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L'habitat castral en Haute-Corse

Brève synthèse du cours de Mr Philippe JANSEN, Fondations d'habitats, réseaux et contrôle des territoires (Europe méditerranéenne, 10ème - 14ème siècle).


Etudes des formes d'habitat en Haute-Corse, Xème - XIVème siècles :

Les connaissances scientifiques concernant l’habitat en corse sont possibles grâce à l’étude récente de 3 éléments :
  • la documentation écrite locale est rare jusqu’au XIVème siècle, où elle apparaît. A ce moment, le territoire est déjà sous une forme achevée et constituée depuis longtemps.
    La documentation locale évoque finalement peu le développement corse. Par contre l’étude d'archives hors Corse, dans les régions de Pise et Gènes notamment livre de nombreuses informations.
  • Le développement d’institutions de recherches : il y a beaucoup de sites abandonnés en corse, mais la recherche archéologique a commencée tardivement. Jusqu'à récemment, les problématiques distinctes de celles de P. Toubert, comme les 1ers réseaux ecclésiaux étaient mis de côtés. Ce retard de la recherche est à pondérer puisque depuis 15 ans des équipes étudient ces problématiques.

  • Depuis quelques années on remarque la mise-en-relation entre les « 1ers réseaux ecclésiaux » et le « Peuplement Castral ». Ces résultats récents, surtout sur la Haute-Corse amènent les premières synthèses (cf. Daniel ISTRIA).

Contexte :
Au XIème siècle, la corse est disputé par les deux puissances navales de Pise et Gènes. Ainsi cette dispute territoriale marque l’île :
Chaque entité marque sa présence en fixant ses représentants de l’église (prélats désignés par les diocèses) de Pise ou de Gènes.
Sur la cote orientale, le principal diocèse est Aléria ; Sur la côte occidentale : Nebbio (St Florent) et Sagone.

Cette documentation est abondante sur le continent.
A cette époque donc, l’Eglise constitue la trame du contrôle de l’organisation du peuplement.
Le réseau de peuplement correspond alors à des hameaux ruraux dispersés sur lequel on superpose au XIIème siècle une organisation en « Pieve » : c’est une division territoriale et un système d’organisation du peuplement.
Ainsi on introduit un modèle d’organisation ecclésiastique depuis la Toscane, qui s’adapte aux conditions géographiques corses.
L’unité territoriale de « Pieve » est indexée suivant la topographie locale : elle correspond à une vallée sur un bassin versant avec un accès à la mer, limité par une ligne de crête et des sommets qui basculent sur l’autre vallée. Ce type de schéma est observable au cap Corse notamment.

L’Eglise Pisane impose sa présence dans chaque Pieve dans un chef-lieu, pour 10/15 habitants parfois. Souvent cette église baptismale (baptême + sépulture) est située plus ou moins au centre géographique de la Pieve, de sorte qu’on y accède en ½ journée.
Cette présence est temporelle : le clergé s’approprie des terres et organise une économie de type « Curtis » (prélèvement d’impôts).
La « Pieve » est donc non seulement un lieu de polarisation liturgique et sacramentaire, sa forme en « Curtis » rassemble une population d’artisans.
Ainsi un groupe de colons se regroupe au centre de la Pieve : un habitat rural non-fortifié se développe.
Toujours au XIème siècle et pour les raisons de généralisation du système de Pieve, on ne repère pas de fortification associée.
Le mouvement de développement du « castrum » est tardif (par rapport au reste de la Provence) : il apparaît durant la seconde moitié du XIIème siècle et se prolonge pendant le XIIIème siècle.
L’initiative de la construction ne vient pas de seigneurs locaux mais de la famille des « Obertenghi », qui obtiennent le titre de « Marquis de Corse » dans la seconde moitié du XIIème siècle. Ainsi émerge un pouvoir militaire sur la Corse.
Le développement de sites fortifiés au XIIème siècle est très différent du système de la « Pieve » : les castrums sont battis plus hauts (la Pieve est généralement vers 300 mètres alors que le castrum est bâti à 600 mètres, sur des crêtes abruptes).
Il s’agit donc d’un transfert d’une forme d’habitat vers une autre. Le territoire est modifié puisqu’il inclus une partie « alpine ».
Ex : Castello Di Rostino.
Ce château livre plusieurs bâtiments dans une enceinte, il fut habité avant 1138 (un denier génois de cette année y a été découvert). C’est un château ex-nihilo, avec trois phases d’occupations.
Le matériel découvert (décors vestimentaires, de l’or, du bronze, de la vaisselle…) atteste un niveau de vie raffiné donc la présence d’aristocrates.

Après cette phase de construction castrale du XIIème, on remarque une troisième étape avec l’installation de fortifications.
Une seigneurie locale émerge, au dépend de l’ancienne classe dominante des « Obertenghi ». Ce morcellement des pouvoirs laïcs est visible surtout en Balagne.
Des châteaux seigneuriaux sont édifiés sur des lieux très escarpés, ils n’attirent pas d’habitat.
  • Avant l’an mil, l’habitat était dispersé en hameaux dans des plaines, il n’y avait pas de fortification.

  • Puis les châteaux seigneuriaux ont attirés un habitat réduit (type Rostino)

  • Enfin des fortifications sont érigées sur des points de surveillance, ils n’attirent pas d’habitat.

