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Architecture Belle-Epoque Nice

L'Architecture de Nice Belle-Epoque

  • Lien vers l'article sur la Reine Victoria à Nice
La Belle-Epoque est une période d'essor à l'échelle mondiale. Traditionnellement bornée de 1870 à 1914, on peut pour le cas de Nice revoir cette période comme le fait Michel Steve, de 1860 (Annexion du comté de Nice) jusqu'aux années 20.
Le Château de l'Anglais est l’exemple parfait de la rupture architecturale qui a lieu au moment du rattachement du comté à la France, en 1860 :
Après avoir beaucoup voyagé en Inde et Malaisie, Le colonel Smith (ingénieur du Géni) achète 22.000 m² de sol inculte au Mont Boron en 1856 et construit une résidence vaste et complexe. Les niçois sont frappés par l’apparence insolite puisque l’architecture mêle divers styles comme le gothique, du rococo et du néo-monghol et que les plans sont calqués sur le « Fort Rouge » de Dehli.
Transformé en copropriété après la Seconde Guerre mondiale, il est aujourd’hui monument classé.
Cette époque (Le rattachement du compté de Nice à la France en 1860) est le point de départ d’une nouvelle ère :
En effet, les caractéristiques niçoises et environnantes en matière de démographie, de culture, d’économie, et de langue par exemple commencent à évoluer (alors que ces mêmes caractéristiques étaient resté figées durant plusieurs siècles).
Ces modifications importantes touchent finalement à tous les sujets quotidiens des niçois et à leur cadre de vie, tant et si bien que cette période d’essor se marque dans l’architecture notamment.

La fonction d’accueil fut désormais le facteur déterminant du développement urbain, les initiatives publiques et privées devant conjointement envisager des aménagements et des structures d’accueil susceptibles de satisfaire les goûts de luxe de la clientèle :
Les axes de communication sont développés par le chemin de fer et les nouvelles routes,
Des bâtiments et des évènements à vocation culturelle ou de divertissement apparaissent avec les casinos, les cinémas, théâtres, le carnaval, le festin des reproches…
Divers progrès techniques (tout à l’égout, éclairage public, le tramway, le funiculaire…) rendent la ville plus moderne et attractive.

Dans un contexte d’explosion démographique (4500 hivernants en 1861 ; 33.000 en 1881 ; 150.000 en 1910) l’espace urbain de Nice s’étend au-delà du paillon, vers les collines de Cimiez, Rimiez, Fabron, St Philippe, St Barthélemy… Quand les collines sont occupées on aménage la plaine le long de grands axes Nord-Sud, comme Gambetta, Jean Médecin, Malaussena, Borriglione…
La construction de la ville nouvelle est amorcée.

Pour comprendre l’ampleur de ce phénomène, on suppose que l’étude des bâtiments et de leur style architectural dans cette période (la Belle Epoque) apporte des éléments de réflexion.
I. 1860 : Les débuts de la Belle Epoque à Nice :

Avant le rattachement, le style architectural niçois était dirigé par un « Consiglio d’Ornemento ». Ce conseil dirigeait un « plan d’extension et d’embellissement rationnel et structuré » de la ville. Le style correspond à un néo-classicisme sobre, issu de la restauration Sarde et de l’Italie du nord.
Exemples de la Chapelle du Saint-Sépulcre place Garibaldi, les arcades de Masséna, la façade de l’hôpital St Roch.


Le Consiglio d’Ornemento :
On parle de « rigueur administrative » dans les bâtiments de services, comme si on voulait donner au public un sentiment d'ordre et de rigueur en fréquentant hôpitaux, églises ou banques. En 1887 la construction du palais de justice parachève l'implantation des monuments classiques à Nice.
C’est ce « Consiglio » qui ordonne la trame de fond de la ville (toujours visible actuellement) avec l’aménagement le longs des berges du paillon de grands bâtiments, les places « à l’italienne » sur les espaces autrefois défensifs comme la place Garibaldi et Masséna.
Le contexte du rattachement français :
Le rattachement du comté en 1860 met fin au contrôle architectural. La liberté, la mixité culturelle, la richesse des commanditaires et l’époque d’essor font imploser la créativité du bâti à Nice notamment. Ce succès de « l’architecture Belle Epoque » se doit à deux éléments :
- L’arrivée massive d’une clientèle aristocratique et désireuse d’éblouir par son cadre de vie, sa culture, ses rêves.
- L’histoire régionale et la diversité culturelle.

La Belle-Epoque annonce donc une période d’opulence et de joie de vivre : une ville neuve surgit dès le rattachement en rassemblant le luxe et l'oisiveté de toute l'Europe. Parce qu’elle rassemble ces privilégiés Nice est différente d’ailleurs : elle bâtie pour le plaisir et les distractions d'une classe sociale privilégiée.

Symptômes du nouvel élan : les gares de Nice :
On assiste à une mutation culturelle bien illustrée dans la construction des deux Gares :
La gare de Nice PLM était légèrement à l'extérieur de la ville, alors qu’aujourd'hui elle est en plein centre-ville. Tout comme la gare de Toulon, sa disposition était de type bilatéral. Cependant, l'évolution du trafic (ouverture de la ligne Nice-Coni) a nécessité des agrandissements condamnant cette disposition. Malgré tous les remaniements supportés par le bâtiment, le style a été conservé : les murs recouverts de briques, les chaînages et sculptures sont réalisés avec de la pierre d'Arles, ce qui rapproche du style Louis XIII. Le hall voyageur richement décoré est surmonté de balustrades et orné d'une grande horloge. L’intérieur de la gare est en cours de restauration avec un décor de fresque au plafond et une grande verrière à 2 nefs cintrées recouvre toujours les voies. Avant les TGV, elle abritait des trains prestigieux (le Pullman Côte-Azur Express, le Train Bleu et le Mistral).


La gare du Sud (ci-dessus) est l’aboutissement du projet Nice-Digne, la gare ouvre le 7 juin 1892 d’après les plans de Bobin. Ce dernier fut un élève d’Hittorff, créateur de la gare du Nord à Paris d’où les ressemblances :
- un pavillon central monumental, relié par deux ailes à des pavillons latéraux.
On est frappé par la diversité des matériaux mis en œuvre : pierre, brique et céramique. Le décor reprend des modèles grecs, médiévaux, néo-classiques, géométriques. Sur la partie arrière s’appuyait une grande verrière qui servit notamment à l’Exposition Universelle de Paris, 1889. Cette verrière, classée à l’inventaire des MH a été démontée récemment pièce par pièce et devrait être replacée à l’original.


C’est sans doute le climat doux et la qualité de vie qui attire massivement une population aristocratique internationale dès le XIXème siècle.
Ces princes se font construire des bâtiments somptueux dans de grands parcs. Ils veulent étaler sur les façades leur richesse et leur culture.
Nice comptait 35 hôtels en 1860, 130 en 1900, 180 en 1910.
Chaque palais arbore sur ses façades des éléments architectoniques divers, parfois sans relation. C’est à qui sera le plus remarqué, on aboutit à un étalage de formes moulées dans le stuc et agrémentés de couleurs vives.
Ainsi les élites mondiales affichent leur culture et leur pouvoir.

Une ville pour étrangers :
La ville est partagée par 3 groupes d'étrangers qui exercent leur influence : russes, anglo-saxons et français.
· Le quartier anglais répondrait selon certains auteurs à une volonté ségrégationniste : créer un quartier colonial en bordure de la ville ancienne (comme avec leur empire colonial) et le long de la mer, dans le quartier de la Buffa. : pourquoi les anglais se seraient-ils installés ici ? On raconte que la communauté anglaise était friande de promenades le long du bord de mer (promenade des anglais), aboutissant au casino de la jetté-promenade. Un pasteur anglican aurait alors souhaité installer sa paroisse à proximité, d’où le point de départ de la concentration anglaise. L’église et le cimetière concrétisent cette pensée mais on ne remarque pas une unité de style spécifique (alors que certains monuments isolés le sont : château Smith, le château la tour (aux Baumettes), à cimiez le manoir Belgrano.
· Le quartier Russe est par contre très dynamique, dans le quartier du Piol, Valrose, Baumettes : constructions de grande ampleur, architecture éclectique, architectes slaves.
· Les français ne se regroupent pas en quartier. Ils se dispersent dans la ville.
Dans ces conditions il est difficile de trouver des rues voir quartiers avec une unité complète de style. Cela fonde l’un des particularismes de l’architecture urbaine de Nice.

Ainsi la reine Victoria, les rois Léopold II de Belgique, Oscar de Suède, mais aussi les artistes et intellectuels tels que Nietzche, Tchekhov, Matisse affluent sur la Côte d’Azur le temps d’un hiver.

