En 1860 a lieu le rattachement du comté de Nice à la France :
Cette étape se déroule sous le second empire (Napoléon III). La décision de rattachement est accompagnée d’un plébiscite : on compte 26.000 voies pour et seulement 160 contre.
Cette procédure de plébiscite n’est pas exceptionnelle : régulièrement pour accroître le sentiment de démocratie les décisions impériales sont accompagnées d’un vote de ce type. Il s’agit d’un leure. Il n’y a pas d’expression libre, c’est seulement une manœuvre politique qui légitime une décision.
Pourtant certains niçois s’opposaient fermement à ce rattachement, dont un héro local Garibaldi. Mais l’importance de ce personnage aurait été perçue au-delà du questionnement du rattachement et son influence aurait été à relativiser par rapport à d’autres personnages de la scène politique ou économique.
La population :
Le rattachement de 1860 lance les Alpes-Maritimes vers un dynamisme nouveau et un grand essor démographique : +80% entre 1860 et 1911 ; Entre 1876 et 1891 les A.M. se peuplent de 55.000 nouveaux habitants. La natalité est de 220 pour 1000 courant XIXème siècle.
C’est une période de relative prospérité et de natalité. (cf. IMBERT, A la découverte de la Provence).
L’immigration se développe fortement en même temps que la paix en Europe (fin de la guerre franco-prussiènne de 1870).
Ainsi en 1861 les A.M. sont le département français le plus peuplé en étrangers : on en dénombre 6.000 à Nice.
En 1876 ils sont 22.000 et en 1911 : 125.000
Ces étrangers peuvent êtres :
- Des riches : migrations de luxe (ils ne viennent pas travailler). Ils sont présent surtout l’hiver, ils font de la "villégiature".
- Des italiens : ils représentent 90% des étrangers en 1891, et 76% en 1911.
La domination italienne s’explique par la proximité frontalière et culturelle, par le besoin de main d’œuvre et par les difficultés politiques italiennes (Risorgimento et la montée progressive du fascisme Mussolinien).
Ainsi se développe une économie du tourisme. Cette activité draine un flot économique : des emplois divers, l'artisanats, le commerces et l'agriculuture sont directement liés à cet essor.
L’embauche massive de travailleurs italiens à bas prix accroît la concurrence et provoque des rixes régulières avec la population locale (cf achives de la Police).
Ainsi, dès 1880 les italiens sont peu appréciés dans les A.M.
Dans ce contexte on arrive rapidement à un véritable cosmopolitisme niçois, un mesclun de diversités culturelles. On distingue 3 couches sociales :
- Les classes aisées
- Les classes moyennes et pauvres
- Les autochtones, qui sont séparés des deux précédents.
On parle d’un "tripartisme cloisonnant".
L'un des effets pervers du développement touristique est l'apparition de l' exode rural : (déséquilibre démographique entre l’arrière-pays et le littoral).
Alors que Cannes voit sa population quadrupler entre 1861 et 1911 et que Menton est multiplié par 3 dans le même interval (3ème ville des A.M. après Nice et Cannes).
On parvient à une crise agricole.
Il y a plus d’habitants urbains que ruraux : un équilibre fondamental dans l’économie savoyarde est boulversé.
On parle d’un boom urbain en 1876 : l’essor du tourisme modifie l’économie. La ville change d’aspect.
On parle d’un boom urbain en 1876 : l’essor du tourisme modifie l’économie. La ville change d’aspect.
Une crise agraire :
Les A.M. ont une géographie qui ne propose pas de grands espaces. L’agriculture se fait sur de petites parcelles (planches et restanques). Ainsi l’espace agricole est divisé entre de petits propriétaires, on parle d'un système « microfundiaire ».
Entre 1860 et 1880, 80% des paysans possèdent moins de 2 hectares à cultiver. L’arrière-pays reste à des techniques anciennes : pas de machines agricoles, emploi de l’araire, pas d’engrais…
Il y a peu d’exedant de production et peu d’échanges commerciaux, il y a aussi un aléa lié aux coditions météo. La production agricole est autarcique, de polyculture et de subsistance.
