Colloque Histoire et archeologie du Verre - Frejus, 20-21 novembre 09
De Terra Amata au briquet au gaz,380.000 ans d’histoire de la production du feu
Proposition de synthèse de la conférence :
De Terra Amata au briquet au gaz,
380.000 ans d’histoire de la production du feu
Par Bertrand Roussel,
En effet, la conquête du feu fût un élément crucial pour le développement de l’humanité.
L’élément du feu permet à l’homme de se distinguer de la nature :
- Avoir de la lumière et changer de rythme, choisir ses moments de veille et de sommeils.
- Occuper des zones trop froides pour une vie sans chauffage : occupations des territoires nordiques.
- Cuisson de la nourriture : manger des aliments non comestibles sans cuisson.
- Changer la nature de matières (céramique, métallurgie…).
- Apports culturels : l’habitat se structure autour du foyer (visible à Terra Amata) et des cultures matérielles émergent (mythes, langages, traditions culturelles).
Le feu pouvait être « récupéré » (orages, éruptions, feux naturels permanents) mais aucun indice archéologie ne permet de certifier cette hypothèse.
Le feu peut être fabriqué, et l’ethnologie montre diverses techniques :
- par « friction longitudinale » (comme actuellement en Polynésie)
- par « friction transversale » (sciage)
- par courroie (actuellement chez les papous de Papouasie Nouvelle-Guinée)
- friction par rotation (forêt à main ou forêt à archet comme chez les esquimaux, ou encore avec un forêt à volant, comme chez les Iroquois)
Les traces archéologiques laissées par ces techniques sont très réduites ! Le corpus d’objets disponibles pour l’ensemble de sites préhistoriques est pauvre. Au néolithique, on a découvert quelques éléments pouvant servir au feu. Ce matériel est très présent dans les contextes de sites lacustres, car la conservation est optimisée.
Quels matériaux faut-il pour allumer le feu ?
On pourrait supposer que le forêt doit être en bois dur et la planchette, en bois tendre. Certains textes anciens voir religieux affirment cette idée, en sexualisant la pensée en comparant le forêt à l’homme, la planchette support à la femme, et le feu à l’enfant.
Il faut savoir que pour produire le feu, 2 bois identiques fonctionnent très bien, surtout le couple dur-dur.
La percussion de 2 silex ne permet pas de faire du feu. Aucun groupe ethnique ne le fait, aujourd’hui.
Le problème est pratique : la percussion de 2 silex (ou roches dures) produit un flash lumineux (peu chaud), insuffisant pour embraser quoi que ce soit. De plus, impossible de placer quelque chose à enflammer puisqu’il faut qu’il y ai percussion entre les 2 roches.
Par contre, les sulfures de fer permettent une réaction exothermique, avec une étincelle très chaude (900°). Des groupes ethniques utilisent toujours cette méthode.
Le but de la manœuvre est d’obtenir une étincelle chaude, et de la faire tomber sur un corps facilement inflammable, comme l’amadouvier.
Ce champignon de texture dure et ligneuse, semblable à la langue de bœuf, se trouve dans diverses régions (dont PACA).
Les traces archéologiques laissées par ces méthodes sont des sulfures de fer (objet métallique) avec traces de percussions.
Ces indices archéologiques furent datés, et les plus anciens correspondent à l’époque de la grotte Chauvet (-32000).
Durant le néolithique et dans le contexte lacustre de Charavines, on a découvert d’autres sulfures de fer et de l’amadou.
Ötzi, l’homme découvert dans un glacier italien et vieux de 5200 ans avant JC, livre des informations cruciales notamment sur la méthode d’allumage de feu. Il transportait un morceau d’amadou qui contenait des particules de sulfure de fer.
Cela démontre bien que la méthode de percussion d’un éclat de roche dure, comme le silex, sur un morceau métallique contenant des sulfures de fer, était connue et employée durant la préhistoire.
Cette technique a peu évoluée. En effet, depuis -500 jusqu’à la guerre de 14, on a utilisé principalement pour produire du feu, un briquet à silex. L’étincelle tombait sur un morceau d’amadou, et une flamme se formait.
Avant le 17°, on parle de « fusil » ou « foisil » pour évoquer un briquet. Aujourd’hui le mot briquet vient du néerlandais « brik », littéralement « petit morceau » parce que le morceau métallique sur lequel on frappait la pierre était petit ?
Peu après l’invention du fusil, l’extension de la technique permit de fabriquer une arme qui remplaça les mousquets.
Quelques généralités dans le feu de l’action :
Chez Arcimboldo, une allégorie du feu comprend des briquets, amadous, silex, et…allumettes.
Les romains connaissaient le souffre, et l’exploitaient pour allumer le feu, en complément.
Plutôt que d’atteindre que l’étincelle sur l’amadou produise une flammèche, on pouvait déposer l’étincelle sur un morceau de souffre et obtenir rapidement une flamme.
D’autres méthodes pour faire du feu existent : les briquets solaires (supposés durant le siège de Syracuse (-215).
Le briquet pneumatique est un cylindre creux, dans lequel on enfonce vigoureusement un bâton de diamètre calibré pour entrer dans le trou en compressant le volume d’air. Un morceau d’amadou est placé à l’extrémité du bâton. La compression crée une chaleur (comme quand on gonfle le pneu de voiture) et enflamme l’amadou.
But PSG Nice 0-1
Une belle victoire du gym ce samedi soir ! Le PSG connaît sa première défaite à domicile, et Rémy confirme les nouvelles qualités du groupe !