Des bâtiments de prestiges :
Cela a un impact conséquent sur l’architecture niçoise. L’art nouveau s’illustre dans les Palaces et Hôtels avec la vogue du « jardin d’hiver » notamment : une serre de fer et de verre ouvrant un grand espace où pousse une végétation exotique. On les voit encore au Negresco dans sa Grande Rotonde (classée) ou au Regina Hôtel.
Exemples :
- L'Hôtel Regina Excelsior à Nice-Cimiez, par Biasini :
C’est la demeure de la reine Victoria, qui y passe les dernières années de sa vie. Cet hôtel traduit la pensée de l’époque : ostentation, triomphalisme du bâtiment sur la nature, affirmation de grandeur…
La qualité principale réside dans la silhouette et le traitement global du pan de façade avec des clochetons, minarets, combles d’ardoise.
Le style architectural est décrit comme éclectique, « on décore la façade par addition de styles plus que par composition ».
- L'Hôtel Grand Palais de Cimiez-Carabacel, par Dalmas : C’est un bâtiment énorme, prouesse technologique de 9 étages, construit en 1912.
- La villa Kotschoubey (musée des Beaux Arts) :

Construite en 1878 pour la princesse Ukrainienne éponyme, par Constantin Scala.
L’architecture est rythmée par des pilastres cannelés qui se répètent de part et d’autre des ouvertures à fronton de l’étage, en lui conférant une sorte de raideur, qu’humanise une loggia à péristyle à laquelle on accède par des escaliers opposés “à l’italienne”, et qu’adoucissent médaillons et guirlandes propres aux ornements de la fin du XVIIIe siècle.
Dans le parc de l'actuel musée on remarque un arceau de pierre portant à son faîte un visage mythologique, soutenu de chaque côté par des tritons encadrant une margelle renflée, décorée d’attributs aquatiques. Œuvre du sculpteur Henri Cordier (buste de Masséna dans le jardin du palais du même nom), ce n’est point une fontaine comme on inclinerait à le croire, mais le balcon d’une villa aujourd’hui disparue de la Promenade des Anglais.
Cette villa est l’un des exemples de villas à l’italienne pastichant la renaissance. On peut citer quelques exemples similaires avec la Villa les Palmiers (Palais du Marbre), la Pastorelle à Fabron, El Paradisio à Cimiez...
- Le palais de marbre (actuelles archives municipales) :
Dessinée par l’architecte Biasini (Crédit Lyonnais sur Jean Medecin) et réalisée entre 1872 et 1879, la construction de l’édifice nécessite (selon la légende) 27 bateaux chargés de marbre de Carrare et les Niçois baptisent aussitôt le bâtiment du nom de Palais de Marbre.
Sur la façade sud, le propriétaire Ernest Gambart fait graver un vers de John Keats, poète anglais (1795-1821) : "a thing of beauty is a joy forever". Cette façade est décorée de statues symbolisant la poésie, la musique, la danse et l’astronomie placées dans les niches, et au-dessus de la loggia se dressent des représentations de l’architecture, la sculpture, la peinture et la gravure. D’inspiration Renaissance italienne, ce haut-lieu de la vie niçoise attire pendant des années dans ses élégants salons et son parc, toutes les personnalités en vue, pour de fastueuses réceptions.
- La Villa Massena :
Construite par le grand architecte danois Tersling, il construisit pour Victor Massena une villa à son image : le côté Sud et ses formes élégantes rappellent le côté noble et scientifique du propriétaire, la rigidité de la façade Nord évoque sa carrière militaire. Pour plus de renseignements allez voir l'article spécifique sur le Musée Massena.
Plus insolites : les pastiches de châteaux du Moyen-Age. En général on adapte les fenêtres style renaissance, et une décoration intérieure plus XVII/XVIIIème.
A Cannes il y a celui de Lord Brougham, à Nice Nord le château Valrose, et  les manoirs Belgrano et Leliwa.
Il faut mentionner d’autres styles comme des villas pastichant le classicisme français : château Miramar, villa Mayrargues, l’architecture d’Europe centrale (château de la colline au Mont Boron), ou des architectures de rêve et de mythe :
o l’orientalisme :
- le château du Mont-Boron dit « de l’Anglais » : (de Smith) rappel les Indes par son crénelage et ses bulbes coiffants ses tourelles,
- La villa Surany à Cimiez ne possède d’oriental que certains éléments tels que les baies à arc outrepassé des façades.
- Des frises en mosaïque et arabesques polychromes visibles sur l’Hôtel de l’Alhambra.
o Egyptologie
La villa Zophia Quai des Etats-Unis...
o Grèce antique
- Villa Kérylos
o Courants divers :
- Eglise américaine en néo-gothique, la cathédrale russe (imitation de l’église de St Basile le Bienheureux à Moscou).

III. D’autres bâtiments :

Il est important de remarquer dans le cas de Nice que certains bâtiments datés de cette période (Belle-Epoque) ne sont ni des hôtels, ni des palais ou villas.
- L’opéra de Nice
Imbriqué dans le tissu urbain, l’Opéra de Nice a pu rivaliser très tôt durant la saison musicale – en hiver – avec les grandes scènes européennes. A l’origine théâtre, il a été plusieurs fois détruit (par un incendie en 1881). Sa forme contemporaine date de 1885 (François Aune). L’architecture éclectique mérite quelques explications :
La façade sud, tournée vers la mer, est d’inspiration néo-classique. Elle est sobre, François Aune ayant concentré l’essentiel du décor sur les pavillons de la façade nord.
La façade nord, avec sa colonnade, est composée de cinq travées, surmontées de deux pavillons entre lesquels s’élèvent quatre statues de Muses.
Une rotonde d’angle fait le lien entre les façades nord et est : à l’origine l’entrée principale de l’opéra y était située. Avec ses colonnes à bossage et ses grandes verrières, la rotonde donne un effet de verticalité et de majesté à l’édifice, quand les soirs de représentation, la lumière transforment l’opéra en un gigantesque vaisseau illuminé.

- les banques :
Le cas du crédit lyonnais :
Immeubles du Crédit Lyonnais ci-dessus (1890, architecte S.M. Biasini), et de la B.N.P. ci-dessous (1921, architecte Charles Dalmas).
- la chambre du commerce :
C’est l'œuvre de l'architecte Adrien Rey qui le réalisa de 1921 à 1923. Le sculpteur Michel de Tarnowsky réalisa le fronton où l'allégorie des Alpes-Maritimes trône couronnée, au-dessus du Commerce, qui tient le blason de Nice, et de l'Industrie. A ce groupe répondent de part et d'autre des portails d'entrée les sculptures de Paul Roussel. On note l’influence française dans le traitement des toitures (inclinaison et matériaux d’ardoises).
- L’église Notre-Dame du Port (immaculée conception) :
De style néo-classique tardif par Josph Vernier, elle démontre que dès cette époque on ne sait plus faire de néo-classique : en effet les colonnes ont de mauvaises proportions. La façade est bancale et massive.

Une architecture pour de nouveaux habitants :
Un autre type de bâtiments : les villas bourgeoises aristocratiques, construites à partir du début du XXème siècle.
Elles sont visibles aujourd’hui partout dans Nice, plus ou moins submergées dans les constructions récentes. Parfois elles sont en mauvais état, mais on remarque aussi de belles restaurations.
Conclusion :

La Belle-Epoque marque profondément Nice en urbanisant la rive Ouest du paillon. On construit des hôtels et palais sur les collines, de nouveaux quartiers sortent de terre le long de grands axes perpendiculaires.
Le style Belle-Epoque est la manifestation du regroupement de classes privilégiées, l’espace d’une saison, qui veut étaler sur ses façades sa culture, ses rêves, et sa richesse.
Pour bon nombre de cas, on constate souvent que « l’étage noble » des appartements (le 1er niveau) est bâti sur des soubassements traités de manière rustique, voir brute. Michel Steve n’hésite pas à interpréter cette généralité comme une métaphore du triomphe de la culture et du savoir sur la brutalité de la nature. On peut également y voir une affirmation de la hiérarchie sociale puisque souvent le rez-de-chaussé ou l’entre-sol est occupés par les domestiques.

L’existence de bâtiments publics divers, construits dans le style Belle-Epoque (comme église, hôpitaux, palais de justice, bibliothèque, banques…) pourrait affirmer la richesse et l’histoire de la nation et l’ouverture de la culture vers ses citoyens.

A Nice nous devons signaler l’extrême diversité de ce patrimoine et le pullulement de villas et immeubles, éparpillés dans les vallons, à flanc de colline ou noyés entre les nouvelles constructions. Ce type de bâtiment, parfois négligé doit être sauvegardé pour conserver les traces des spécificités Belle-Epoque locale.
Locale car pour conclure, la Belle-Epoque a touché le « monde civilisé » avec un impact global sur l’architecture. Toutefois nous devons démarquer Nice qui reste exceptionnelle par sa fonction même de capitale touristique.

Appel des lyceenns d'Ile de France : un nouveau mouvement lycéen

La jeunesse s’insurge pour défendre les dernières ruines du service public d’éducation… La jeunesse se soulève pour défendre ses professeurs… Beau paradoxe ?

Non : ces lycéens qui réclament l’abandon des suppressions de postes d’enseignants à la rentrée rentrent en lutte, de façon consciente ou non, contre la libéralisation du Marché des savoirs, ce qui passe nécessairement par la détérioration progressive et aujourd’hui de plus en plus brutale de l’école publique. Car aujourd’hui le gouvernement souhaite réaliser quelques économies au détriment des lycéens, mais aussi des enseignants qui devront continuer à faire cours à des classes de plus en plus surchargées, et donc ingérables de manière conviviale et aptes à la transmission des savoirs et intérêts…

Mais nous le savons bien, il n’y a pas que les lycées qui sont concerné : les universités, récemment touchées par ces réformes visant à faire de l’Europe un des pôles de la « compétition » mondiale du « marché de la connaissance » par le biais du privatisation du financement et de l’organisation des facultés, sont aussi directement concernées par ces suppressions de postes, une bonne partie des étudiants visant le métiers d’enseignants… Les facs vont-elles commencer à se bouger ? Ou les étudiants se sont ils épuisés dans leur lutte inefficace contre la Lru ? A moins qu’ils ne soient résignés, ou qu’ils estiment que ce n’est pas le moment…

A la marchandisation de l’enseignement, laquelle peut se renforcer dés que le secteur public est en difficulté, en accroissant mécaniquement l’attractivité de l’enseignement privé, s’ajoute la casse du secteur public en général : les hôpitaux, les tribunaux, la sécu… Les contres-réformes s’appliquent en bloc, lorsque les résistances sont séparés… Et ce n’est pas simplement les fonctionnaires qui seront victimes de cette logique néolibérale qui instaure la précarité comme règle et le modèle de l’entreprise privé capitaliste comme norme du service public, ni simplement les étudiants et lycéens qui projetaient de devenir fonctionnaire, mais l’ensemble de la population. C’est la définition même d’un service public : offrir pour tous l’accès à certaine ressources et certains droits, indépendamment de ses moyens économiques, de son origine ou ses croyances… Par conséquent, s’attaquer unilatéralement contre les différents services publics comme le fait le gouvernement du président Sarkozy, c’est prendre le risque de renouer les liens entre les différends insurgés, commémoration festive, subversive, révolutionnaire et émancipatrice des quarante ans d’un certain mois de Mai.


