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Sujets d'examen Guide Conférencier PACA 2011

Et voici les sujets d'examen écrit pour l'agrément Guide Conférencier 2011
Villes et Pays d'Art et d'Histoire de Provence Alpes Cote d'Azur 


- Sujet n°1 :
De la motte féodale à la demeure de plaisance : l'évolution du chateau en France, du XIème siècle à la Renaissance.
- Sujet n°2 :
L'architecture religieuse en France à l'époque de la Contre-Réforme.

Et toujours en s'appuyant sur des exemples précis !

Bien-sûr, il aurait été préférable d'avoir les sujets plus tôt...

Séminaire de formation continue des guides conférenciers PACA, Grasse, 10 - 12 janvier

FORMATION CONTINUE DES GUIDES CONFERENCIERS DE PROVENCE ALPES COTE D’AZUR à GRASSE
10 – 12 janvier 2011 au Palais des Congrès 22 Cours Honoré Cresp
Co-organisé et financé par la
Direction Régionale des Affaires Culturelles et
la Ville de Grasse


Le Patrimoine Industriel : définition, médiation, réhabilitation.

LUNDI 10 JANVIER

10h Accueil des participants en présence de Mme BOURRET, 1ere Adjointe au Sénateur-maire, déléguée à la Culture et à la Jeunesse

10h30 Protection et valorisation : Le rôle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles par Mme Sylvaine LE YONDRE, adjointe au conservateur régional des Monuments Historiques

11h30 Pause

11h45 Recherche et valorisation : Le rôle du service régional de l’Inventaire par Géraud BUFFA, Conservateur du Patrimoine du service Régional de l’Inventaire du Patrimoine

12h30 Déjeuner au restaurant

14h Roubaix par Mme Marianne PATTOU, Animatrice de l’Architecture et du Patrimoine

15h Noisiel par Mme Anne BARBARA-LACROIX, Animatrice de l’Architecture et du Patrimoine

16h Arles par Mme Odile CAYLUX, Animatrice de l’Architecture et du Patrimoine et Mme A.M. POULIN, Adjointe

19h30 Dîner au restaurant


MARDI 11 JANVIER

9h30 Le patrimoine industriel de Grasse par Gabriel BENALLOUL, Chargé d’inventaire aux Musées de Grasse

10h45 Pause

11h Le patrimoine industriel du Vaucluse par l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Industriel du Vaucluse par Jean-Pierre LOCCI, président de l’association

12h30 Déjeuner au restaurant

14h La médiation du Patrimoine Industriel à Carpentras et dans le Comtat Venaissin par Stéphanie COLLET, Animatrice de l’Architecture et du Patrimoine

15h Le paysage industriel à Martigues : le chenal de Caronte par Sophie BERTRAN de BALANDA, Architecte de la Ville

16h La médiation du Patrimoine Industriel à Grasse par Laurence ARGUEYROLLES, Animatrice de l’Architecture et du Patrimoine

16h30 Visite de Ville

19h30 Dîner au restaurant


MERCREDI 12 JANVIER

9h30 Vers un Grand Musée International de la Parfumerie : l’extension future par Mme Marie-Christine GRASSE, Conservateur en chef des Musées de Grasse

10h15 Pause

10h30 La réhabilitation du patrimoine industriel marseillais : les exemples des Docks et des silos d’Arenc…par Eric CASTALDI Architecte

12h30 Déjeuner au restaurant

14h Circuit pédestre Patrimoine Industriel de Grasse

16h Visite guidée de l’exposition Grasse au Fil du Temps sur le thème du patrimoine industriel et du Musée International de la Parfumerie par un guide-conférencier

17h Fin du stage

Le musée océanographique de Monaco : batiment & aquariums


Trônant sur le rocher, bien visible depuis la mer, le bâtiment du musée océanographique préfigure l'intérêt du Prince Albert 1er - le "Prince Navigateur" - vers les sciences et la biologie marine. Dès 1889, le bâtiment est construit afin d'abriter ses collections et de permettre la conduite d'études.


Accroché ostensiblement sur la falaise face à la mer, la façade Sud affiche un empilement de styles qui confère une sensation éclectique et hiérarchique propre à certains courants de la Belle-Époque. 

L'avant-corps central repose sur deux enormes piliers qui rappellent les tours  médiévales. Ce néo-gothique s'affirme avec le choix des matériaux (pierres massives avec un traitement en bossage) qui supportent un balcon crénelé, lui aussi inspiré de l'architecture militaire médiévale : on observe des mâchicoulis portés par des arcades.  
De part et d'autre de cet avant-corps, on observe pour les soubassement trois grandes arcades qui forment des baies écrasées en panier d'osier. L'ensemble est traîté en bossage.