A propos de l'André Malraux, nouveau navire du Drassm
Conferences histoire-archeologie a Nice
" Les éditions Mémoires Millénaires organisent un cycle de conférences inédit réunissant les principaux archéologues et spécialistes régionaux sur le thème du " Patrimoine et de la Côte d'Azur", de la préhistoire à nos jours mais aussi à travers les grands écrivains liés au sud-est de la France. Ce cycle de conférences se déroule à Nice, au théâtre Le Bocal, avec une soirée spéciale chaque mois en entrée libre et gratuite, suivie d'un apéritif offert et de la signature des différents ouvrages sur le patrimoine. "
Jeudi 8 octobre 2009 à 18h30 : La construction au Moyen Âge dans les Alpes-Maritimes, par Fabien Blanc (médiéviste - Chercheur associé au Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditérranéenne). Découvrez le mode de construction des villages médiévaux de la Côte d'Azur (Sainte Agnès, Cipierre, Nice, La Brigue...) ainsi que le mode de vie des habitants à l'époque. Fabien Blanc fouille depuis plus de 15 ans les ruines des principaux villages médiévaux de la Côte d'Azur. (Livre : Sainte Agnès et l'ancien comté de Vintimille au Moyen Âge)
Jeudi 12 novembre 2009 à 18h30 : Comment produire du feu, de la préhistoire à nos jours , par Bertrand Roussel (Préhistorien et Directeur de collections au Musée de Terra Amata). Découvrez les différentes techniques de production du feu : le frottement de 2 morceaux de bois, la percussion de 2 pierres, le briquet romain ou encore le briquet pneumatique du XVIIIe s. (Livres : La Grande aventure du feu & Le Briquet pneumatique)
Jeudi 10 décembre 2009 à 18h30 : La chute du château de Nice sous Louis XIV (1691), par Marc Bouiron (Conservateur du Patrimoine - Directeur du Pôle Patrimoine historique de Nice) et Fabrice Anfosso (Romancier). Qui habitait le château de Nice ? A quoi ressemblait-il ? Comment s’est déroulée sa chute sous Louis XIV ? Comment fonctionnait le système fortifié niçois entre le château de Nice, le fort Alban au Mont Boron et le fort de Villefranche-sur-Mer ? Conférence croisée entre un archéologue et un romancier à l'occasion de la sortie de l'ouvrage " Le Dernier Rempart, La chute du château de Nice " (parution en novembre 2009).
Jeudi 14 janvier 2010 à 18h30 : Vie quotidienne et institutions romaines à Nice-Cemenelum (Cimiez), par Stéphane Morabito (Docteur en Histoire romaine) et Ugo Bellagamba (Romancier). Regards croisés sur une capitale provinçiale romaine : Cimiez - Cemenelum, son mode de fonctionnemment et son administration, ses rues, ses thermes, ses habitants ... (Livre : La 8e colline de Rome - Cimiez : quand Nice était romaine)
Jeudi 11 février 2010 à 18h30 : Les gravures de la vallée des Merveilles, de l'âge du cuivre aux périodes historiques, par Nathalie Margnardi (Ethnologue) et Fabrice Anfosso (Romancier). Une conférence sur le mystère de la fin du culte du Mont Bégo à l'âge du Cuivre il y a 4 000 ans et sur les gravures historiques (antiquité, Moyen âge et période moderne) de la vallée des Merveilles. (Livres : Roches confifentes & Là où la terre touche le ciel)
Jeudi 11 mars 2010 à 18h30 : Les grands écrivains et la Côte d'Azur, par Carine Marret (Docteur en Sciences du Langage). Gary, Nietzsche, Gallo, Van Cauwelaert, Maupassant, Simenon, Leroux, Modiano... autant de grands écrivains qui ont vécu ou séjourné sur la Côte d'Azur. Carine Marret, Docteur en Sciences du Langage, retrace leur parcours dans la région afin de découvrir ou de redécouvrir les lieux du sud-est de la France qui les ont inspirés ou profondément marqués... (Livre : Balades littéraires sur la Côte d’Azur - parution en mars 2010 - titre provisoire) .
Jeudi 15 avril 2010 à 18h30 : Balades chargées d'histoire dans le midi de la France, Claudine Francini (journaliste), Bruno Riban (auteur) et Frédéric Boyer (auteur) présentent une sélection de superbes randonnées familiales et culturelles de Menton (Alpes-Maritimes) à Arles (Bouches-du-Rhône). Sites millénaires, vestiges romains, ruines médiévales... (Livres : les Rando Malin Côte d’Azur, Var et Provence)
Jeudi 13 mai 2010 à 18h30 : Passion d'épaves sur la Côte d'Azur : de l'antiquité à l'ère atomique, par Anne Joncheray (Conservateur du musée de St Raphaël) et Jean-Pierre Joncheray. Découvrez les plus belles épaves de la Côte d’Azur toutes périodes confondues... (Livres : 100 épaves en Côte d'Azur de La Ciotat à St Raphaël et 100 épaves en Côte d'Azur de St Raphaël à l'Italie)
Jeudi 10 juin 2010 à 18h30 : Union du comté de Nice à la France en 1860 , par Louis-Gilles Pairault (Directeur des archives de Nice). A l’occasion du 150e anniversaire du rattachement de Nice à la France, découvrez la vraie histoire qui a fait basculer le sort de la ville. Livre : (parution en juin 2010)