Nous, lycéens représentant 23 lycées d'Ile de France, appelons l'ensemble des lycéens à se battre contre les suppressions de postes dans l'Education Nationale, contre une éducation à 2 vitesses et contre la politique de Sarkozy.Nous refusons les 11 700 suppressions de postes el les heures de cours supprimés qui dégradent nos conditions d'études. Nous exigeons 25 élèves par classe dans les lycées généraux. Nous revendiquons le dédoublement de toutes les classes dans les lycées pro, aucune suppression d'options et le droit au redoublement. Nous refusons les suppressions des BEP. Suite aux politiques appliquées depuis des années et avec les mesures prévues dans le rapport Pochard et dans le plan Banlieue, c'est une éducation à 2 vitesses que le gouvernement est en train de mettre en place. Nous exigeons : dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation !
Nous exigeons aussi le respect du droit à l'expression et à l'organisation des lycéens. Nous rejetons la politique de Sarkozy, qui s'attaque aux droits des lycéens mais également des profs, et de l'ensemble des jeunes et des travailleurs. Pour amplifier la mobilisation dans chaque bahut déjà en mouvement, nous devons réunir tous les lycéens en Assemblée Générale. Cela permet de discuter de la situation, des revendications et de décider ensemble des actions. Cela permet d'entraîner plus de lycéens dans la discussion et dans l'action. Nous devons nous coordonner avec les profs, qui se battent contre la même politique. Le meilleur moyen pour mettre le gouvernement sous pression et de dégager du temps et de l'énergie pour la mobilisation, c'est la grève. Partout, par des débrayages, des blocages, nous devons stopper les cours, nous réunir et nous mobiliser. Les blocages, l'arrêt de tous les cours doivent être un moyen d'être plus nombreux en AG et dans les manifs. Les manifs doivent continuer, elles permettent de populariser le mouvement et de l'étendre en encourageant plus de lycéens et de profs à participer. S'organiser doit nous servir aussi pour étendre le mouvement et aller débrayer d'autres lycées, ce que nous devons faire dès demain. Nous appelons tous les lycéens à se mobiliser, notamment les lycéens des villes en dehors de la région parisienne.
C'est l'ensemble des jeunes et des personnels enseignants et non-enseignants qui sont attaqués par les réformes du gouvernement. Nous devons répliquer par un mouvement de grève de toute l'EN.
Ce mouvement sera le premier pas d'un mouvement d'ensemble de tous les jeunes et tous les salariés contre ce gouvernement, qui pourrait seul stopper sa politique. C'est pour cette raison que nous invitons touts les lycéens mobilisés à prendre contact et à s'organiser avec leurs profs.
Prochaine étape : manif et grève nationale de toute l'EN le 3 avril (RDV Ile de France à 14h à Luxembourg) Nous appelons à participer à la manif du 5 avril pour la régularisation des Sans-papiers.
La manif du 16 avril sur les salaires sera un prochain rendez-vous de convergence de tous les salariés contre la politique du gouvernement, nous devons y être présents également.

Recette de Confiture de Mandarines de Nice

Recette de confiture de mandarines, facile, délicieuse, bien expliquée. On peut agrandir les photos en cliquant dessus, ou acceder à l'album sur ce lien
Avec toutes ces mandarines l'une des options les plus interressantes est d'en faire une confiture.
C'est parfumé subtilement, et ça ne prend "que" 4 heures tout compris, ce qui pour une confiture est rapide.

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Rincer à grande eau les mandarines, histoire qu'elles soit bien propres.
Puis épluchez-les en mettant d'un coté l'écorce, et d'un autre les quartiers.

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Ajouter de l'eau dans la cocotte-minute et faire chauffer à fond une vingtaine de minutes. Il faut que le fruit soit bien ramoli donc on peut y mettre près d'un litre d'eau. Attention ça ne doit pas brûler !

Et pendant que la cocotte chauffe découpez les écorces en petits lambeaux. Ils seront confis pendant la cuisson et incorporés dans la confiture alors attention à la taille, ça ne doit pas être trop gros.

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Après la cuisson de la pulpe, il faut la filtrer pour récolter uniquement le jus. On peut utiliser un torchon propre pour filtrer, ou d'autres techniques comme ici à la passoire.

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On arrive dans le sérieux ! plongez dans un grand récipiant le jus et les écorces. Ajoutez du sucre, environ la même quantité que le poids total des fruits.
Tournez, tournez, il ne faut pas que ça attache. Enlevez tous les pépins qui ont pu arriver jusque là.
Ecumez régulièrement en enlevant la mousse blanche en surface.

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Il faut faire réduire le mélange, sans faire bouillir mais en chauffant très franchement. Cette cuisson dure près de 3 heures.
Enfin quand la texture devient sirupeuse, on peut préparer les bocaux.

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Enfin on laisse refroidir le produit. Si une fois froid la texture est trop liquide, et bien il n'y a cas répéter le processus de cuisson, et oui...

Une fois le pot ouvert, il faut le manger rapidement et le stocker au réfrigérateur. Dans de bonnes conditions de conservation (au frais, sec et à l'abris de la lumière)on peut garder la confiture plusieurs années.

Bilan de la Journée du DRASSM 2008

Journée DRASSM
Samedi 29 mars 2008
Auditorium du Musée d’Histoire de Marseille
Centre Bourse, Marseille

Synthèse et compte-rendu des intervenants de la journée du DRASSM, de 11heures à 16h30.
Planning :
  • 9 h 00 : Ouverture de la journée par Michel L’Hour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, Bilan de l’année 2007 : actualité du service, perspectives 2008-2009.
  • 10 h 00 : Questions libres
  • café
  • Présidente de séance : Elisabeth Veyrat (Drassm) : compte-rendu de la Cira Grand-Ouest
  • 10 h 40 : André Lorin, L’épave de Penhap dans le Morbihan et l’utilisation du sonar pour la recherche de L’Hercule
  • 11 h 00 : Laurence Serra (LAMM), Fernand Robert, L’épave Aresquiers 11 : témoignage du yachting au XIXe siècle.
  • 11 h 20 : Eric Rieth (CNRS), L’épave de la fin du moyen âge de la Canche, Beutin, Pas-de-Calais.
  • 11 h 40 : Lila Reboul, La conservation préventive sur un chantier de fouille sous-marine.
  • == Déjeuner libre ==
  • Président de séance : Frédéric Leroy (Drassm), compte-rendu de la Cira Sud-Est
  • 14 h 30 : Luc Long (Drassm), Travaux dans le Rhône, à Arles.
  • 14 h 50 : Sabrina Marlier, Sandra Greck, David Djaoui, L’épave Arles Rhône 3 (Ier siècle) : architecture et matériel de bord.
  • 15 h 10 : Anne Joncheray, L’épave antique Grand Avis (Var).
  • 15 h 30 : Jean-Pierre Joncheray, L’épave du vapeur Prophète (Var).
  • Pause
  • Président de séance : Eric Rieth (CNRS)
  • 16 h 10 : Bertrand Maillet, Patrick Grandjean, Jean-Marie Gassend, L’épave Verdon 1 à Martigues.
  • 16 h 30 : Hélène Bernard (Drassm), Expertise de la Plage de Sète 2, Les épaves de Mortella (Saint-Florent, Haute Corse).
  • 17 h : Julien Cavero, Paléographie des étangs narbonnais d’après les sources cartographiques anciennes.
  • == Pot de l’amitié =

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Fernand ROBERT, Laurence SERRA : L’épave Aresquiers 11 : témoignage du yachting au XIXe siècle.

· Présentation :
Hérault, en août 2005, une association locale la Section de Recherche Archéologique (comptant une vingtaine de membres) a découvert un gisement localisé par la présence d’ancres.
Le site a été découvert par 4 mètres de fond, à 200 mètres de la plage. Le matériel était très ensablé à cause des remous engendrés par le rivage proche.
Cette épave correspondrait à une navigation de type « loisir » et serait datée du XIXème siècle.