Il y a peu d’exedant de production et peu d’échanges commerciaux, il y a aussi un aléa lié aux coditions météo. La production agricole est autarcique, de polyculture et de subsistance.
On produit surtout :
- L’olive (oléiculture)
- La vigne (viticulture)
- Les céréales (céréaliculture)
La culture des fleurs connaît un essor à la fin du XIXème siècle. L’arboriculture est peu développée, il y a quelques vers à soie et un peu d’élevage.
Le ravitaillement régional est très délicat : l’arrière-pays ne subvient pas à ses besoins, il est isolé et survit dans des archaïsmes. La vie paysanne est rude.
Aussi la crise agraire a des conséquences graves :
- baisse des prix avec l’ouverture à la concurrence
- dépression économique entre 1880 et 1895 dans les A.M.
- difficultés des 3 pilliers économiques régionaux (olive – vigne –céréales) avec la concurrence des huiles tunisiennes, la mouche des oliviers (dite « Kevioun », dès 1865)
- le gel (hivers rudes) qui détruit les récoltes
Aussi l’exode rural semble être la seule solution aux populations de l’arrière-pays. Le littoral et la ville fascinent. On perd peu à peu les valeurs traditionnelles.
L’industrie avant le tourisme :
Nice n’accompagne pas le phénomène de mondialisation de l’époque. Cette ville n’a jamais été un grand pôle industriel.
En 1862 la ville comptait 3700 établissements industriels, qui employaient 12.000 ouvriers, souvent de manière périodique.
- l’industrie alimentaire employait 6.000 ouvriers (la moitié !)
- l’industrie du textile : 3.000, avec des matières premières locales
- la chimie : 1500 (seule industrie qui échange beaucoup avec d’autres pôles)
- le bois : 500 (scieries de l’arrière-pays)
- on doit aussi mentionner la céramique, briqueterie, verrerie, faïencerie, qui sont des artisanats spécifiques.
Les A.M. sont le théâtre d’un pullulement de petites industries souvent tributaires de l’agriculture locale. Ces ateliers sont dispersés, il y a peu de réseaux de communication.
Une mutation s’opère entre 1880 et 1890 avec le tourisme et les transports :
Le développement des réseaux de communication :
Il existe peu d’axes de communication internes en 1860, au moment du rattachement. Seulement de grands axes avec la route du sel et la route de Turin, qui traversent le comté sans utilisation interne véritable.
Il n’y a donc pas de cohérence dans la desserte de l'ancien Comté, l’espace est pensé politiquement par la Savoie pour traverser l'espace sans le mettre en valeur. Dès le moyen pays, l’acheminement se fait à dos de mulets. Le long des côtes, on utilise les navires en cabotage.
Le relief alpin constitue un obstacle majeur, le débit irrégulier du Var et du Paillon emporte régulièrement les routes et gués.
La 3ème république lance un énorme chantier dès 1870 pour rattraper le retard : 20 ans de travaux sont necessaires. En arrière pensé, l’état français voit aussi l’intégration des populations et une mobilité militaire. Pour cela, l’état s’engage massivement.
En 1865, l’arrière-pays est désenclavé. Le pont du Var en fonte est posé à la même époque.
En 1868 : route Menton-Sospel
En 1863 : route de la Vésubie
En 1870 : route dans l’arrière-pays (est-ouest) et route dans la Tinée
Le littoral est désenclavé avec Nice-Villefranche en 62, Beaulieu en 66, Menton en 87.
Le train passe à Nice en 1864, puis a Beaulieu, Monaco, et Vintimille en 1870.
On peut faire Nice-Digne en 1911. (Puget-Thénier en 1891). On créé Nice-Cunéo, Menton-Sospel en 1912.
Les réseaux de communication explosent.
En 30 ans, les vallées enclavées sont accessibles. Seules 4 communes ne possèdent pas de voie carrossable sur les 163 du département !
On construit aussi des ouvrages militaires : une route et des forts suit la frontière et les crêtes.
L’essor du tourisme :
Le tourisme fait un bon à la fin du XVIIIème siècle, déjà.
