globalement on signale donc de la céramique campanienne (dont un petit cratère du IIIème siècle avant JC : anachronique au reste du matériel) et un socle de coupe ou de bol de type sigillée sud-gauloise, daté 70 après J.C. L’hétérogenéité de la céramique crée un véritable dylemne.
On souligne l’ancienneté du gisement, et l’usure globale du matériel. Finalement on rappel que divers éléments peuvent avoir rassemblés du matériel ici.

· Perspectives :
Mme Joncheray souhaite préciser l’étendu du gisement, résoudre ces problèmes de chronologie éventuellement en distinguant plusieurs épaves, et synthétiser ses résultats finaux.


Bertrand Maillet, Patrick Grandjean, Jean-Marie Gassend, L’épave Verdon 1 à Martigues.

· Présentation :
Ce site est intéressant puisqu’il permet régulièrement de créer des stages et des formations. L’épave est située à côté de Martigues, dans une baie bordée par une plage. L’accès est donc aisé.
Le site fut découvert par les baigneurs qui se blessaient régulièrement sur les structures métalliques proche de la surface.

· Description :
La fouille se déroule depuis 95/96, première période.
Par 1,5 mètres de fond le relevé de la muraille tribord a été réalisé. La pièce mesure 42 mètres, et on remarque 2 ponts. Le tout est sous 1 mètre de sable.
On souligne qu’aucun matériel n’a été découvert, ce qui est logique vu que l’on fouille une partie verticale du navire.
La présence de renforts métalliques obliques sur membrures en bois propose une datation courant XIXème. On note que certaines membrures sont décorées par une sculpture type cordon.
On restitue ainsi un trois-mât de taille imposante : 45 à 48 mètres.
L’hypothèse d’un naufrage est possible : le navire aurait pu couler au large et une partie de la structure aurait pu arriver ici. On propose aussi comme explication un « dépeçage de fin de carrière ».
Une seconde période de fouille eut lieu en 2004.
Au cours d’une exploration, on découvrit plus loin dans la rade un second élément du navire. C’est une partie similaire (paroi verticale) très ensablée. Elle repose par -4 mètres, sous 2 à 3 mètres de sable.
La troisième période de fouille, en 2005 s’attache à l’étude d’un nouvel élément :
Par -4 à -6 mètres après dégagement, on procéda à une découpe dans le bois pour sondage. Ainsi on accéda au fond de calle, restitué en largeur à 9 mètres (ce qui est énorme). On ignore si cette partie correspond à l’avant ou à l’arrière du vaisseau. La calle était vide hormis des pièces de bois détachées. On a remarqué un renforcement avec une double carlingue posée sur le départ des membrures.
En 2006 on découvrit la zone de proue avec deux encres, dont une avec son jas. On suppose dès lors qu’il ne peut pas s’agir d’un dépeçage. Les procédés d’assemblage utilisent des pièces composites, ce qui est normal au vu des dimensions du bâtiment. Enfin aucune datation ne semble possible. La présence d’un mât de misaine est attestée avec la découverte de son emplanture. On suppose également que cette pièce fût décalée vers l’arrière puisque des traces en négatif d’une calle située plus en avant ont été remarquées.
En 2008 enfin une zone arrière du navire, tordue mais pas cassée a été découverte. Il n’y a toujours pas de trace de cargaison (logique au vu de la profondeur restreinte et de la proximité d’un littorale de plage). On a tout de même découvert une houe et des palles, outils employés notamment pour racler le fond de calle. Il y avait aussi du bois de chauffage. Une dendrochronologie propose une datation : 1877, ce qui est compatible avec les données générales.
Le tirant d’eau évalué à près de 5 mètres pourrait être à l’origine du naufrage.

Etude des gravures rupestres du Mont Bégo, Vallée des Merveilles


Synthèse des méthodes utilisées pour l'étude archéologiques des

Gravures de la vallée des Merveilles :



Introduction :

Dans le décor somptueux d’un massif alpin, situé stratégiquement entre les plaines italiennes à l’est, l’axe rhône-méditerranée au sud-ouest et bordé par les hauts plateaux alpins à l’ouest, la manifestation culturelle d’une civilisation agricole et pastorale est gravée sur des roches.
On suppose que ces gravures rupestres furent réalisées dans le cadre d’une tradition comme l’indique clairement le faible nombre des thèmes et les répétitions.
Par curiosité ou par passion, les sociétés ont conservé le souvenir ce lieux, mais avec un regard fantastique (comme l’atteste la toponymie : « Vallée des Merveilles », « Cime du Diable », « Val d’Enfer », « Val du Trem »…).

Au XIXème siècle des érudits ont entamés les premières approches scientifiques dont des premiers travaux de recensement.
Plus récemment, l’étude exhaustive lancée depuis 1967 et dirigée par Henry De Lumley croise les travaux antérieurs[1] et tente d’approcher ces sociétés anciennes par différents faciès (occupation du sol et anthropisation, technologie, élevage et agriculture, échanges, culture et croyances…).
L’avancé des méthodes combinée aux découvertes archéologiques font qu’il est aujourd’hui possible de comparer les gravures avec un corpus de données varié dans les dimensions spatiales et temporelles.
Ainsi nous pouvons appréhender les contacts[2] qu’ont eu les hommes du Bégo, et proposer une datation.

L’étude des gravures rupestres s’effectue en deux étapes :



  • On collecte un corpus de données en recensant les gravures :
    On cherche à connaître toutes les représentations gravées, puis à assimiler la donnée par l’intermédiaire de différents outils. Cette étape débouche sur la constitution d’un corpus.