· Description :
Stratigraphiquement :
La première couche correspond au sable déposé par les courants violents, cette couche est évaluée à près d’un mètre suivant la zone.
La couche suivante, « intermédiaire » correspond à un limon fluide.
La 3ème couche, au contact de l’épave est un limon solide grisâtre, sa texture collante permet la bonne conservation du bois.
L’effondrement du navire sur lui-même rend la compréhension délicate et on distingue difficilement son orientation. Pour répondre au mieux à ce problème, la méthode de fouille adoptée se base sur des sondages larges, qui sont rapidement ré-ensablés.
La portion étudiée ne possède pas de quille.
Les bonnes conditions de conservation on permis d’étudier les œuvres mortes du navires, parties fragiles qui sont généralement détruites.
La fouille a livrée très peu de matériel de cargaison, mais en revanche de nombreux objets personnels et raffinés. Il s’agit de matériel de navigation, de femme ou d’agrément. (longue vue, vaisselle précieuse, une ombrelle, un fusil, semelle de cuir pour enfant…). La découverte d’os animaux de type viande raffinée correspond à ce matériel « individuel » luxueux. On note également la présence d’animaux vivants à bord : chèvres (crânes avec cornes) mais aussi un cheval.
Cette épave a livré pour l’instant uniquement sa partie haute.
La chronologie est approchée par des estampilles sur des pièces de vaisselles fabriquées en Angleterre et importée chez un marchand Bordelais. On avance la fourchette de fabrication : 1845-1868.
Le matériel mis au jour est traité pour stabilisation puis exposé dans un nouveau musée.

La problématique de la fouille réside dans la nature même du voyage (la fonction du navire) : le matériel luxueux découvert à bord correspondrait une navigation loisir pour une famille aristocratique. On note pour étayer cette hypothèse l’absence de matériel militaire (pas de canons), pas de cargaison et pas de matériel de pêche ! On observe cependant que la portion étudiée ne contient pas la cale, et que dans cette dernière il est cependant possible qu’il y avait une cargaison. On ajoute aussi que certains types de cargaison (tissus, céréales, viandes…) peuvent avoir disparu sans laisser d’indices de leur présence.

· Perspectives :
Finalement la présence d’objets luxueux, pouvant appartenir à une femme (ombrelle, aiguille) ou à un homme ayant une culture savante à la mode au XIXème (longue-vue, fusil sculpté) et l’existence de récits de voyages d’aristocrates, au XIXème sur les côtes françaises étaye l’hypothèse d’une navigation de loisir d’une famille aisée.

La campagne de fouille de 2008 se fixe pour objectifs de chercher une autre partie de l’épave, de préférence la quille et le fond afin de s’assurer de cette hypothèse de navigation loisir, et non pas marchande. On propose aussi une étude archivistique qui pourrait livrer des renseignements précieux sur l’épave ou ce type de navigation. En effet, un document d’archive évoque un naufrage sur cette zone et dans cette période (fin XIXème) du bâtiment « l’Espérant en Dieu ».
On pense aussi que la multiplication de sondages permettra de proposer une estimation de la longueur du bâtiment, qui devait être conséquent (on y a trouvé un cheval).
On doit remarquer la difficulté de la fouille avec les remous et l’ensablement continu, cette zone difficile est probablement responsable du naufrage et de la dislocation du navire entre les encres, seules parties visibles.
Au moment du naufrage, on avance que seule cette partie du navire aurait pu rester sur zone, le reste ayant « glissée » au large ou sur la grève.


Eric RIETH (CNRS), L’épave de la fin du moyen âge de la Canche, Beutin, Pas-de-Calais.

· Présentation :
Cette épave a été découverte en contexte fluvial, ce qui est rare surtout pour le Nord-Pas de Calais. Les vestiges apparents de 7mètres de long furent découverts en 2001. La datation au C14 a alors certifié l’intérêt archéologique des vestiges. L’épave repose par -2,5 / -3,5 mètres suivant la marée, dans un méandre du fleuve exposé à de violents courants.

· Description :
La 1ère campagne s’est fixée une approche générale sur le gisement. L’affinement chronologique au C14 a alors avancé comme fourchette 1435-1520. Cette épave est à restituer dans un contexte particulièrement intéressant, et dont il ne reste que très peu de vestiges : un « Portus Carolingien » est attesté légèrement en aval.
La présence de divers mobiliers archéologiques comme des pipes semble ne pas appartenir à l’épave, ce matériel serait arrivé sur la zone par le courant du fleuve et serait resté prisonnier dans les pièces de bois.
La seconde campagne, en 2006 a élargi le champ d’étude à l’environnement proche de l’épave et à l’étude du fleuve, par la sédimentologie. D’autre part diverses pièces du navire on été démontée et modélisée informatiquement (Cf travaux de Pierre Texxier).
La troisième campagne, en 2007 a étudié notamment un flanc désolidarisé, ce qui a permis d’accéder aux structures du fond du navire. Diverses pièces ont été prélevées. Des carottages et des études topographiques ont complétés les travaux précedants en matière de paléo-environnement. Ainsi des différences significatives ont été révélées, entre les deux berges du fleuve : les profils en travers affichent une levée moderne (XVIIème ?) sur la berge droite tandis que les carottages livrent la présence d’un cordon sableux du côté gauche (un contexte maritime).
Certaines pièces sont marquées par des outils : sciages mécaniques sur virures à franc-bord, elles sont de forme inclinées, irrégulières, larges.

Une seule essence a été attestée, cela témoigne de la zone restreinte du chantier et de ses approvisionnements. Ainsi pour la construction on imagine plutôt un petit chantier naval local, à proximité de zones maritimes et fluviales. Attention à l’amalgame, petit chantier ne veut pas dire mauvaise qualité, la fabrication dans ce cas semble très correcte, les pièces sont assemblées minutieusement (franc-bord).

L’étude de l’architecture navale livre certains particularismes à l’épave :
La sole (le fond) est composée d’un assemblage de virures à franc-bord. Il n’y a pas de virures centrales de sole. Il s’agit là de la manifestation d’une adaptation de navigation fluviale vers une navigation maritime.
La présence de lattes d’étanchéité au niveau du joint à franc-bord converge aussi vers cette tendance.
Les bordages supérieurs sont assemblés « à clin ».
Il y a peu de virures à franc-bord, mais beaucoup à clin.
Pour mieux comprendre l’épave une maquette a été réalisée, ainsi on rassemble les éléments de la coque (plus ou moins disloqués sous l’effet du courant).
Au niveau des dimensions on propose 11,50 à 14 mètres au total, et la largeur au maître couple est momentanément oubliée, dommage.

· Perspectives :
L’étude archivistique permet de mettre en relation cette épave fluvial avec d’autres navires semblables, en Europe du Nord : « Almeri Wijk » aux Pays-Bas
Alors qu’à la période moderne la navigation fluviale sur ce secteur semble peu possible (en raison du courant fort, de l’ensablement, de l’absence d’infrastructures type port ou quai) la navigation au Moyen-Age semble envisageable. La dendrochronologie conforte cette période de 1420 à 1450.

On prévoit encore deux campagnes pour achever cette fouille, on espère étudier l’épave dans un contexte historique, économique, régional, et restituer l’importance des échanges.


Lila REBOUL, La conservation préventive sur un chantier de fouille sous-marine.

Il s’agit d’expliquer les enjeux de la fouille et comment prévenir les dégradations.
En effet, on sait que toute fouille archéologique entraîne des destructions. Souvent on ne conserve que quelques objets (on ne peut pas garder l’ensemble d’une épave) et les données écrites. Il est donc fondamental de conserver de manière optimale le matériel. L’équilibre qui a permis conservation pendant plusieurs années est perturbé, il y a urgence à les sauver.
Il faut adapter le nouvel environnement à l’objet. Cette conservation préventive doit être préparée avant intervention de terrain.
Ainsi on résume l’action : « diagnostic » - « conservation in situ » - « conservation au musée »

Il faut souligner les contraintes techniques, les problèmes liés aux transports, la diversité des matériaux pour prendre en compte la difficulté de conserver au mieux les vestiges.

Le traitement de désalinisation des objets est une étape délicate mais cruciale, en effet l’infiltration du sel peut, après la sortie à l’air libre entraîner des fissures voir la destruction totale. Ce traitement est une étape délicate conduite par des spécialistes, avec divers appareils de mesure (de conductivité par exemple).
On peut également procéder à des remontages pour la céramique mais il faut prendre en compte le nouvel encombrement de l’objet remonté.
Le stockage doit se faire avec un matériel homogène, chaque bac doit être hermétique à la lumière, poussière, oxygène.
La conservation préventive est possible dans la mesure ou chaque personne réalise un geste vers ce résultat. C’est un enchaînement de gestes réflexes à préparer en équipe. Mais cela nécessite une formation du personnel.
On souligne finalement que la plupart des verreries doivent rester en eau (comme certains métaux) et que ces méthodes sont généralement peu complexes mais contraignantes, elles impliquent de la part des archéologues une réelle volonté de mise en œuvre.

Les questions et remarques débouchent sur le thème des parcs archéologiques sous-marins, déjà opérationnels en Italie, Croatie et USA notamment. On se demande comment conserver les sites connus. Il faut protéger l’épave (avec une cage ?), assurer des visites pour les plongeurs, balayer l’épave et protéger toutes formes de dégradations.
Michel L’hour profite de l’occasion pour signaler l’an prochain la tenue d’un grand colloque d’archéo sous-marine dans le Nord de la France, à dimension internationale.
Il rappel enfin la présence d’environ 700 amphores ou fragments, dans un dépôt du fort St Jean et lance un appel à projet. Il suggère de recréer une épave quelque part. Ce matériel vient de la fouille du Grand Congloué, dans les ’50 par Cousteau.
On clos la discussion sur la thématique du recouvrement d’épaves.


Frédéric Leroy (Drassm), compte-rendu de la Cira Sud-Est

Mr Leroy présente le nouvel organigramme hiérarchique qui régi maintenant l’archéologie sous-marine. En effet 2007 est marqué par l’intervention de la CIRA, l’institution de l’archéologie terrestre qui intervient maintenant dans la délivrance d’autorisation de fouilles sous-marines. Ainsi le préfet de région notamment pourra a sa guise statuer sur le sort d’un archéologue sous-marin.