En 1780, les « Hirondelles d’hiver » passent 6 mois sur la riviera. C’est un tourisme de luxe avec beaucoup d’Anglais.
Dès le royaume Sarde, des aménagements divers sont entrepris pour accroître le phénomène touristique : aménagement de la colline du château, couverture du Paillon, construction de la Promenade des Anglais, infrastructures diverses.
En 1830 à Nice on compte 14 hôtels.
Du rattachement à la veille de la 1ère guerre mondiale, l’essor touristique est fondamental. C’est une source de richesse pour Nice. Il oblige à certaines modernités « luxueuses » : développement du chemin de fer (gare SNCF), aménagements du Paillon, tout-à-l’égout, éclairage public, casinos (en 1884).
Années :
Nombre de touristes d’hiver :
1874 - 1875 : 22.000
1884 - 1885 : 45.000
1894 - 1895 : 120.000
1904 - 1905 : 450.000
1913 - 1914 : 800.000
Face à cet essor économique qui profite de la situation ?
Le Niçois et autochtones profitent, tout en ayant finalement peu de choix. On vit parfois ce phénomène comme une « colonisation », il y a des réactions niçoises diverses.
La spéculation immobilière couplée au phénomène du tourisme remodèle la ville.
Le visage économique et culturel change pour une capitale mondiale du tourisme.
La « Côte d’Azur » : appellation : de Stéphane Liégard.
Pas de touristes à Nice l’été (trop chaud).
En 1880/90 se développe une économie de tourisme.
- L’olive (oléiculture)
- La vigne (viticulture)
- Les céréales (céréaliculture)
La culture des fleurs connaît un essor à la fin du XIXème siècle. L’arboriculture est peu développée, il y a quelques vers à soie et un peu d’élevage.
Le ravitaillement régional est très délicat : l’arrière-pays ne subvient pas à ses besoins, il est isolé et survit dans des archaïsmes. La vie paysanne est rude.
Aussi la crise agraire a des conséquences graves :
- baisse des prix avec l’ouverture à la concurrence
- dépression économique entre 1880 et 1895 dans les A.M.
- difficultés des 3 pilliers économiques régionaux (olive – vigne –céréales) avec la concurrence des huiles tunisiennes, la mouche des oliviers (dite « Kevioun », dès 1865)
- le gel (hivers rudes) qui détruit les récoltes
Aussi l’exode rural semble être la seule solution aux populations de l’arrière-pays. Le littoral et la ville fascinent. On perd peu à peu les valeurs traditionnelles.
L’industrie avant le tourisme :
Nice n’accompagne pas le phénomène de mondialisation de l’époque. Cette ville n’a jamais été un grand pôle industriel.
En 1862 la ville comptait 3700 établissements industriels, qui employaient 12.000 ouvriers, souvent de manière périodique.
- l’industrie alimentaire employait 6.000 ouvriers (la moitié !)
- l’industrie du textile : 3.000, avec des matières premières locales
- la chimie : 1500 (seule industrie qui échange beaucoup avec d’autres pôles)
- le bois : 500 (scieries de l’arrière-pays)
- on doit aussi mentionner la céramique, briqueterie, verrerie, faïencerie, qui sont des artisanats spécifiques.
Les A.M. sont le théâtre d’un pullulement de petites industries souvent tributaires de l’agriculture locale. Ces ateliers sont dispersés, il y a peu de réseaux de communication.
Une mutation s’opère entre 1880 et 1890 avec le tourisme et les transports :
Le développement des réseaux de communication :
Il existe peu d’axes de communication internes en 1860, au moment du rattachement. Seulement de grands axes avec la route du sel et la route de Turin, qui traversent le comté sans utilisation interne véritable.
Il n’y a donc pas de cohérence dans la desserte de l'ancien Comté, l’espace est pensé politiquement par la Savoie pour traverser l'espace sans le mettre en valeur. Dès le moyen pays, l’acheminement se fait à dos de mulets. Le long des côtes, on utilise les navires en cabotage.