  • Approche statistique et comparative à partir des données dégagées :
    On met en relation les gravures entre-elles, et on tente de rapprocher la représentation avec des éléments d’un corpus archéologique constitué de l’ensemble des découvertes protohistorique dans le bassin méditerranéen et moyen-oriental.
    La mise-en-relation des gravures de certaines armes avec les mêmes objets découverts lors de fouille permet de proposer une datation et une aire de contact économico-culturel.

Alors que la première partie tente de synthétiser la démarche employée en vue de collecter des données, les deux autres parties abordent les questions de traitement des données, et plus spécifiquement en dernière partie les possibilités d’exploitation au niveau de la chronologie et du rayonnement culturel.



I. Le recensement des gravures dans la région du Bégo :

a. Bilan :

Le document étudié[3] ne porte que sur les découvertes des zones 3 & 12.
Les gravures des merveilles ont été l’objet de nombreux travaux d’érudits, les plus anciens étant datés de 1460 avec Pierre de Montfort. Une avancée importante dans l’étude des gravures fut marquée lorsque l’Italie fasciste assimila l’Archéologie et des perspectives de propagande nationaliste.
En effet, entre 1927 et 1942, un sculpteur italien Carlo Conti procéda au relevé systématique d’un maximum de gravures. Pour faciliter son travail de repérage, il a instauré un système de zonage en suivant la géographie des lieux.

b. Le zonage :

Depuis cette division géographique, les études postérieures utilisent le même principe (le terrain est divisé en 23 zones, qui sont elles-mêmes subdivisées en groupes).

L’étude de Conti utilise ce zonage pour individualiser chaque gravure : au fur et a mesure du relevé des roches, Conti gravait à la pointe fine le numéro de la zone et du groupe en chiffre romain, puis un numéro de roche en chiffre arabe. Enfin dans certains cas il pouvait ajouter un indice.
Par exemple, quand Conti trouvait une gravure dans le Groupe 1 de la Zone 1 il gravait :
- ZI.GI.R1
- Si une gravure était découverte à proximité il pouvait alors la nommer ZI.GI.R1. + A ; bis…
Ainsi nous savons qu’il a découvert 51 gravures dans la zone III, et que 3 ne sont pas retrouvées.

c. Les travaux actuels :

A l’heure actuelle, le travail de terrain consiste à repérer chaque roche gravée. Pour cela une équipe de prospection observe chaque paroi, chaque dalle, chaque roche…
Les critères de réussite à cette étape fondamentale sont d’observer à différentes heures de la journée pour bénéficier d’éclairages variés, éventuellement en utilisant des déflecteurs. L’équipe doit être variée et formée au repérage de gravures.
Si une gravure est découverte, elle est alors individualisée au moyen d’une numérotation :
- si elle était déjà signalée par Carlo Conti elle conserve alors le numéro d’inventaire qui lui avait été attribué.
- S’il s’agit d’une nouvelle gravure découverte, elle est alors numérotée suivant la proximité d’une gravure connue et numérotée par Conti. Le numéro d’inventaire est suivi d’une lettre grecque.
La systématisation de cette méthode et les résultats des campagnes de prospection élève le nombre de roches gravées en Zone III à 130 (dont 84 non-découvertes par Conti).
La Zone XII a livrée à elle seule 500 gravures.

Les gravures sont donc individualisées par ce système de zonage. Puis la position géographique est calculée précisément par GPS, dans les 3 dimensions (latitude, longitude, altitude). On note également l’orientation de la gravure et on propose une carte de « cheminement entre les gravures » c'est-à-dire le chemin le plus court reliant les gravures entre-elles, et constituant ainsi des groupes.
Chaque gravure est relevée en grandeur naturelle. Le contour et les détails sont dessinés, ainsi que les décrochements, fissures, stries glacières, trous naturels…
Le relevé est nommé comme sa gravure originale, avec le même système de zonage.
La méthode employée pour le relevée est intéressante puisqu’elle prend en compte les contraintes spécifiques à l’étude : représenter fidèlement une gravure sur une surface polygonale dure et rugueuse, de taille variable, en pleine montagne.
Le procédé inventé par H. De Lumley consiste à superposer à la gravure une couche de film étirable type cellophane, puis à décalquer la figure.
Ainsi, dans l’éventualité où plusieurs gravures sont superposées, on utilise des feutres de couleurs différentes.
D’autres images d’archives sont réalisées en plus du relevé « grandeur nature » : chaque gravure est dessinée au 1/10, photographiée (dans son environnement et dans sa représentation), et même parfois moulée.

Enfin, les gravures sont informatisées via deux bases de données :
- la première s’attache uniquement au support
- la seconde se porte sur la représentation
Il est important de souligner que ce lexique peut être enrichi ou modifié dans sa structure (champs) afin de mettre en évidence de nouveaux critères. Mais la mise-à-jours de la base oblige à ce que les critères de description (morphologie et qualité) soient toujours rigoureusement les mêmes.

d. Les évolutions induites par les résultats :

Les critères de recensement ont évolués avec les recherches.
En effet, progressivement les chercheurs se sont davantage intéressés à des éléments peu pris en compte au début de la campagne de recherche :
Des détails sur représentation, groupes de cupules éparses ou isolées, figures transformées, relations entre certaines gravures et trous naturels/fissures de la roche, localisation spécifiquement dans des « gouttières » ou « décrochements »… une multitude de nouvelles données sont mises-en relation avec d’autres critères.

Il y a un aller-retour incessant entre les divers supports de stockage de données :
La découverte d’une nouvelle information induit alors des modifications dans la base de donnée, et dans les relevés, et de ces modifications apparaissent de nouvelles caractéristiques… L’apport de données nouvelles permet d’entrevoir de nouveaux rapprochements et d’autres apports, jusque là non remarqués.

e. Archivage et perspectives :

Régulièrement, l’avancée des recherches et la collecte de nouvelles données entraînent des mises-à-jour. Ces corpus sont systématiquement rassemblés au musée des Merveilles à Tende. Ainsi l’accès est simplifié et garanti quelque soit la saison pour les chercheurs et le public.