Luc LONG (Drassm), Travaux dans le Rhône, à Arles.

· Présentation :
Il s’agit d’une opération de sauvetage urgent en juillet 07 : l’épave d’Arles-Rhône 5.
A proximité d’Arles, dans le lit du Rhône, on a découvert dans les années 90 un gisement d’amphores. Il s’agirait d’un aménagement de berges. A proximité se trouve une portion d’épave antique. On a identifié cette zone comme port dépotoir. Ce gisement, dit « A » se distingue d’un autre, « B ». Mais ce dernier n’est pas en place : il est composé de matériel issu d’une nécropole, rognée par le fleuve et déplacée.
Dans le Rhône la visibilité n’est pas optimale : 15 à 20 cm les bons jours. Aussi la fouille est délicate. On a cependant pu évaluer la longueur de l’épave à 7-9 mètres.

· Description :
La sole est à fond plat, les membrures plates sont clouées entre la sole et le flanc. Ce dernier est évalué à 70/80 cm de haut.
Il s’agit d’une architecture romano-celtique monoxyle (les flancs sont monoxyles).
Ce navire a été découvert sans chargement et on suppose qu’il a été abandonné. La datation par C14 propose soit -52 +135 ; soit -359 -47.

Datation :
A proximité on note la présence de quelques éléments de bois dont :
- éléments de radeau de transport ou de pêche, ajourés pour être ligaturés ensemble : le C14 propose +32 à +320 en non-calibré et le 1er siècle après JC en calibré,
- une membrure datée par C14 en -90 +210 en non-calibrée et -17 +222 en calibrée
- un élément particulier : de forme longitudinale d’une extrémité à circulaire sur l’autre extrémité : ce serait un élément de mât ? Datation calibrée entre -40 à 116.
L’homogénéité relative en chronologie laisse supposer une cohérence voir une contemporanéité des pièces et de l’épave.

· Perspectives :
La présence de bois dans un secteur précis laisse supposer l’existence d’une cale de hallage, entre la nécropole et le port. Cet espace de construction navale et de stockage est attesté par les sources écrites sous César.


Jean-Pierre JONCHERAY, L’épave du vapeur Prophète (Var).

Le très bel exposé de Mr Joncheray nous mène à une autre époque, au milieu du XIXème siècle.
Il annonce tout de suite le caractère exceptionnel du Prophète, mi dinosaure mi fleuron technologique du fait de sa carlingue construite sur le modèle des anciens navires à voile, et de sa machinerie à vapeur révolutionnaire par son fonctionnement et sa transmission par arbre à une des premières hélices.

· Introduction :
Il s’agit donc d’un grand vaisseau à voiles et à vapeur, il fut construit environ une cinquantaine de bâtiments de ce type dans les années 1850.
Celui-ci est issu du chantier naval de Sète. Cet atelier est idéalement placé pour construire des navires de dimension considérable puisqu’un canal passe à quelques mètres de l’usine et que la voie ferrée est très proche également.
Ainsi l’acheminement de pièces lourdes et complexes (moteurs) pouvait se faire aisément par le rail alors que la mise à l’eau du navire était possible par le canal (toutefois l’opération était délicate si bien qu’un navire aurait endommagé les structures au cours d’une opération de mise à l’eau manquée).
Ces chantiers navals, « Charles Raynaud » furent les fournisseurs d’un unique client prestigieux, la Compagnie Impériale. 7 navires furent donc livrés. Il s’agissait de bâtiments modernes et de bonne qualité.
Quelques mois après le lancement du prophète l’entreprise navale fit faillite.

· Description :
41 mètres de long, 7 mètres de large, 200 tonneaux, il a assuré pour dernier voyage une ligne Afrique du Nord à Marseille. Son chargement était alors des produits à recycler, du corail, du liège et des céréales.
Le Prophète possède un tirant d’eau limité, ce qui lui permet d’accéder aux rivages notamment en Afrique du Nord. Pour cette raison il fut délégué à la ligne régulière de Sète-Marseille, puis Espagne-Maroc
Sorti en Mars 1853 des ateliers, 7 ans plus tard en Mars 1860 le Prophète essuie un gros coup de vent en reliant l’Afrique du Nord à Marseille. Il n’atteint jamais ce port. Il dériva vers l’Est de plus de 100 km, au Cap Lardier où il espérait trouver refuge à la tempête.
Il semble qu’il s’approcha trop près du Cap, où le capitaine espérait légitimement diminuer sa prise au vent et à la houle. Le Prophète heurta probablement un haut-fond.
L’épave d’un navire fut rapidement signalée sur cette zone, mais jamais encore le prophète n’a été identifié.

Sur le site on observe plus de 40 mètres de fer, plus une énorme machine. L’épave est aplatie comme une crêpe sur elle-même. Après relevé on distingue deux treuils à proximité des calles avant et arrière.
On note aussi une particularité avec un guindeau à l’avant relié par une chaîne à la machinerie, on ne parvient pas à expliquer la présence de cette chaîne.

Le moteur du Prophète détient de nombreux particularismes qui confèrent à eux seuls le caractère exceptionnel de l’épave.
Etudié pour diminuer l’encombrement, il rentre à peine dans la largeur du navire.
La nouveauté réside dans la transmission basse par arbre à une hélice alors que les navires à vapeur de l’époque évoluaient avec la roue à aube, lente et peu efficace en mer formée.
Les ingénieurs ont donc pensés à propulser le navire via une hélice à deux pales. Pour cela l’enjeu était de transformer le moteur traditionnel (adapté à la roue à aube), avec ce mouvement rotatif haut en mouvement rotatif bas. Pour cela les ingénieurs ont créés un moteur dont le cylindre oscille autour du piston (c'est-à-dire l’inverse du moteur traditionnel). Ainsi la hauteur, l’encombrement et le rendement sont optimisés. La taille fut divisée par deux par rapport à une méthode plus traditionnelle de transmission par bielles.
Cette machine très novatrice n’empêcha pas la fermeture des chantiers navals, ainsi ce moteur reste une exeption.

Mais ce navire de dimension humaine, avec une cargaison classique (verre, cuir, os, boutons) possède d’autres spécificités plus ou moins explicites :
Ainsi on appréhende l’économie et la valeur de matériaux aujourd’hui peu valorisés. C’est une leçon d’écologie en matière de recyclage :
- Il livre des milliers de tessons de verre, livrés à Marseille aux usines de verre.
- Des résidus de tannerie : os, huile d’os, cuirs et chaussures : recyclables
- Des ballots de textiles (chiffons) sont à associer à la présence de nombreux boutons.
Les archives concordent avec ce chargement mais ne livrent aucun plan du bâtiment.

· Perspectives :
On souligne encore la machinerie exceptionnelle (20 tours minute à la machine soit 60 tours minutes à l’hélice), l’épave est peu profonde. La prochaine campagne a pour objectifs de continuer le relevé, d’étudier l’arbre d’hélice et la machine plus en détail.
Pascal Arnaud propose que la disposition originale de la chaîne, sur le pont, qui reliait un guindeau au moteur pourrait être une préparation à un mouillage d’urgence.
Mr Joncheray fini sur un « scoop » : le sous-marin « la lose » (construit en 1903) qu’il a découvert à St Raphaël vient d’être classé monument historique. Il est visible à la Comex, et fut traité par électrolyse à l’extérieur


Sabrina Marlier, Sandra Greck, David Djaoui, L’épave Arles Rhône 3 (Ier siècle) : architecture et matériel de bord.

· Présentation :
Il y a une autre épave à proximité du gisement vu précédemment. Elle se trouve par -4 mètres au point le moins profond, et -8 mètres pour le point le plus profond. Elle fut découverte durant la campagne de 2004. Elle a subi quelques expertises en 2005/2006, et un sondage en 2007.
L’épave est visible sur ses flancs et parties hautes, au niveau d’une extrémité, du côté du lit du fleuve. On restitue la longueur à 26 mètres.

Datation :
La datation par C14 propose une fourchette chronologique entre -15 et 130, alors que les résultats de dendrochronologie se font attendre.
Cela concorde avec le mobilier céramique découvert, et daté du 1er siècle après J.C.
Le chronologie est affinée par la céramique sigillée, datée de la période pré-flavienne par ses estampilles.

· Description :
Il s’agit là encore d’une architecture navale typiquement romano-celtique.
L’assemblage est réalisé à franc-bord, le fond est plat, on note la présence de bouchins monoxyles sur une zone précise. Un renfort a été réalisé sous la forme d’une charpente transversale, enfin les varangues et les courbes sont assemblées à la coque via des clous.

On note un détail important, attestant l’influence méditerranéenne dans le système d’assemblage : on assure l’étanchéité entre les bordés par la méthode de lutage, et non pas de calfatage.

On remarque la présence d’encoches sur des œuvres mortes, on suppose qu’il s’agit de planches de maintient, au sommet des bordés. Les encoches et la présence de traces d’emboîtement d’autres pièces (taulet) supposent la présence d’un taquet. Dans cette optique on souligne la découverte de fragments de boots (cordages) dans cette zone. Les encoches seraient la résultante de l’usure des amarres, frottants sur la partie haute de la coque.
Ces planches de maintient atteignent unitairement 24 cm, on en compte 3 assemblées à franc-bord et le tout greffé au flanc monoxyle. Ainsi on restitue la hauteur de coque à 84 cm environ.

Un épigraphe marqué au fer a été découvert sur une pièce de bois, arrachée à la proue de l’épave et découverte à quelques mètres. La retranscription donne : « C-C-POSTVM ».
On propose « Caïus Lucius Postumus » : il s’agirait alors d’un père et son fils (Caïs & Lucius), ou alors de l’abréviation d’un seul nom, « Caïus L. Postumus ».
Dans tous les cas on ignore s’il s’agit du/des propriétaire(s) ou du/des fabricant(s) de l’embarcation.

