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Appel des lyceenns d'Ile de France : un nouveau mouvement lycéen

La jeunesse s’insurge pour défendre les dernières ruines du service public d’éducation… La jeunesse se soulève pour défendre ses professeurs… Beau paradoxe ?

Non : ces lycéens qui réclament l’abandon des suppressions de postes d’enseignants à la rentrée rentrent en lutte, de façon consciente ou non, contre la libéralisation du Marché des savoirs, ce qui passe nécessairement par la détérioration progressive et aujourd’hui de plus en plus brutale de l’école publique. Car aujourd’hui le gouvernement souhaite réaliser quelques économies au détriment des lycéens, mais aussi des enseignants qui devront continuer à faire cours à des classes de plus en plus surchargées, et donc ingérables de manière conviviale et aptes à la transmission des savoirs et intérêts…

Mais nous le savons bien, il n’y a pas que les lycées qui sont concerné : les universités, récemment touchées par ces réformes visant à faire de l’Europe un des pôles de la « compétition » mondiale du « marché de la connaissance » par le biais du privatisation du financement et de l’organisation des facultés, sont aussi directement concernées par ces suppressions de postes, une bonne partie des étudiants visant le métiers d’enseignants… Les facs vont-elles commencer à se bouger ? Ou les étudiants se sont ils épuisés dans leur lutte inefficace contre la Lru ? A moins qu’ils ne soient résignés, ou qu’ils estiment que ce n’est pas le moment…

A la marchandisation de l’enseignement, laquelle peut se renforcer dés que le secteur public est en difficulté, en accroissant mécaniquement l’attractivité de l’enseignement privé, s’ajoute la casse du secteur public en général : les hôpitaux, les tribunaux, la sécu… Les contres-réformes s’appliquent en bloc, lorsque les résistances sont séparés… Et ce n’est pas simplement les fonctionnaires qui seront victimes de cette logique néolibérale qui instaure la précarité comme règle et le modèle de l’entreprise privé capitaliste comme norme du service public, ni simplement les étudiants et lycéens qui projetaient de devenir fonctionnaire, mais l’ensemble de la population. C’est la définition même d’un service public : offrir pour tous l’accès à certaine ressources et certains droits, indépendamment de ses moyens économiques, de son origine ou ses croyances… Par conséquent, s’attaquer unilatéralement contre les différents services publics comme le fait le gouvernement du président Sarkozy, c’est prendre le risque de renouer les liens entre les différends insurgés, commémoration festive, subversive, révolutionnaire et émancipatrice des quarante ans d’un certain mois de Mai.


Nous, lycéens représentant 23 lycées d'Ile de France, appelons l'ensemble des lycéens à se battre contre les suppressions de postes dans l'Education Nationale, contre une éducation à 2 vitesses et contre la politique de Sarkozy.Nous refusons les 11 700 suppressions de postes el les heures de cours supprimés qui dégradent nos conditions d'études. Nous exigeons 25 élèves par classe dans les lycées généraux. Nous revendiquons le dédoublement de toutes les classes dans les lycées pro, aucune suppression d'options et le droit au redoublement. Nous refusons les suppressions des BEP. Suite aux politiques appliquées depuis des années et avec les mesures prévues dans le rapport Pochard et dans le plan Banlieue, c'est une éducation à 2 vitesses que le gouvernement est en train de mettre en place. Nous exigeons : dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation !
Nous exigeons aussi le respect du droit à l'expression et à l'organisation des lycéens. Nous rejetons la politique de Sarkozy, qui s'attaque aux droits des lycéens mais également des profs, et de l'ensemble des jeunes et des travailleurs. Pour amplifier la mobilisation dans chaque bahut déjà en mouvement, nous devons réunir tous les lycéens en Assemblée Générale. Cela permet de discuter de la situation, des revendications et de décider ensemble des actions. Cela permet d'entraîner plus de lycéens dans la discussion et dans l'action. Nous devons nous coordonner avec les profs, qui se battent contre la même politique. Le meilleur moyen pour mettre le gouvernement sous pression et de dégager du temps et de l'énergie pour la mobilisation, c'est la grève. Partout, par des débrayages, des blocages, nous devons stopper les cours, nous réunir et nous mobiliser. Les blocages, l'arrêt de tous les cours doivent être un moyen d'être plus nombreux en AG et dans les manifs. Les manifs doivent continuer, elles permettent de populariser le mouvement et de l'étendre en encourageant plus de lycéens et de profs à participer. S'organiser doit nous servir aussi pour étendre le mouvement et aller débrayer d'autres lycées, ce que nous devons faire dès demain. Nous appelons tous les lycéens à se mobiliser, notamment les lycéens des villes en dehors de la région parisienne.
C'est l'ensemble des jeunes et des personnels enseignants et non-enseignants qui sont attaqués par les réformes du gouvernement. Nous devons répliquer par un mouvement de grève de toute l'EN.
Ce mouvement sera le premier pas d'un mouvement d'ensemble de tous les jeunes et tous les salariés contre ce gouvernement, qui pourrait seul stopper sa politique. C'est pour cette raison que nous invitons touts les lycéens mobilisés à prendre contact et à s'organiser avec leurs profs.
Prochaine étape : manif et grève nationale de toute l'EN le 3 avril (RDV Ile de France à 14h à Luxembourg) Nous appelons à participer à la manif du 5 avril pour la régularisation des Sans-papiers.
La manif du 16 avril sur les salaires sera un prochain rendez-vous de convergence de tous les salariés contre la politique du gouvernement, nous devons y être présents également.

1 commentaire:

  1. Pourquoi les auteurs des pamphlets des syndicats sont-ils toujours des illettrés? A quand un diatribe sera-t-il correctement écrit?

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