Si les travaux entrepris permettent aujourd’hui une sauvegarde et une accessibilité accrue dans les données, le recensement en soit est critiquable car il n’est pas forcément exhaustif.
· Certaines roches ont pu être oubliées malgré le « ratissage » des prospections :
Certaines zones difficiles d’accès, des gravures très abîmées ou masquées par divers obstacles peuvent avoir échappées à la tentative d’inventaire.
· De plus, de nouveaux critères d’observation peuvent être pris en compte pour mettre en évidence de nouveaux rapprochements.
· Enfin, certaines vérifications s’imposent pour finaliser l’étape d’acquisition des données.

La combinaison de ces données, inscrites sur différents supports permet de représenter un ensemble de gravures décrites précisément, et de connaître leur répartition dans l’espace.
Les chercheurs peuvent dès lors étudier les données. L’étude et le rapprochement de certaines gravures (figurations d’armes) avec des découvertes d’autres sites archéologique permettraient d’attribuer une culture protohistorique des alpes méridionales et de dater ces vestiges.


II. L’étude des données :


L’étude de ces vestiges est possible suivant deux critères :
- Les techniques : les gravures ont été réalisées avec différents outils et méthodes. Cela permet la constitution d’un classement typologique.
- Le sujet des représentations, en particulier les gravures d’armes : les poignards et hallebardes. On peut les comparer à des armes découvertes dans des fouilles archéologiques, et qui sont connues et datées.

a. Gravures d’armes : quelques remarques :

Avant de comparer les gravures d’armes de la Vallée des Merveilles et celles provenant de sites archéologiques, quelques remarques doivent être soulignées :
· Les armes les plus représentées sont les poignards et les hallebardes (presque exclusivement).
Par comparaison avec des armes similaires, on suppose qu’elles ont été faites au Bronze Ancien.
· Les armes gravées sont représentées généralement emmanchées.
Généralement les sites archéologiques ne fournissent que la lame, excepté le cas de poignards et épées à manche de bronze.
· On ne peut étudier les gravures d’armes que par les contours et les proportions des éléments qui les constituent.
Les détails qui différencient les productions de diverses cultures (nombre et emplacement de rivets ; décor gravé sur la lame ou le manche…) n’apparaissent que très rarement sur les gravures.
· Certaines gravures sont précises et permettent un examen approfondi alors que d’autres sont maladroites ou abîmées et par conséquent plus difficiles à étudier.

b. L’étude des Techniques de réalisation :

Dès 1967 les chercheurs de l’équipe d’Henri de Lumley ont observés divers détails sur les gravures tels que les contours, les « cupules débordantes », le profil du bord, les stries de contour et les alignements de petites cupules sur les bords de la gravure.
L’un des critères les plus significatif quand à la technique de gravure employée est l’observation des cupules[4].

Ces dernières peuvent avoir été réalisées suivant 5 techniques. On note que seules les deux premières permettent régularité et disposition jointive des cupules.
Un même outil est utilisé : une sorte de burin en quartz (roche très abondante dans la région des gravures).
Enfin, la gravure des roches produit des poussières qu’il faut régulièrement éliminer en soufflant dessus. Face à cet handicap, Livio Mano propose par expérimentation que les roches étaient préalablement humidifiées afin de faciliter l’exécution des gravures (l’eau retenant la poussière).

Voici les différentes méthodes de gravures mises-en-évidence :

Pression-rotation :
- Description : cupules contiguës, de formes arrondies, en disposition régulières. Le fond de l’enlèvement est arrondi et peu profond.
- Réalisation : utilisation d’un outil pointu et dur, probablement un bloc de quartz. Cet outil subi une pression et une rotation pour enlever une cupule.
- Marqueur : l’examen des cupules au microscope électronique à balayage met en évidence la trace de fines stries concentriques résultant du mouvement de rotation de l’outil sur la pierre.

Percussion indirecte :
- Description : parfois de forme grossièrement ovale ou triangulaire, la cupule est rarement de forme parfaitement arrondie. Le fond de la dépression est anguleux.
- Réalisation : un bloc de quartz pourrait servir de burin. Un autre outil serait alors employé comme percuteur.
- Marqueur : au M.E.B. on remarque une base irrégulière présentant des écaillages.

Percussion directe orthogonale et contrôlée :
- Description : les cupules sont généralement non-arrondies. Elles peuvent être de forme ovales ou triangulaires et de dimension et profondeur variable. Elles sont disposées irrégulièrement et peuvent « sortir » de la surface gravée.
- Réalisation : percussion directe et répétée d’un bloc de quartz sur la roche.
- Marqueur : au M.E.B. les enlèvements présentent une base irrégulière avec de nombreux stigmates et écaillages, parfois en forme de trièdre[5] renversé dissymétrique.

Percussion directe oblique :
- Description : cupules ovales allongées voir très allongées. Aucune gravure ne semble avoir été réalisée uniquement avec cette technique. Enfin, il est possible de déterminer si le graveur était gaucher ou droitier suivant la direction de l’enlèvement (de gauche à droite si le graveur est gaucher, ou de droite à gauche si le graveur est droitier).
- Réalisation : percussion directe et violente, très oblique par rapport à la surface de la roche.
- Marqueur : à l’œil nu : cupules allongées voir très allongées, orientées de gauche à droite ou de droite à gauche.