L’étude architecturale interne de l’épave a livré certaines spécificités :
les tasseaux sont renforcés puisqu’ils sont débités dans des pièces monoxyles.
Certaines planches sont collées entre-elles avec de la résine : cela protège la sole en assurant un espace (zone de vie) entre la quille et les premières bordées (attention il ne s’agit pas d’un plancher de calle, mais plutôt de planches de vaigres).
Une poignée métallique, clouée à la coque a été découverte. On ignore sa fonction.
On note également la présence d’outils en fer, comme une serpe vigneronne (peut être utilisée en charpenterie, à rapprocher alors de la présence de copeaux), une houe (outil multifonction qui peut servir à la manutention), et un fer plat à douille (qui s’emmanchait à l’extrémité d’une perche).
On doit noter la distinction de zones spécialisées à bord, avec une cuisine (traces de feu, céramiques de type bouilloires, réserve d’eau), une zone de travail (avec des copeaux)
La datation par la sigillée et les parois fines propose 50 après J.C.

Origines :
Les essences principales sont le chêne (pour la structure principale), les résineux (type sapin et épicéa) pour les flancs et parties hautes.
Le mobilier archéologique découvert se classe dans deux catégories :
le matériel synchrone à l’épave : 25 NMI dont 8 cruches à bec type Goudineau.
Il s’agit surtout de matériel produit durant le haut-empire, dans le rhône et en provence.


Anne Joncheray, L’épave antique Grand Avis (Var).

· Présentation :
Il s’agit de retrouver une épave signalée en 67, à proximité de l’île du Levant dans le Var.

· Description :
Le gisement découvert repose à 10 mètres de profondeur, à quelques encablures du récif. Par temps de mistral la zone est très remuée. La superficie est évaluée à 8x15 mètres maximum.

La fouille s’est effectuée par sondage, et cela permet de dresser une coupe stratigraphique.
Le matériel fragmentaire est usé. Il y a quelques tessons d’amphores, des pixies, patères (similaires à celles détenues au CAV) et des gobelets.
Globalement on signale donc de la céramique campanienne (dont un petit cratère du IIIème siècle avant JC : anachronique au reste du matériel) et un socle de coupe ou de bol de type sigillée sud-gauloise, daté 70 après J.C. L’hétérogenéité de la céramique crée un véritable dylemne.
On souligne l’ancienneté du gisement, et l’usure globale du matériel. Finalement on rappel que divers éléments peuvent avoir rassemblés du matériel ici.

· Perspectives :
Mme Joncheray souhaite préciser l’étendu du gisement, résoudre ces problèmes de chronologie éventuellement en distinguant plusieurs épaves, et synthétiser ses résultats finaux.


Bertrand Maillet, Patrick Grandjean, Jean-Marie Gassend, L’épave Verdon 1 à Martigues.

· Présentation :
Ce site est intéressant puisqu’il permet régulièrement de créer des stages et des formations. L’épave est située à côté de Martigues, dans une baie bordée par une plage. L’accès est donc aisé.
Le site fut découvert par les baigneurs qui se blessaient régulièrement sur les structures métalliques proche de la surface.

· Description :
La fouille se déroule depuis 95/96, première période.
Par 1,5 mètres de fond le relevé de la muraille tribord a été réalisé. La pièce mesure 42 mètres, et on remarque 2 ponts. Le tout est sous 1 mètre de sable.
On souligne qu’aucun matériel n’a été découvert, ce qui est logique vu que l’on fouille une partie verticale du navire.
La présence de renforts métalliques obliques sur membrures en bois propose une datation courant XIXème. On note que certaines membrures sont décorées par une sculpture type cordon.
On restitue ainsi un trois-mât de taille imposante : 45 à 48 mètres.
L’hypothèse d’un naufrage est possible : le navire aurait pu couler au large et une partie de la structure aurait pu arriver ici. On propose aussi comme explication un « dépeçage de fin de carrière ».
Une seconde période de fouille eut lieu en 2004.
Au cours d’une exploration, on découvrit plus loin dans la rade un second élément du navire. C’est une partie similaire (paroi verticale) très ensablée. Elle repose par -4 mètres, sous 2 à 3 mètres de sable.
La troisième période de fouille, en 2005 s’attache à l’étude d’un nouvel élément :
Par -4 à -6 mètres après dégagement, on procéda à une découpe dans le bois pour sondage. Ainsi on accéda au fond de calle, restitué en largeur à 9 mètres (ce qui est énorme). On ignore si cette partie correspond à l’avant ou à l’arrière du vaisseau. La calle était vide hormis des pièces de bois détachées. On a remarqué un renforcement avec une double carlingue posée sur le départ des membrures.
En 2006 on découvrit la zone de proue avec deux encres, dont une avec son jas. On suppose dès lors qu’il ne peut pas s’agir d’un dépeçage. Les procédés d’assemblage utilisent des pièces composites, ce qui est normal au vu des dimensions du bâtiment. Enfin aucune datation ne semble possible. La présence d’un mât de misaine est attestée avec la découverte de son emplanture. On suppose également que cette pièce fût décalée vers l’arrière puisque des traces en négatif d’une calle située plus en avant ont été remarquées.
En 2008 enfin une zone arrière du navire, tordue mais pas cassée a été découverte. Il n’y a toujours pas de trace de cargaison (logique au vu de la profondeur restreinte et de la proximité d’un littorale de plage). On a tout de même découvert une houe et des palles, outils employés notamment pour racler le fond de calle. Il y avait aussi du bois de chauffage. Une dendrochronologie propose une datation : 1877, ce qui est compatible avec les données générales.
Le tirant d’eau évalué à près de 5 mètres pourrait être à l’origine du naufrage.

Etude des gravures rupestres du Mont Bégo, Vallée des Merveilles


Synthèse des méthodes utilisées pour l'étude archéologiques des

Gravures de la vallée des Merveilles :



Introduction :

Dans le décor somptueux d’un massif alpin, situé stratégiquement entre les plaines italiennes à l’est, l’axe rhône-méditerranée au sud-ouest et bordé par les hauts plateaux alpins à l’ouest, la manifestation culturelle d’une civilisation agricole et pastorale est gravée sur des roches.
On suppose que ces gravures rupestres furent réalisées dans le cadre d’une tradition comme l’indique clairement le faible nombre des thèmes et les répétitions.
Par curiosité ou par passion, les sociétés ont conservé le souvenir ce lieux, mais avec un regard fantastique (comme l’atteste la toponymie : « Vallée des Merveilles », « Cime du Diable », « Val d’Enfer », « Val du Trem »…).

Au XIXème siècle des érudits ont entamés les premières approches scientifiques dont des premiers travaux de recensement.
Plus récemment, l’étude exhaustive lancée depuis 1967 et dirigée par Henry De Lumley croise les travaux antérieurs[1] et tente d’approcher ces sociétés anciennes par différents faciès (occupation du sol et anthropisation, technologie, élevage et agriculture, échanges, culture et croyances…).
L’avancé des méthodes combinée aux découvertes archéologiques font qu’il est aujourd’hui possible de comparer les gravures avec un corpus de données varié dans les dimensions spatiales et temporelles.
Ainsi nous pouvons appréhender les contacts[2] qu’ont eu les hommes du Bégo, et proposer une datation.

L’étude des gravures rupestres s’effectue en deux étapes :



  • On collecte un corpus de données en recensant les gravures :
    On cherche à connaître toutes les représentations gravées, puis à assimiler la donnée par l’intermédiaire de différents outils. Cette étape débouche sur la constitution d’un corpus.


  • Approche statistique et comparative à partir des données dégagées :
    On met en relation les gravures entre-elles, et on tente de rapprocher la représentation avec des éléments d’un corpus archéologique constitué de l’ensemble des découvertes protohistorique dans le bassin méditerranéen et moyen-oriental.
    La mise-en-relation des gravures de certaines armes avec les mêmes objets découverts lors de fouille permet de proposer une datation et une aire de contact économico-culturel.

Alors que la première partie tente de synthétiser la démarche employée en vue de collecter des données, les deux autres parties abordent les questions de traitement des données, et plus spécifiquement en dernière partie les possibilités d’exploitation au niveau de la chronologie et du rayonnement culturel.



I. Le recensement des gravures dans la région du Bégo :

a. Bilan :

Le document étudié[3] ne porte que sur les découvertes des zones 3 & 12.
Les gravures des merveilles ont été l’objet de nombreux travaux d’érudits, les plus anciens étant datés de 1460 avec Pierre de Montfort. Une avancée importante dans l’étude des gravures fut marquée lorsque l’Italie fasciste assimila l’Archéologie et des perspectives de propagande nationaliste.
En effet, entre 1927 et 1942, un sculpteur italien Carlo Conti procéda au relevé systématique d’un maximum de gravures. Pour faciliter son travail de repérage, il a instauré un système de zonage en suivant la géographie des lieux.

b. Le zonage :

Depuis cette division géographique, les études postérieures utilisent le même principe (le terrain est divisé en 23 zones, qui sont elles-mêmes subdivisées en groupes).