Le relief alpin constitue un obstacle majeur, le débit irrégulier du Var et du Paillon emporte régulièrement les routes et gués.
La 3ème république lance un énorme chantier dès 1870 pour rattraper le retard : 20 ans de travaux sont necessaires. En arrière pensé, l’état français voit aussi l’intégration des populations et une mobilité militaire. Pour cela, l’état s’engage massivement.
En 1865, l’arrière-pays est désenclavé. Le pont du Var en fonte est posé à la même époque.
En 1868 : route Menton-Sospel
En 1863 : route de la Vésubie
En 1870 : route dans l’arrière-pays (est-ouest) et route dans la Tinée
Le littoral est désenclavé avec Nice-Villefranche en 62, Beaulieu en 66, Menton en 87.
Le train passe à Nice en 1864, puis a Beaulieu, Monaco, et Vintimille en 1870.
On peut faire Nice-Digne en 1911. (Puget-Thénier en 1891). On créé Nice-Cunéo, Menton-Sospel en 1912.
Les réseaux de communication explosent.
En 30 ans, les vallées enclavées sont accessibles. Seules 4 communes ne possèdent pas de voie carrossable sur les 163 du département !
On construit aussi des ouvrages militaires : une route et des forts suit la frontière et les crêtes.
L’essor du tourisme :
Le tourisme fait un bon à la fin du XVIIIème siècle, déjà.
En 1780, les « Hirondelles d’hiver » passent 6 mois sur la riviera. C’est un tourisme de luxe avec beaucoup d’Anglais.
Dès le royaume Sarde, des aménagements divers sont entrepris pour accroître le phénomène touristique : aménagement de la colline du château, couverture du Paillon, construction de la Promenade des Anglais, infrastructures diverses.
En 1830 à Nice on compte 14 hôtels.
Du rattachement à la veille de la 1ère guerre mondiale, l’essor touristique est fondamental. C’est une source de richesse pour Nice. Il oblige à certaines modernités « luxueuses » : développement du chemin de fer (gare SNCF), aménagements du Paillon, tout-à-l’égout, éclairage public, casinos (en 1884).
Années :
Nombre de touristes d’hiver :
1874 - 1875 : 22.000
1884 - 1885 : 45.000
1894 - 1895 : 120.000
1904 - 1905 : 450.000
1913 - 1914 : 800.000
Face à cet essor économique qui profite de la situation ?
Le Niçois et autochtones profitent, tout en ayant finalement peu de choix. On vit parfois ce phénomène comme une « colonisation », il y a des réactions niçoises diverses.
La spéculation immobilière couplée au phénomène du tourisme remodèle la ville.
Le visage économique et culturel change pour une capitale mondiale du tourisme.
La « Côte d’Azur » : appellation : de Stéphane Liégard.
Pas de touristes à Nice l’été (trop chaud).
En 1880/90 se développe une économie de tourisme.
Nice n’est pas un port militaire (cette fonction est conférée à Toulon), n’a pas d’industries (pour ne pas indisposer les touristes), et développe la culture des fleurs.
On les exporte massivement vers la Russie, l’Allemagne, la Suède…
Cette culture prend une telle importance qu'en 1887 apparaît un "Syndicat des Expéditeurs de Fleurs du Littoral".
Les conditions d’élevage sont améliorées avec le développement de cheptel bovin, porcin et la fabrication de lait.
En revanche certaines activités diminuent : le textile, les activités traditionnelles (moulin, vannerie…). L’industrie n’est plus au service de la transformation de la production agricole mais vise à satisfaire les besoins de la ville.
On les exporte massivement vers la Russie, l’Allemagne, la Suède…
Cette culture prend une telle importance qu'en 1887 apparaît un "Syndicat des Expéditeurs de Fleurs du Littoral".
Les conditions d’élevage sont améliorées avec le développement de cheptel bovin, porcin et la fabrication de lait.
En revanche certaines activités diminuent : le textile, les activités traditionnelles (moulin, vannerie…). L’industrie n’est plus au service de la transformation de la production agricole mais vise à satisfaire les besoins de la ville.
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