Usure ou rainurage :
- Description : visible sur certaines parties des gravures (manches de hallebardes et cornes de corniformes notamment), localisé dans le secteur de Fontanalba.
- Réalisation : frottement répété d’une pierre dure.
- Marqueur : une rainure discontinue et abrasée

La prise en compte de la technique utilisée ainsi que divers détails[6] permet de mettre en évidence différents styles de gravure.


c. Mise en évidence de différents styles de gravure :

L’aboutissement du travail qui débouche sur un classement typologique ne permet pas forcément d’approcher chronologiquement les gravures.
En effet, la distinction de divers styles pourrait s’expliquer de différentes manières :
- utilisation de différents types d’outils
- usure des outils
- nature de la roche
- modes passagères
- savoir-faire
- réalisation aléatoire
- type de représentation

L’étude des techniques de réalisation est relativement simple dans la mesure où en observant une gravure il suffit de caractériser certains critères selon une grille pré-établie.
Ainsi les chercheurs ont produits un classement typologique :

Gravures de style A (très bonne qualité de réalisation) :
Description : gravures à bord régulier sans cupules débordantes. Aspect général presque lisse.
Réalisation : gravure composée d’une juxtaposition de petites cupules arrondies, peu profondes et régulières.
Ce style se divise en 3 sous-styles suivant la taille des cupules et leur disposition.

Gravures de style B (bonne qualité) :
Description : les contours sont nets mais ils présentent cependant des cupules débordantes. L’aspect général de la surface est « moutonné ».
Réalisation : gravure composée de groupes de cupules de taille moyenne ou grande, jointives ou côte-à-côte
Ce style se divise en 3 sous-styles.

Gravures de style C (mauvaise qualité) :
Description : la surface travaillée semble discontinue
Réalisation : cupules grandes ou petites, espacées.
Se style se divise en 2 catégories.

Gravures de style D (peu fréquente) :
Aucune gravure entièrement réalisée avec le style D n’a été découverte.
Il s’agit de cupules allongées obtenues par percussion oblique.

d. Vers une chronologie relative des différents styles de gravures :

Les chercheurs ont employés deux types de données afin d’approcher chronologiquement les gravures.
Tout d’abord, ils se sont concentrés sur le style de gravure par rapport à la représentation.
Par exemple ils ont remarqués que les gravures de certains poignards semblables à ceux du Bronze Ancien sont du style A ou C alors que d’autres, attestés au Chalcolithique sont de style A ou B1. Dans la même logique d’observation, des rapprochements ont étés fait notamment avec les hallebardes de la zone III qui sont essentiellement de style B1.
Puis les chercheurs ont étudiés les superpositions de différents styles de gravures.
L’observation de 10 gravures superposées dans la zone III permet de dégager une chronologie relative et de tirer des généralités :
Le style B1 n’est jamais recouvert.
Le style A est toujours recouvert par B, mais jamais l’inverse.
Il n’y a aucune superposition entre le style C et le style B ou A.

De ces constatations il semble possible que les gravures aient été réalisées dans le long terme, avec des techniques variables.
De plus certaines gravures d’armes (poignard et hallebardes) seraient la réplique d’un modèle qui a existé à un moment donné.
L’étude de ces gravures permettrait alors d’attribuer des influences culturelles et de les dater.


III. Certaines armes précisent la datation des gravures, et les influences culturelles :

Aux yeux des sociétés anciennes les armes n’étaient pas des objets banals ou quotidiens.
Se sont des signes de puissance qui ont fascinés les populations.
Posséder une arme est avant tout l’affirmation de richesse, de notoriété, mais aussi de contacts avec d’autres groupes culturels.
C’est l’attribut des chefs par exelence : l’arme détient le pouvoir de tuer, de partager et de dépecer la viande.
Parmi les 19.000 pétroglyphes figuratifs découverts dans la vallée des merveilles, les gravures d’armes représentent un pourcentage important qui varie selon les zones entre 0,9% à 19,7%.

a. Approche des bornes extrêmes chronologiques :

Pour la zone III, notons en premier que l’absence de gravures d’épées permet d’écarter en chronologie supérieur l’époque du Bronze Moyen ou Final.
L’absence de haches « des roseaux » dites spatulées écarte la chronologie inférieur à l’age du Bronze Ancien.

La représentation des armes se fait suivant certains standards : on observe que la plupart des bases de lames de poignards sont rectilignes ou légèrement convexes, avec une angulation entre la base et le bord de la lame.
On attribue donc au Chalcolithique (3300 à 2300 avant J.C.) ces représentations.

b. Affinage chronologique et influences culturelles :

L’étude menant à l’interprétation chronologique et culturelle des gravures d’armes se base sur des critères typologiques.
Les représentations les plus connues et par conséquent les plus fiables sont les hallebardes, poignards et haches.
Les gravures d’armes sont nombreuses : on en connaît 1468. La zone III en contient 34 (21 poignards, 11 hallebardes et 2 haches) et la zone XII 45 (35 poignards et 8 poignards).
Par comparaison avec des modèles similaires et datés, on propose la chronologie du Bronze Ancien et du Chalcolithique de tradition remedelienne (plutôt que campaniforme).

c. Les contraintes de l’interprétation morphologique :

La comparaison des gravures d’armes avec des armes découvertes en contextes archéologique apporte des dissemblances. On peut supposer que l’exagération de certaines parties de l’arme souligne la puissance d’une divinité ou du propriétaire.
- les conditions taphonomiques ne permettent pas la conservation de certains éléments[7] de l’arme alors que la gravure représente ces éléments.
- Dans certains cas, les armes ne sont pas représentées en respectant scrupuleusement leurs caractéristiques morphologiques : des traces de stries contournant les gravures ont étés révélées, d’autres observations révèlent une exagération des formes sur certaines gravures[8].
- La longueur très exagérée de certains manches de hallebarde ainsi que la représentation de lames de poignards dépourvues de la représentation du manche témoignent de l’importance symbolique de l’objet.