L’étude de Conti utilise ce zonage pour individualiser chaque gravure : au fur et a mesure du relevé des roches, Conti gravait à la pointe fine le numéro de la zone et du groupe en chiffre romain, puis un numéro de roche en chiffre arabe. Enfin dans certains cas il pouvait ajouter un indice.
Par exemple, quand Conti trouvait une gravure dans le Groupe 1 de la Zone 1 il gravait :
- ZI.GI.R1
- Si une gravure était découverte à proximité il pouvait alors la nommer ZI.GI.R1. + A ; bis…
Ainsi nous savons qu’il a découvert 51 gravures dans la zone III, et que 3 ne sont pas retrouvées.

c. Les travaux actuels :

A l’heure actuelle, le travail de terrain consiste à repérer chaque roche gravée. Pour cela une équipe de prospection observe chaque paroi, chaque dalle, chaque roche…
Les critères de réussite à cette étape fondamentale sont d’observer à différentes heures de la journée pour bénéficier d’éclairages variés, éventuellement en utilisant des déflecteurs. L’équipe doit être variée et formée au repérage de gravures.
Si une gravure est découverte, elle est alors individualisée au moyen d’une numérotation :
- si elle était déjà signalée par Carlo Conti elle conserve alors le numéro d’inventaire qui lui avait été attribué.
- S’il s’agit d’une nouvelle gravure découverte, elle est alors numérotée suivant la proximité d’une gravure connue et numérotée par Conti. Le numéro d’inventaire est suivi d’une lettre grecque.
La systématisation de cette méthode et les résultats des campagnes de prospection élève le nombre de roches gravées en Zone III à 130 (dont 84 non-découvertes par Conti).
La Zone XII a livrée à elle seule 500 gravures.

Les gravures sont donc individualisées par ce système de zonage. Puis la position géographique est calculée précisément par GPS, dans les 3 dimensions (latitude, longitude, altitude). On note également l’orientation de la gravure et on propose une carte de « cheminement entre les gravures » c'est-à-dire le chemin le plus court reliant les gravures entre-elles, et constituant ainsi des groupes.
Chaque gravure est relevée en grandeur naturelle. Le contour et les détails sont dessinés, ainsi que les décrochements, fissures, stries glacières, trous naturels…
Le relevé est nommé comme sa gravure originale, avec le même système de zonage.
La méthode employée pour le relevée est intéressante puisqu’elle prend en compte les contraintes spécifiques à l’étude : représenter fidèlement une gravure sur une surface polygonale dure et rugueuse, de taille variable, en pleine montagne.
Le procédé inventé par H. De Lumley consiste à superposer à la gravure une couche de film étirable type cellophane, puis à décalquer la figure.
Ainsi, dans l’éventualité où plusieurs gravures sont superposées, on utilise des feutres de couleurs différentes.
D’autres images d’archives sont réalisées en plus du relevé « grandeur nature » : chaque gravure est dessinée au 1/10, photographiée (dans son environnement et dans sa représentation), et même parfois moulée.

Enfin, les gravures sont informatisées via deux bases de données :
- la première s’attache uniquement au support
- la seconde se porte sur la représentation
Il est important de souligner que ce lexique peut être enrichi ou modifié dans sa structure (champs) afin de mettre en évidence de nouveaux critères. Mais la mise-à-jours de la base oblige à ce que les critères de description (morphologie et qualité) soient toujours rigoureusement les mêmes.

d. Les évolutions induites par les résultats :

Les critères de recensement ont évolués avec les recherches.
En effet, progressivement les chercheurs se sont davantage intéressés à des éléments peu pris en compte au début de la campagne de recherche :
Des détails sur représentation, groupes de cupules éparses ou isolées, figures transformées, relations entre certaines gravures et trous naturels/fissures de la roche, localisation spécifiquement dans des « gouttières » ou « décrochements »… une multitude de nouvelles données sont mises-en relation avec d’autres critères.

Il y a un aller-retour incessant entre les divers supports de stockage de données :
La découverte d’une nouvelle information induit alors des modifications dans la base de donnée, et dans les relevés, et de ces modifications apparaissent de nouvelles caractéristiques… L’apport de données nouvelles permet d’entrevoir de nouveaux rapprochements et d’autres apports, jusque là non remarqués.

e. Archivage et perspectives :

Régulièrement, l’avancée des recherches et la collecte de nouvelles données entraînent des mises-à-jour. Ces corpus sont systématiquement rassemblés au musée des Merveilles à Tende. Ainsi l’accès est simplifié et garanti quelque soit la saison pour les chercheurs et le public.

Si les travaux entrepris permettent aujourd’hui une sauvegarde et une accessibilité accrue dans les données, le recensement en soit est critiquable car il n’est pas forcément exhaustif.
· Certaines roches ont pu être oubliées malgré le « ratissage » des prospections :
Certaines zones difficiles d’accès, des gravures très abîmées ou masquées par divers obstacles peuvent avoir échappées à la tentative d’inventaire.
· De plus, de nouveaux critères d’observation peuvent être pris en compte pour mettre en évidence de nouveaux rapprochements.
· Enfin, certaines vérifications s’imposent pour finaliser l’étape d’acquisition des données.

La combinaison de ces données, inscrites sur différents supports permet de représenter un ensemble de gravures décrites précisément, et de connaître leur répartition dans l’espace.
Les chercheurs peuvent dès lors étudier les données. L’étude et le rapprochement de certaines gravures (figurations d’armes) avec des découvertes d’autres sites archéologique permettraient d’attribuer une culture protohistorique des alpes méridionales et de dater ces vestiges.


II. L’étude des données :


L’étude de ces vestiges est possible suivant deux critères :
- Les techniques : les gravures ont été réalisées avec différents outils et méthodes. Cela permet la constitution d’un classement typologique.
- Le sujet des représentations, en particulier les gravures d’armes : les poignards et hallebardes. On peut les comparer à des armes découvertes dans des fouilles archéologiques, et qui sont connues et datées.

a. Gravures d’armes : quelques remarques :

Avant de comparer les gravures d’armes de la Vallée des Merveilles et celles provenant de sites archéologiques, quelques remarques doivent être soulignées :
· Les armes les plus représentées sont les poignards et les hallebardes (presque exclusivement).
Par comparaison avec des armes similaires, on suppose qu’elles ont été faites au Bronze Ancien.
· Les armes gravées sont représentées généralement emmanchées.
Généralement les sites archéologiques ne fournissent que la lame, excepté le cas de poignards et épées à manche de bronze.
· On ne peut étudier les gravures d’armes que par les contours et les proportions des éléments qui les constituent.
Les détails qui différencient les productions de diverses cultures (nombre et emplacement de rivets ; décor gravé sur la lame ou le manche…) n’apparaissent que très rarement sur les gravures.
· Certaines gravures sont précises et permettent un examen approfondi alors que d’autres sont maladroites ou abîmées et par conséquent plus difficiles à étudier.

b. L’étude des Techniques de réalisation :

Dès 1967 les chercheurs de l’équipe d’Henri de Lumley ont observés divers détails sur les gravures tels que les contours, les « cupules débordantes », le profil du bord, les stries de contour et les alignements de petites cupules sur les bords de la gravure.
L’un des critères les plus significatif quand à la technique de gravure employée est l’observation des cupules[4].

Ces dernières peuvent avoir été réalisées suivant 5 techniques. On note que seules les deux premières permettent régularité et disposition jointive des cupules.
Un même outil est utilisé : une sorte de burin en quartz (roche très abondante dans la région des gravures).
Enfin, la gravure des roches produit des poussières qu’il faut régulièrement éliminer en soufflant dessus. Face à cet handicap, Livio Mano propose par expérimentation que les roches étaient préalablement humidifiées afin de faciliter l’exécution des gravures (l’eau retenant la poussière).

Voici les différentes méthodes de gravures mises-en-évidence :

Pression-rotation :
- Description : cupules contiguës, de formes arrondies, en disposition régulières. Le fond de l’enlèvement est arrondi et peu profond.
- Réalisation : utilisation d’un outil pointu et dur, probablement un bloc de quartz. Cet outil subi une pression et une rotation pour enlever une cupule.
- Marqueur : l’examen des cupules au microscope électronique à balayage met en évidence la trace de fines stries concentriques résultant du mouvement de rotation de l’outil sur la pierre.

Percussion indirecte :
- Description : parfois de forme grossièrement ovale ou triangulaire, la cupule est rarement de forme parfaitement arrondie. Le fond de la dépression est anguleux.
- Réalisation : un bloc de quartz pourrait servir de burin. Un autre outil serait alors employé comme percuteur.
- Marqueur : au M.E.B. on remarque une base irrégulière présentant des écaillages.

Percussion directe orthogonale et contrôlée :
- Description : les cupules sont généralement non-arrondies. Elles peuvent être de forme ovales ou triangulaires et de dimension et profondeur variable. Elles sont disposées irrégulièrement et peuvent « sortir » de la surface gravée.
- Réalisation : percussion directe et répétée d’un bloc de quartz sur la roche.
- Marqueur : au M.E.B. les enlèvements présentent une base irrégulière avec de nombreux stigmates et écaillages, parfois en forme de trièdre[5] renversé dissymétrique.

Percussion directe oblique :
- Description : cupules ovales allongées voir très allongées. Aucune gravure ne semble avoir été réalisée uniquement avec cette technique. Enfin, il est possible de déterminer si le graveur était gaucher ou droitier suivant la direction de l’enlèvement (de gauche à droite si le graveur est gaucher, ou de droite à gauche si le graveur est droitier).
- Réalisation : percussion directe et violente, très oblique par rapport à la surface de la roche.
- Marqueur : à l’œil nu : cupules allongées voir très allongées, orientées de gauche à droite ou de droite à gauche.

