On évoque la carrière de l'architecte Michel Marot et le bâtiment de la Villa Arson (et non-pas son contenu).
L'exposition se trouve au Forum d'Architecture et de l'Urbanisme de Nice et des renseignements complémentaires sont disponibles sur le site de la Villa Arson.
C'était une période durant laquelle l'architecture était différente d'aujourd'hui (dans la commande, dans les moyens, dans les besoins,...).
Né en 1926 à Troye, l'inspiration de Michel Marot vers l'architecture prend forme lors d'un devoir scolaire, vers l'âge de 9 ans. L'instituteur avait demandé de raconter un repas au Moyen-Age et Marot avait rendu son devoir sous la forme d'un dessin.
Puis il découvre la Bourgogne et la vie rurale.
Il est très intéressé par l'architecture « lourde » et c'est à ce moment que paraît un livre d'architecture, « L'Architecture Rurale et Bourgeoise ». Cette architecture vernaculaire influence sa vision et sa production globale.
Après la seconde guerre mondiale, la France est dans une période de reconstruction importante. L'urbanisme est très affecté par les nouveaux besoins.
A ce moment Marot part aux USA à l'Université d'Harvard. Il sillonne le pays et découvre avec stupéfaction New York et Chicago. Il se rend compte alors de l'explosion architecturale qui anime les USA et l'importance de nouvelles techniques comme le « mur-rideau ».
Marot n'hésite pas à comparer New York à Rome : il y a beaucoup de lieux de culte mais à New York ils sont plus variés dans le style et à Rome ils sont mieux intégrés dans le réseau urbain.
En 1954 Marot décroche le gros lot : il est grand prix de Rome avec son projet « Un centre de recherches africaines à Kano, dans le Nigéria britannique ». Ce prix donne d'énormes avantages à l'architecte, qui part étudier l'architecture aux 4 coins du monde.
Ses inspirations viennent surtout de Bologne dans ses couleurs (1er envoi) puis d'Istanbul avec ses mosquées (2nd envoi). Ces 2 villes ont un rapport d'urbanisme radicalement différent, avec les mosquées, églises, jardins, rues, bazars…
A Rome Marot propose un nouveau projet sur le monument de Victor Emanuel, le « dentier ». Son projet remanie profondément l'édifice et la presse de Rome titre immédiatement « imaginons qu'un jeune architecte italien change l'arc de triomphe »… Ironie du sort, Marot restaura a deux reprises l'Arc de Triomphe.
En 1965, le projet de Marot est retenu pour la réalisation de la villa Arson. La colline Saint-Barthélémy était connue depuis l'antiquité puisque des sépultures romaines ont été découvertes à proximité. On suppose également qu'un chemin reliait une route alpine à la voie littorale « via julia ». La colline a été urbanisée surtout à partir de la Belle-Époque avec son évêché et son clocher dans le style néo-médiéval.
L'architecte travaille sur « la peau » du bâtiment, sur la matière, la texture, le volume. Pour cela il innove en érigeant des murs de galets, et cherche à fondre le bâtiment avec le milieu naturel de la colline St Barthélémy (pins et oliviers).
Ce projet est assez énorme en superficie : sur les 2,3 hectares disponibles les constructions occupent 1,7 hectare.
Il s'agit d'aménager un complexe muséographique et d'école d'art international d'un nouveau type, installé sur plusieurs étages, favorisant la circulation et exploitant la luminosité.
Le projet se veut pratique puisqu'il inclut des logements, un restaurant, des parkings, salles d'exposition, salles de cours, et de nombreuses terrasses et espaces verts qui ouvrent le panorama de la plaine de Nice.
Une vieille maison du XVIII° siècle est préservée dans le projet mais on la repeint en rouge. Le chantier est redéfini par les mouvements de mai 68.
L'édifice est terminé en 1972. Il bénéficie du label Patrimoine du XX° siècle alors que la vieille villa est classée à l'inventaire des Monuments Historiques.
A l'occasion de l'exposition, les plans originels du projet et une maquette sont exposés au forum de l'urbanisme. Une présentation de la villa a été réalisée par informatique et grâce à un système d'écran tactile on peut découvrir le bâtiment, ses évolutions et principales caractéristiques.
Ci-dessous Michel Marot, architecte de la Villa Arson à l'occasion du vernissage de l'exposition.