Les comparaisons portent donc essentiellement sur les lames.
Les gravures du Bego sont des représentations symboliques à partir desquelles il est délicat de rapprocher d’une arme découverte et attestée dans un contexte chronologique ou culturel précis, les chercheurs doivent rapprocher deux corpus qui se ressemblent peu.
Il faut souligner que dans ce contexte de représentations, de nombreux faciès cultuels échappent à nos visions et représentations contemporaines. Ce discours imagé n’est pas saisissable dans son ensemble pour un homme de notre époque.

d. Les déductions des comparaisons :

Certaines gravures d’armes présentent des caractéristiques similaires avec des armes connues dans des corpus archéologiques connus.
Avec toute la prudence qu’exige la comparaison entre des armes réelles et ces représentations symboliques, il semble possible de proposer une datation et une influence culturelle pour certaines gravures :

- les poignards à lame à bord légèrement convexe et à poignée aussi large que la lame ;
- les haches plates (hallebardes à bout carré) :
Ils sont similaires à ceux découverts à la nécropole de Remedello (Chalcolithique), phase II soit -2800 à -2500.

- des lames également à bord légèrement convexe et à poignée aussi large que la lame :
Elles évoquent des découvertes en milieu lacustre, dans les palafittes de Suisse (lac du Colombier) et le Chalcolithique de Fonbouisse.

- les poignards à lame triangulaire courte ou très allongée ;
- les hallebardes à lame triangulaire très allongée :
Ce type d’arme rappel celles découvertes durant la phase terminale du Chalcolithique, environ -2300 comme en Italie du Nord (Remedello et Volongo)

- d’autres gravures évoquent des contacts culturels plus rares comme :
Une représentation de hache (ou hallebarde à lame à bout carré ?) rappelle celles d’Hauslabjoch (glacier de Similaün), au début du Chalcolithique (3492-2931).
Des poignards comparables à certains modèles découverts dans les Alpes du nord (Isère, Savoie, Autriche, Suisse) ou semblables à ceux de Fontbouisse en Languedoc méditerranéen.


Conclusion :

Une fois que l’étape primordiale de collecte de données a apporté suffisamment d’éléments de réflexion, les gravures sont étudiées suivant la technique de gravure et suivant la représentation figurée.
Les représentations d’armes de type poignard, hallebarde ou dans certains cas hache apportent un renseignement fondamental dans la mesure où il est possible qu’elles correspondent à des répliques d’objets découverts et datés dans d’autres contextes archéologiques.

Ainsi en procédant par association de corpus la connaissance de certaines gravures d’armes permettrait de les rapprocher d’autres gravures ne représentant pas forcément ces armes, suivant la technique de gravure employée par exemple.
L’interprétation et le symbolisme de ces représentations échappent encore aux regards contemporains, ces gravures sont à associer à un discours et une pensée d’une autre civilisation, avec ses propres normes et valeurs.



[1] Ces travaux antérieurs sont utiles car ils rendent compte de l’érosion de certaines gravures mais surtout un certain nombre de vestiges ont disparus avec la militarisation de la vallée par l’armée italienne dans les années 40.
[2] La mise en évidence de contacts entre civilisations anciennes permet de les approcher par différents faciès comme la diffusion du commerce, le savoir-faire, la culture, etc…
[3] Henri DE LUMLEY, Gravures protohistoriques et historiques de la région du mont Bego, secteur des Merveilles : Zone de la cime des lacs Zone III & Zone du Grand Capelet Zone XII.
[4] Dépression crée suite à l’enlèvement de matière produit par une action individualisée.
[5] Figure a trois faces planes
[6] Ces détail sont la netteté du contour des gravures, la taille, profondeur et régularité des cupules, leur forme, et leur espacement.
[7] Ces éléments peuvent être des poignées, manches, etc… divers éléments réalisés en matériaux périssables comme des fibres végétales ou bois.
[8] Exemple du poignard ZIII.G7.R7.n°1

Ronde des facs : L'Université de Nice Sophia-Antipolis organise son premier footing sur la prom

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Nous n'étions pas moins de 520 étudiants et personnels à courir les 4 km sur la prom, à l'occasion de la 1ère "Ronde des Facs".
Cette manifestation sportive avait pour objectif de rassembler tous les campus à l'occasion d'une journée banalisée, avec en point d'orgue un footing sur la promenade des anglais.

Le reste des festivités ayant lieu au Campus Valrose, avec remise des prix et animations diverses.
L'épreuve s'est déroulée dans une bonne ambiance sous le soleil du printemps.

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Lien vers documents officiels et résultats ronde des facs 2008


Article Nice-Matin :

L'habitat castral en Haute-Corse

Brève synthèse du cours de Mr Philippe JANSEN, Fondations d'habitats, réseaux et contrôle des territoires (Europe méditerranéenne, 10ème - 14ème siècle).


Etudes des formes d'habitat en Haute-Corse, Xème - XIVème siècles :

Les connaissances scientifiques concernant l’habitat en corse sont possibles grâce à l’étude récente de 3 éléments :
  • la documentation écrite locale est rare jusqu’au XIVème siècle, où elle apparaît. A ce moment, le territoire est déjà sous une forme achevée et constituée depuis longtemps.
    La documentation locale évoque finalement peu le développement corse. Par contre l’étude d'archives hors Corse, dans les régions de Pise et Gènes notamment livre de nombreuses informations.
  • Le développement d’institutions de recherches : il y a beaucoup de sites abandonnés en corse, mais la recherche archéologique a commencée tardivement. Jusqu'à récemment, les problématiques distinctes de celles de P. Toubert, comme les 1ers réseaux ecclésiaux étaient mis de côtés. Ce retard de la recherche est à pondérer puisque depuis 15 ans des équipes étudient ces problématiques.