Ces parties inférieures sont démarquées du reste par un bandeau rythmé avec deux cordons encadrants de petites baies rappelant les tribunes des architectures religieuses médiévales. Elles sont traitées avec un petit appareil bien agencé. Au-dessus, on répète l'élévation avec de grandes arcades, étroites et traîtées avec un bossage mouluré. Enfin des fenêtres hautes éclairent le dernier étage. Surplombant l'avant-corps, un fronton triangulaire à corniche rappel les frontons antiques. Juste au-dessous se lit "Océanographie".

La rigueur de cette façade, la hiérarchisation de ses étages et l'aboutissement en un fronton antiquisant au sommet de l'avant-corps sont des éléments qui pourrait, dans l'esprit de l'époque, évoquer la supériorité des sciences et de ses disciplines (étudiées durant l'antiquité) sur le désordre et la pénombre historique (médiévale). Le bâtiment évoquerait le triomphe de l'érudition sur la nature et sur l'histoire. 
Le musée est l'un des bâtiments les plus imposants du rocher avec le palais de Monaco, le seul à être à flanc de falaise et à descendre le long de cette falaise jusqu'à la mer Méditerranée, 80 m plus bas. Le prince-savant déclara lors de l'inauguration : « Ici, messieurs, vous le voyez, la terre monégasque a fait surgir un temple fier et inviolable dédié à la divinité nouvelle qui règne sur les intelligences ».


L'intérieur rassemble une collection de spécimens mise-en-valeur dans des bacs, parfois assez imposants !*


Visite du palais de la Préfecture (ancien palais des Rois Sardes), cours Saleya



L'ouverture au public d'une partie du Palais des Rois Sardes est l'occasion (rare) de présenter un monument niçois particulier et méconnu, inscrit et partiellement classé au titre des monuments historiques (depuis le 3 septembre 1996).
On propose de percevoir l'édifice dans sa finalité propre, un lieu public officiel qui tire ses atouts par l'héritage culturel local. Résolument méditerannéen avec les loggias, les galeries, les salons ouverts sur le soleil des ponchettes et l'emploi de colonnades, c'est une affirmation du caractère méridional, sans pour autant s'attribuer à l'Italie pour des raisons politiques évidentes.
Situé en retrait du cours Saleya et face au carré de  la place Gautier, voici un édifice remanié par la succession complexe des politiques niçoises, depuis le XVII° siècle. De ce fait, évoquer l'actuel Palais de la Préfecture oblige à quelques rappels historiques particulièrement des périodes révolutionnaires, de rattachement et d'empire. 


L'histoire de l'édifice commence sous Charles-Emmanuel 1er qui inogura le Palais Ducal en 1613. La date de construction est incertaine mais il apparaît déja sur des vues de Nice au XVIe siècle. Lors de la restauration Sarde, le roi de Piemont veut faire du palais sa résidence royale. Pour cela, l'architecte Scoffier remodela l'ensemble avec notamment un escalier imposant, qui rappel celui du palais royal de Turin !

Puis la période révolutionnaire marque le comté de Nice et en 1792 on rapporte un pillage du palais (par les soldats français). Durant les épisodes de guerilla contre les Barbets, la France transforme l'édifice en hopital militaire jusqu'en 1798.

Il faut attendre 1814 pour que l'ensemble soit réhabilité dans sa vocation officielle. De grandes restaurations améliorent l'ensemble. Charles-Félix construit une chapelle et un escalier d'honneur en 1825 puis Sabatier apporte la mode de l'époque, genre parisien à tendance classique.
Le grand Salon, haut lieu de reception des personnalités, est décoré par Hauser en 1856. Cette fois le style architectural est plus sombre et rigoureux.
L'enjeu de l'époque est capital : officialiser l'ensemble dans une vocation politique nouvelle, portée par la construction républicaine et les rapprochements Franco-niçois.
Ainsi on observe sur tout le batiment un style pompeux, des espaces d'intérieur confortables, une orientation à la lumière et au littoral et un plan en U rappelan à la fois le principe urbain de la cour d'honneur et la structure d'origine du palais.
Enfin après l'épisode du rattachement le palais devient la Préfecture des Alpes-Maritimes et accueil Napoléon III. En 1869 ce dernier fit construire l'aile gauche et une pergola au 2ème étage.

Sous la 3ème république on poursuivi les travaux qui donnent l'aspect actuel du batiment, selon les normes et gouts de l'architecture pompeuse de la Belle-Epoque : l'aile Est est aménagée en 1905 (pour accueillir le Conseil Général des Alpes Maritimes) et en 1907 Jules Cheret décore la galerie du 1er étage.