Ce réseau est achevé vers 1250. Le Cap Corse est maillé à la même époque avec l’appropriation de cette région par Ansaldo Mari. Il rachète le Cap et les fortifications, ainsi il contrôle une région clef avec les passages de navires.
Les génois conservent 3 châteaux en Haute-Corse, à proximité de Bastia. Ces regroupements de terre autour d’un centre fortifié mettent fin aux divergences de territoires.
Du côté du Nebbio (St Florent) il n’y a aucune fortification militaire connue à ce jour. Le territoire appartient à la cathédrale de Nebbio, l’Evêque est le seul seigneur. Le cartulaire du Nebbio montre d’ailleurs des tensions régulières entre Evêques et Seigneurs.
A la fin du XIIIème siècle on remarque un changement important :
Un seigneur local, vassal de génois possède des castrums autour de l’enclise épiscopale du Nebio. On arrive à un « équilibre » entre pouvoir laïc et clérical. Le seigneur ne s’attaque pas au territoire de l’Evêque mais poursuit sa conquête plus au Nord, vers le Cap pour avoir un nouveau débouché maritime.

La chronologie de l’habitat pourrait donc se résumer ainsi :
Les sites fortifiés concentrent un habitat avec une hiérarchie (rapport taille/fonction) qui apparaît dans les textes.
Les seigneurs font allégeance aux communes dominatrices. Dans les textes pour évoquer un territoire on nomme château siège du pouvoir, puis on évoque ses dépendances (constellation de hameaux qui appartiennent au seigneur, habitats ruraux, autres châteaux subordonnés).
Au XIIIème siècle Gènes possède le Cap Corse :
Il est tenu par un « château principal », où Gènes envoi ses représentants. Il s’agit donc d’un lieu de résidence et d’administration.
Contrairement au continent, la construction castrale ne provoque pas de regroupement de l’habitat type « incastellamento ». Souvent il s’agit plutôt de forteresses isolées qui appartiennent à un semi de hameaux isolés à proximité.

Au XIIIème siècle, une nouvelle organisation territoriale émerge : la Villa.
C’est un habitat non fortifié, avec un territoire donné qui est habité. Il s’agit d’un centre de prélèvement seigneurial. Toutes les villas sont inclues dans le territoire d’un château. Il s’agit d’une réorganisation et d’une nouvelle hiérarchisation de l’espace, alors qu’en même temps il existe d’autres formes d’habitat groupé et fortifié.
Il existait des colonies génoises qui vivaient plus ou moins en autonomie : Bonifacio, dès 1195 ; Aléria dès 1241 et Calvi en 1260.




Estrosi maire de Nice


Estrosi remporte les municipales avec 41,33% des voix contre 33,17% pour le socialiste Patrick Allemand, qui conduisait une liste d'union de la gauche, et 25,50% pour Jacques Peyrat, maire sortant ex-FN suspendu de l'UMP pour dissidence.
A noter cependant : l'échec d'Eric Ciotti, ami de toujours d'Estrosi et candidat à l'élection cantonale dans la première circonscription niçoise a conduit à l'annulation des réjouissances prévues.




Randonnée Col d'Anelle - St Dalmas Valdeblore

La neige est tombée exeptionnelement cette semaine alors il fallait bien en profiter.
Cette rando en raquette dans l'arrière-pays niçois, d'une difficulté moyenne nous a ouvert un paysage féérique et de bonnes sensations.

Sur ce lien découvrez toutes les photos de la rando, et ici pour le diaporama.


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Recette soupe aux orties fraiches - l'ortie et l'archéologie

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Cuisiner les orties :

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Les jeunes feuilles d'orties sont appréciées en soupe pour leur goût si particulier et leurs vertues bien-faisantes.
Pour deux personnes il faudra 500 grammes de feuilles d'orties (les pousses fraiches du printemps sont les plus tendres, elles doivent faire au maximum 5cm); de la crème fraiche et une gousse d'ail.

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Commencer par rincer les feuilles à grande eau, puis les plonger dans une casserole d'eau chaude. Une fois les feuilles ramollies hacher le tout et remettre dans l'eau chaude un quart d'heures, pour faire réduire.

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Assaisonner avec une gousse d'ail coupée finement, ajouter la crème fraiche, saler et poivrer.
Continuer à faire réduire à feu doux jusqu'à obtenir la texture d'un mijoté.
Non ça ne pique pas la bouche.

L'ortie et l'archéologie :

Ce végétal est particulièrement précieux pour les archéologues.
Cette plante pousse là ou le pietinement est important : ainsi l'ortie marque les installations humaines.
Elle pousse aussi à proximité des cours d'eau (besoins d'humidité). Par conséquent elle peut marquer les fossés défensifs ou d'irrigations, soit divers aménagements humains.
Enfin l'ortie peut être cultivée par l'Homme pour ses fibres utilisables en textile, ou ses vertues médicinales.

La mise en évidence de la présence d'ortie est à associer aux activités humaines :
La sédimentologie (science qui étudie les sédiments) observe dans les carottages archéologiques des polens et des phitolythes (minéraux microscopiques synthétisés par les végétaux dans leurs fibres) propres à l'ortie.
Ainsi la mise-en-évidence d'ortie dans les sédiments permet de mieux comprendre l'occupation humaine du paysage à des époques lointaines.
Il convient néamoins d'interpreter la quantité de marqueurs découverts en raison de facteurs de déplacement comme le vent, l'érosion, les cours d'eau...