  • Depuis quelques années on remarque la mise-en-relation entre les « 1ers réseaux ecclésiaux » et le « Peuplement Castral ». Ces résultats récents, surtout sur la Haute-Corse amènent les premières synthèses (cf. Daniel ISTRIA).

Contexte :
Au XIème siècle, la corse est disputé par les deux puissances navales de Pise et Gènes. Ainsi cette dispute territoriale marque l’île :
Chaque entité marque sa présence en fixant ses représentants de l’église (prélats désignés par les diocèses) de Pise ou de Gènes.
Sur la cote orientale, le principal diocèse est Aléria ; Sur la côte occidentale : Nebbio (St Florent) et Sagone.

Cette documentation est abondante sur le continent.
A cette époque donc, l’Eglise constitue la trame du contrôle de l’organisation du peuplement.
Le réseau de peuplement correspond alors à des hameaux ruraux dispersés sur lequel on superpose au XIIème siècle une organisation en « Pieve » : c’est une division territoriale et un système d’organisation du peuplement.
Ainsi on introduit un modèle d’organisation ecclésiastique depuis la Toscane, qui s’adapte aux conditions géographiques corses.
L’unité territoriale de « Pieve » est indexée suivant la topographie locale : elle correspond à une vallée sur un bassin versant avec un accès à la mer, limité par une ligne de crête et des sommets qui basculent sur l’autre vallée. Ce type de schéma est observable au cap Corse notamment.

L’Eglise Pisane impose sa présence dans chaque Pieve dans un chef-lieu, pour 10/15 habitants parfois. Souvent cette église baptismale (baptême + sépulture) est située plus ou moins au centre géographique de la Pieve, de sorte qu’on y accède en ½ journée.
Cette présence est temporelle : le clergé s’approprie des terres et organise une économie de type « Curtis » (prélèvement d’impôts).
La « Pieve » est donc non seulement un lieu de polarisation liturgique et sacramentaire, sa forme en « Curtis » rassemble une population d’artisans.
Ainsi un groupe de colons se regroupe au centre de la Pieve : un habitat rural non-fortifié se développe.
Toujours au XIème siècle et pour les raisons de généralisation du système de Pieve, on ne repère pas de fortification associée.
Le mouvement de développement du « castrum » est tardif (par rapport au reste de la Provence) : il apparaît durant la seconde moitié du XIIème siècle et se prolonge pendant le XIIIème siècle.
L’initiative de la construction ne vient pas de seigneurs locaux mais de la famille des « Obertenghi », qui obtiennent le titre de « Marquis de Corse » dans la seconde moitié du XIIème siècle. Ainsi émerge un pouvoir militaire sur la Corse.
Le développement de sites fortifiés au XIIème siècle est très différent du système de la « Pieve » : les castrums sont battis plus hauts (la Pieve est généralement vers 300 mètres alors que le castrum est bâti à 600 mètres, sur des crêtes abruptes).
Il s’agit donc d’un transfert d’une forme d’habitat vers une autre. Le territoire est modifié puisqu’il inclus une partie « alpine ».
Ex : Castello Di Rostino.
Ce château livre plusieurs bâtiments dans une enceinte, il fut habité avant 1138 (un denier génois de cette année y a été découvert). C’est un château ex-nihilo, avec trois phases d’occupations.
Le matériel découvert (décors vestimentaires, de l’or, du bronze, de la vaisselle…) atteste un niveau de vie raffiné donc la présence d’aristocrates.

Après cette phase de construction castrale du XIIème, on remarque une troisième étape avec l’installation de fortifications.
Une seigneurie locale émerge, au dépend de l’ancienne classe dominante des « Obertenghi ». Ce morcellement des pouvoirs laïcs est visible surtout en Balagne.
Des châteaux seigneuriaux sont édifiés sur des lieux très escarpés, ils n’attirent pas d’habitat.
  • Avant l’an mil, l’habitat était dispersé en hameaux dans des plaines, il n’y avait pas de fortification.

  • Puis les châteaux seigneuriaux ont attirés un habitat réduit (type Rostino)

  • Enfin des fortifications sont érigées sur des points de surveillance, ils n’attirent pas d’habitat.

Ce réseau est achevé vers 1250. Le Cap Corse est maillé à la même époque avec l’appropriation de cette région par Ansaldo Mari. Il rachète le Cap et les fortifications, ainsi il contrôle une région clef avec les passages de navires.
Les génois conservent 3 châteaux en Haute-Corse, à proximité de Bastia. Ces regroupements de terre autour d’un centre fortifié mettent fin aux divergences de territoires.
Du côté du Nebbio (St Florent) il n’y a aucune fortification militaire connue à ce jour. Le territoire appartient à la cathédrale de Nebbio, l’Evêque est le seul seigneur. Le cartulaire du Nebbio montre d’ailleurs des tensions régulières entre Evêques et Seigneurs.
A la fin du XIIIème siècle on remarque un changement important :
Un seigneur local, vassal de génois possède des castrums autour de l’enclise épiscopale du Nebio. On arrive à un « équilibre » entre pouvoir laïc et clérical. Le seigneur ne s’attaque pas au territoire de l’Evêque mais poursuit sa conquête plus au Nord, vers le Cap pour avoir un nouveau débouché maritime.

La chronologie de l’habitat pourrait donc se résumer ainsi :
Les sites fortifiés concentrent un habitat avec une hiérarchie (rapport taille/fonction) qui apparaît dans les textes.
Les seigneurs font allégeance aux communes dominatrices. Dans les textes pour évoquer un territoire on nomme château siège du pouvoir, puis on évoque ses dépendances (constellation de hameaux qui appartiennent au seigneur, habitats ruraux, autres châteaux subordonnés).
Au XIIIème siècle Gènes possède le Cap Corse :
Il est tenu par un « château principal », où Gènes envoi ses représentants. Il s’agit donc d’un lieu de résidence et d’administration.
Contrairement au continent, la construction castrale ne provoque pas de regroupement de l’habitat type « incastellamento ». Souvent il s’agit plutôt de forteresses isolées qui appartiennent à un semi de hameaux isolés à proximité.