Usure ou rainurage :
- Description : visible sur certaines parties des gravures (manches de hallebardes et cornes de corniformes notamment), localisé dans le secteur de Fontanalba.
- Réalisation : frottement répété d’une pierre dure.
- Marqueur : une rainure discontinue et abrasée

La prise en compte de la technique utilisée ainsi que divers détails[6] permet de mettre en évidence différents styles de gravure.


c. Mise en évidence de différents styles de gravure :

L’aboutissement du travail qui débouche sur un classement typologique ne permet pas forcément d’approcher chronologiquement les gravures.
En effet, la distinction de divers styles pourrait s’expliquer de différentes manières :
- utilisation de différents types d’outils
- usure des outils
- nature de la roche
- modes passagères
- savoir-faire
- réalisation aléatoire
- type de représentation

L’étude des techniques de réalisation est relativement simple dans la mesure où en observant une gravure il suffit de caractériser certains critères selon une grille pré-établie.
Ainsi les chercheurs ont produits un classement typologique :

Gravures de style A (très bonne qualité de réalisation) :
Description : gravures à bord régulier sans cupules débordantes. Aspect général presque lisse.
Réalisation : gravure composée d’une juxtaposition de petites cupules arrondies, peu profondes et régulières.
Ce style se divise en 3 sous-styles suivant la taille des cupules et leur disposition.

Gravures de style B (bonne qualité) :
Description : les contours sont nets mais ils présentent cependant des cupules débordantes. L’aspect général de la surface est « moutonné ».
Réalisation : gravure composée de groupes de cupules de taille moyenne ou grande, jointives ou côte-à-côte
Ce style se divise en 3 sous-styles.

Gravures de style C (mauvaise qualité) :
Description : la surface travaillée semble discontinue
Réalisation : cupules grandes ou petites, espacées.
Se style se divise en 2 catégories.

Gravures de style D (peu fréquente) :
Aucune gravure entièrement réalisée avec le style D n’a été découverte.
Il s’agit de cupules allongées obtenues par percussion oblique.

d. Vers une chronologie relative des différents styles de gravures :

Les chercheurs ont employés deux types de données afin d’approcher chronologiquement les gravures.
Tout d’abord, ils se sont concentrés sur le style de gravure par rapport à la représentation.
Par exemple ils ont remarqués que les gravures de certains poignards semblables à ceux du Bronze Ancien sont du style A ou C alors que d’autres, attestés au Chalcolithique sont de style A ou B1. Dans la même logique d’observation, des rapprochements ont étés fait notamment avec les hallebardes de la zone III qui sont essentiellement de style B1.
Puis les chercheurs ont étudiés les superpositions de différents styles de gravures.
L’observation de 10 gravures superposées dans la zone III permet de dégager une chronologie relative et de tirer des généralités :
Le style B1 n’est jamais recouvert.
Le style A est toujours recouvert par B, mais jamais l’inverse.
Il n’y a aucune superposition entre le style C et le style B ou A.

De ces constatations il semble possible que les gravures aient été réalisées dans le long terme, avec des techniques variables.
De plus certaines gravures d’armes (poignard et hallebardes) seraient la réplique d’un modèle qui a existé à un moment donné.
L’étude de ces gravures permettrait alors d’attribuer des influences culturelles et de les dater.


III. Certaines armes précisent la datation des gravures, et les influences culturelles :

Aux yeux des sociétés anciennes les armes n’étaient pas des objets banals ou quotidiens.
Se sont des signes de puissance qui ont fascinés les populations.
Posséder une arme est avant tout l’affirmation de richesse, de notoriété, mais aussi de contacts avec d’autres groupes culturels.
C’est l’attribut des chefs par exelence : l’arme détient le pouvoir de tuer, de partager et de dépecer la viande.
Parmi les 19.000 pétroglyphes figuratifs découverts dans la vallée des merveilles, les gravures d’armes représentent un pourcentage important qui varie selon les zones entre 0,9% à 19,7%.

a. Approche des bornes extrêmes chronologiques :

Pour la zone III, notons en premier que l’absence de gravures d’épées permet d’écarter en chronologie supérieur l’époque du Bronze Moyen ou Final.
L’absence de haches « des roseaux » dites spatulées écarte la chronologie inférieur à l’age du Bronze Ancien.

La représentation des armes se fait suivant certains standards : on observe que la plupart des bases de lames de poignards sont rectilignes ou légèrement convexes, avec une angulation entre la base et le bord de la lame.
On attribue donc au Chalcolithique (3300 à 2300 avant J.C.) ces représentations.

b. Affinage chronologique et influences culturelles :

L’étude menant à l’interprétation chronologique et culturelle des gravures d’armes se base sur des critères typologiques.
Les représentations les plus connues et par conséquent les plus fiables sont les hallebardes, poignards et haches.
Les gravures d’armes sont nombreuses : on en connaît 1468. La zone III en contient 34 (21 poignards, 11 hallebardes et 2 haches) et la zone XII 45 (35 poignards et 8 poignards).
Par comparaison avec des modèles similaires et datés, on propose la chronologie du Bronze Ancien et du Chalcolithique de tradition remedelienne (plutôt que campaniforme).

c. Les contraintes de l’interprétation morphologique :

La comparaison des gravures d’armes avec des armes découvertes en contextes archéologique apporte des dissemblances. On peut supposer que l’exagération de certaines parties de l’arme souligne la puissance d’une divinité ou du propriétaire.
- les conditions taphonomiques ne permettent pas la conservation de certains éléments[7] de l’arme alors que la gravure représente ces éléments.
- Dans certains cas, les armes ne sont pas représentées en respectant scrupuleusement leurs caractéristiques morphologiques : des traces de stries contournant les gravures ont étés révélées, d’autres observations révèlent une exagération des formes sur certaines gravures[8].
- La longueur très exagérée de certains manches de hallebarde ainsi que la représentation de lames de poignards dépourvues de la représentation du manche témoignent de l’importance symbolique de l’objet.

Les comparaisons portent donc essentiellement sur les lames.
Les gravures du Bego sont des représentations symboliques à partir desquelles il est délicat de rapprocher d’une arme découverte et attestée dans un contexte chronologique ou culturel précis, les chercheurs doivent rapprocher deux corpus qui se ressemblent peu.
Il faut souligner que dans ce contexte de représentations, de nombreux faciès cultuels échappent à nos visions et représentations contemporaines. Ce discours imagé n’est pas saisissable dans son ensemble pour un homme de notre époque.

d. Les déductions des comparaisons :

Certaines gravures d’armes présentent des caractéristiques similaires avec des armes connues dans des corpus archéologiques connus.
Avec toute la prudence qu’exige la comparaison entre des armes réelles et ces représentations symboliques, il semble possible de proposer une datation et une influence culturelle pour certaines gravures :

- les poignards à lame à bord légèrement convexe et à poignée aussi large que la lame ;
- les haches plates (hallebardes à bout carré) :
Ils sont similaires à ceux découverts à la nécropole de Remedello (Chalcolithique), phase II soit -2800 à -2500.

- des lames également à bord légèrement convexe et à poignée aussi large que la lame :
Elles évoquent des découvertes en milieu lacustre, dans les palafittes de Suisse (lac du Colombier) et le Chalcolithique de Fonbouisse.

- les poignards à lame triangulaire courte ou très allongée ;
- les hallebardes à lame triangulaire très allongée :
Ce type d’arme rappel celles découvertes durant la phase terminale du Chalcolithique, environ -2300 comme en Italie du Nord (Remedello et Volongo)

- d’autres gravures évoquent des contacts culturels plus rares comme :
Une représentation de hache (ou hallebarde à lame à bout carré ?) rappelle celles d’Hauslabjoch (glacier de Similaün), au début du Chalcolithique (3492-2931).
Des poignards comparables à certains modèles découverts dans les Alpes du nord (Isère, Savoie, Autriche, Suisse) ou semblables à ceux de Fontbouisse en Languedoc méditerranéen.


Conclusion :

Une fois que l’étape primordiale de collecte de données a apporté suffisamment d’éléments de réflexion, les gravures sont étudiées suivant la technique de gravure et suivant la représentation figurée.
Les représentations d’armes de type poignard, hallebarde ou dans certains cas hache apportent un renseignement fondamental dans la mesure où il est possible qu’elles correspondent à des répliques d’objets découverts et datés dans d’autres contextes archéologiques.

Ainsi en procédant par association de corpus la connaissance de certaines gravures d’armes permettrait de les rapprocher d’autres gravures ne représentant pas forcément ces armes, suivant la technique de gravure employée par exemple.
L’interprétation et le symbolisme de ces représentations échappent encore aux regards contemporains, ces gravures sont à associer à un discours et une pensée d’une autre civilisation, avec ses propres normes et valeurs.



[1] Ces travaux antérieurs sont utiles car ils rendent compte de l’érosion de certaines gravures mais surtout un certain nombre de vestiges ont disparus avec la militarisation de la vallée par l’armée italienne dans les années 40.
[2] La mise en évidence de contacts entre civilisations anciennes permet de les approcher par différents faciès comme la diffusion du commerce, le savoir-faire, la culture, etc…
[3] Henri DE LUMLEY, Gravures protohistoriques et historiques de la région du mont Bego, secteur des Merveilles : Zone de la cime des lacs Zone III & Zone du Grand Capelet Zone XII.
[4] Dépression crée suite à l’enlèvement de matière produit par une action individualisée.
[5] Figure a trois faces planes
[6] Ces détail sont la netteté du contour des gravures, la taille, profondeur et régularité des cupules, leur forme, et leur espacement.
[7] Ces éléments peuvent être des poignées, manches, etc… divers éléments réalisés en matériaux périssables comme des fibres végétales ou bois.
[8] Exemple du poignard ZIII.G7.R7.n°1