Au XIIIème siècle, une nouvelle organisation territoriale émerge : la Villa.
C’est un habitat non fortifié, avec un territoire donné qui est habité. Il s’agit d’un centre de prélèvement seigneurial. Toutes les villas sont inclues dans le territoire d’un château. Il s’agit d’une réorganisation et d’une nouvelle hiérarchisation de l’espace, alors qu’en même temps il existe d’autres formes d’habitat groupé et fortifié.
Il existait des colonies génoises qui vivaient plus ou moins en autonomie : Bonifacio, dès 1195 ; Aléria dès 1241 et Calvi en 1260.




Estrosi maire de Nice


Estrosi remporte les municipales avec 41,33% des voix contre 33,17% pour le socialiste Patrick Allemand, qui conduisait une liste d'union de la gauche, et 25,50% pour Jacques Peyrat, maire sortant ex-FN suspendu de l'UMP pour dissidence.
A noter cependant : l'échec d'Eric Ciotti, ami de toujours d'Estrosi et candidat à l'élection cantonale dans la première circonscription niçoise a conduit à l'annulation des réjouissances prévues.




Randonnée Col d'Anelle - St Dalmas Valdeblore

La neige est tombée exeptionnelement cette semaine alors il fallait bien en profiter.
Cette rando en raquette dans l'arrière-pays niçois, d'une difficulté moyenne nous a ouvert un paysage féérique et de bonnes sensations.

Sur ce lien découvrez toutes les photos de la rando, et ici pour le diaporama.


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Recette soupe aux orties fraiches - l'ortie et l'archéologie

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Cuisiner les orties :

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Les jeunes feuilles d'orties sont appréciées en soupe pour leur goût si particulier et leurs vertues bien-faisantes.
Pour deux personnes il faudra 500 grammes de feuilles d'orties (les pousses fraiches du printemps sont les plus tendres, elles doivent faire au maximum 5cm); de la crème fraiche et une gousse d'ail.

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Commencer par rincer les feuilles à grande eau, puis les plonger dans une casserole d'eau chaude. Une fois les feuilles ramollies hacher le tout et remettre dans l'eau chaude un quart d'heures, pour faire réduire.

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Assaisonner avec une gousse d'ail coupée finement, ajouter la crème fraiche, saler et poivrer.
Continuer à faire réduire à feu doux jusqu'à obtenir la texture d'un mijoté.
Non ça ne pique pas la bouche.

L'ortie et l'archéologie :

Ce végétal est particulièrement précieux pour les archéologues.
Cette plante pousse là ou le pietinement est important : ainsi l'ortie marque les installations humaines.
Elle pousse aussi à proximité des cours d'eau (besoins d'humidité). Par conséquent elle peut marquer les fossés défensifs ou d'irrigations, soit divers aménagements humains.
Enfin l'ortie peut être cultivée par l'Homme pour ses fibres utilisables en textile, ou ses vertues médicinales.

La mise en évidence de la présence d'ortie est à associer aux activités humaines :
La sédimentologie (science qui étudie les sédiments) observe dans les carottages archéologiques des polens et des phitolythes (minéraux microscopiques synthétisés par les végétaux dans leurs fibres) propres à l'ortie.
Ainsi la mise-en-évidence d'ortie dans les sédiments permet de mieux comprendre l'occupation humaine du paysage à des époques lointaines.
Il convient néamoins d'interpreter la quantité de marqueurs découverts en raison de facteurs de déplacement comme le vent, l'érosion, les cours d'eau...

Dindon Festival de Seillans - concert raggae Var


Musee Massena Nice - visite de la villa Massena

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Le musée Massena à réouvert le 1er mars 2008, il était en travaux depuis plus de 7 ans.
Il renferme des collections diverses de toutes périodes, ainsi qu'une bibliothèque régionale importante, du "chevalier de Cessole" (ouverture prévue en juin). Vitrine historique de Nice, les collections exposées se limitent à la chronologie moderne et contemporaine locale.

Cette villa, ou plutôt palais vu son importance fut édifiée par Victor Masséna (duc de Rivoli et prince d’Essling, petit-fils du maréchal niçois André Masséna qui reçut ses titres de noblesse de Napoléon Ier, qui l’appelait “l’enfant chéri de la Victoire”).

Pour construire l'édifice, Victor Masséna s’adressa à Aaron Messiah, architecte du roi des Belges Léopold II à Saint-Jean- Cap-Ferrat.
En collaboration avec George Tersling (Rotonde de Beaulieu) furent établis les plans d’un palais du style des résidences princières transalpines au XVIIIe siècle.

Suivant l'exposition (Nord ou Sud), la villa présente deux visages :

  • Du côté de la rue de France, le porche abrité qui permet de monter ou de descendre de voiture sans se mouiller en cas de pluie, est une composante “moderne” liée à la recherche du confort – les attelages des Masséna étaient réputés à Nice pour leur élégance.

L’aspect classique de la façade correspond au caractère rigoureux de Victor Masséna, militaire de carrière.

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  • Au Sud l’urbanité tout italienne de la large loggia et de la rotonde formant péristyle traduit le sens de la sociabilité et l'intérêt pour la vie culturelle du maître de maison :

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L'intérieur reprend les thèmes décoratifs des façades, avec cette influence néo-classique très marquée :

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L'empereur Napoléon Bonaparte représenté à l'antique, accueil les visiteurs dans un large corridor pavé de mozaïques, aux murs recouverts de marbres et aux plafonds décorés de stucs. Remarquez les candélabres décorés de palmettes (thème iconographique là-aussi antique). Ces représentations viennent de diverses sources archéologiques mais aussi inspirées directement de palais royaux européens.

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Le rez-de-chaussé ouvre sur de grandes pièces aux baies vitrées, elles servaient de salons de reception et de bibliothèque.

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A l'étage commence l'exposition.

On part sur la chronologie de 1792 avec les armées révolutionnaires françaises qui pénètrent dans Nice, on aborde ensuite la restauration et les rois sardes.

Puis l'exposition se tourne vers l'épisode italien et le rattachement du comté de Nice à la france, en 1860 :

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Les salles du 1er étages se consacrent a des thèmes divers, parfois très proches de la société Niçoise avec ses traditions, culture, artisanat... On évoque bien-sûr la Belle Epoque et l'explosion touritique :

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L'arrivée massive des touristes place Nice et sa "Côte d'Azur" en capitale mondiale du tourisme, toute l'économie locale en découle.

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L'arrivée des touristes entraîne l'expension de la ville et l'aménagement urbain pour ses riches étrangers. Ici la maquette du casino de la "jetté-promenade", construit en 1884, brûlé la veille de son innoguration (1ère guerre des casinos ?) et finalement ouvert en 1891.

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La présence d'étrangers importants (têtes couronnées, hommes politiques, intélectuels) oblige la ville à un certain standing : tramways (remorqués par des chevaux puis éléctriques), tout à l'égout, éclairage public... la mairie produit des arrêtés municipaux qui démontrent certaines mauvaises habitudes à éviter pour ne pas choquer ces touristes, "hirondelles d'hiver".

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Stéphane Liégard écrit fin XIXème la "Côte d'Azur" et baptise ainsi la bande littorale entre le "chateau d'ïf à Marseille jusqu'aux villas de Menton". Il est l'inventeur de ce terme qui rayonne rapidement dans le monde entier.

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Le 1er étage se poursuit sur cette Belle-Epoque, puis l'exposition mène au 2ème étage.

On aborde alors l'entre-deux guerres et ses années folles, le modernisme, le rayonnement et l'influence culturelle de cette Côte d'Azur.

Cet étage expose également les toiles de peintres locaux. Elles présentent de surcroit certains intérêts historiques et archéologiques dans la mesure où certains vestiges sont représentés :

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Le bord de mer au niveau de la réserve (à l'est du port de Nice) et son restaurant de poisson. Notez la ruine sur la droite.

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Ruines diverses et pilles d'un aqueduc dans une plaine

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Vue de Cimiez avec un pan de mur sur la droite.

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Vue vers le lazaret de Nice depuis la réserve.

Le musée se poursuit et traite divers thèmes non-évoqués ici. Il se termine sur les prémices de la 2nde guerre mondiale et la fin de ces insoucillances.

municipales : Estrosi sur les chapeaux de roues

Résultats des votes, 1er tour éléctions municipales de Nice :

Sans surprise le dépouillement donne deux candidats de droite en tête : Christian Estrosi recueille 35,8% des suffrages, et creuse l’écart avec son challenger divers-droite Jacques Peyrat. Le maire sortant, avec 23%, devance malgré tout la liste du socialiste Patrick Allemand (22,3%). Ces trois candidats s’affronteront donc dans le cadre du second tour.
Notons l'affaissement du score d'Estrosi par rapport aux premiers sondages qui le créditaient de plus de 40% d'intention de vote.

Exit l’autre candidat de gauche Patrick Mottard (6,4%) et le candidat du MoDem Hervé Cael (3,1%).
Côté extrème droite, le Front National, victime de la guerre Estrosi-Peyrat, n’obtient que 4,1%.
Les identitaires de Vardon frôlent les 3%.

Estrosi démissionnera s'il est élu à Nice :

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Christian Estrosi a annoncé aujourd'hui qu'il démissionnerait du gouvernement s'il est élu maire de Nice."Je veux aujourd'hui solennellement annoncer que Nice sera demain ma seule priorité (...). Dans cet esprit je quitterai dès mon élection mes fonctions ministérielles pour me consacrer uniquement et totalement à la gestion de notre ville", a dit M. Estrosi lors d'une conférence de presse.

Hier, M. Estrosi a obtenu 35,80% des voix, moins que ce que lui annonçaient les sondages. Il devra affronter au second tour le maire sortant de Nice Jacques Peyrat, qui a obtenu 23,14%, et le candidat socialiste Patrick Allemand (22,30%).
Source : AFP

Mini Motocross Mouans-Sartoux




Je m'amuse tellement avec ma mini-motocross que je vous propose ici la première vidéo, réalisée sur un terrain de cross à Mouans-Sartoux. Le résultat n'est pas glorieux mais l'important, c'est de s'amuser !



(15 mo)

Municipales de Nice 2008


La bataille des municipales fait rage à Nice avec pas moins de 7 candidats.
Le favoris, Estrosi de l'UMP caracole en tête des sondages avec près de 40% des intentions de vote.
Le maire sortant, Jacques Peayrat - sans étiquette, le talonne avec plus de 20%, suivi de près par un autre candidat, le socialiste Patrick Allemand donné à près de 20% des intentions de vote.
La surprise est possible puisque les deux premiers candidats sont de droite, et que le troisième homme est assis sur le conglomérat de plusieurs partis de gauche.
En cas de triangulaire, la ville pourrait bien basculer.
Mais pour l'instant il est vraisemblable qu'Estrosi cumulera en plus de ses fonctions de ministre et de président au conseil général un mandat de maire.
On vera dimanche !