Salle de réception :


Salons & salles à manger :


La gallerie Chéret :


Bibliographie :


  • Le Patrimoine des communes des Alpes-Maritimes, Paris, Flohic, 2000, (ISBN 978-2842340711), p. 671

  • Ralph Schor (sous la direction de), Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice, Nice, Serre, 2002, (ISBN 978-2864103660), p. 299

  • Forum d'Urbanisme et d'Architecture; Nice, vivre les monuments historiques, catalogue d'exposition 2008, p.19

  • Monuments et églises dans le Vieux-Nice [archive], site de l'office du tourisme et des congrès de Nice

Les minarets de Nice



Depuis la voie rapide en direction de Cimiez, ou en levant la tête quand on se promène dans cette colline, on remarque parfois une construction atypique, signalée par deux minarets flanquants l'aile principale.
Bien avant la Grande Mosquée de Paris, c'est en 1901 (voir l'article du blog concernant l'architecture Belle-Epoque à Nice) que l'Alhambra Hotel fût construit. D'un style architectural Orientalisant, la construction répondait à une "mode" qui s'est développée dans les centres culturels européens, à Nice notamment.


Situé aux numéros 46-48 du Boulevard de Cimiez, l'Hotel Alhambra est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, c’est l'archétype de l'architecture orientalisante mais revue et corrigée pour une adaptation locale.
Ses deux minarets à bulbe, ses grandes baies en arcs outrepassés au dernier étage, ses stucs blancs et sa superbe marquise en font un édifice spectaculaire. Le parc s'étend aujourd’hui encore devant l’édifice.





Cette construction témoigne d'une époque où l'architecture orientalisante et l'érection de minarets était une mode qui mettait en avant la société et la culture orientale. A l'heure où le débat suisse réouvre de toute-part des dérives et discours intégristes, à Nice et depuis plus d'un siècle l'Alhambra porte l'héritage d'une Belle-Epoque qui mélait jusque dans son architecture l'élégance, la diversité et l'histoire des cultures humaines. Puissions-nous lèver les yeux, et retrouver un peu de tolérence et de fraternité.



Le navire-ecole Amerigo Vespucci a l'escale au port de Nice



Le 3 mâts Amerigo Vespucci était en escale au port de Nice.
Voici quelques clichés du batiment.
Présention : (cf Nice-rendezvous) :
Fleuron de la marine italienne dont il est le voilier école, le superbe trois-mâts carré «Amerigo Vespucci» en provenance de Livorno est arrivé mercredi 8 juillet à 8h30, au quai du commerce, à l'entrée du Port de Nice.
Le bâtiment y séjourna jusqu'au vendredi 10 juillet 2009.
Construit en 1930, dans l’esprit des vaisseaux du milieu du XIXème siècle, dessiné par le Lieutenant Colonel du Génie Maritime Francesco Rotundi, il a été lancé en février 1931 à Castellamare di Stabia.
Il porte le nom du célèbre navigateur qui explora les Antilles et les Côtes de l’Amérique du Sud et qui fut le premier à penser que les terres découvertes par Christophe Colomb n’étaient pas l’Asie mais un nouveau continent auquel on donna plus tard son prénom.
L'«Amerigo Vespucci» mesure 101 mètres de long, 15,60 de large et peut porter 3000 m2 de voilures. Son équipage commandé par le Capitaine de Vaisseau Claudio Confalonieri est constitué de 244 officiers, marins et élèves-officiers.
Fiche déscriptive :
Longueur : 70 mètres (101 mètres hors tout avec le beaupré)
Largueur : 28 mètres au maître bau.
Tirant d'eau : 7,30 mètres
Déplacement à pleine charge : 4.100 tonnnes
Vitesses : Au moteur 12 noeuds, 14,6 noeuds maximum à la voile.
Equipage : 16 officiers, 72 officiers mariniers, 170 quartiers-maîtres et matelots et 220 élèves. Coque : en acier (tôles rivetées) à trois ponts composés d'un pont principal et d'une batterie et coursive. Avec au centre une petite passerelle de navigation, un gaillard à l'avant et une dunette à l'arrière.
Embarcations de servitude et d'instruction : 11 destinées à l'apprentissage et aux services portuaires.
Surface voilure : 2.800 m2 sur 26 voiles carrées et en toile de jute (fibre naturelle) Gréement : sur 3 mâts et beaupré, grand mât (54 mètres), mât d'artimon (50 mètres) et mât de misaine(43 mètres).
Manœuvres fixes et courantes en fibre naturelle d'environ 34 km de longueur. Couverture du pont, château, roof et finitions en bois de teck.
Propulsion : De type diésel-électrique. Deux moteurs diesel Fiat B308 ESS couplés à deux générateurs électriques de propulsion Marelli de 1491,4 kW développant 3.000 cv, 1 hélice à 4 pales fixes. Quatre Diesel alternateurs fournissent l'énergie électrique.
Ce voilier est la copie d'une frégate militaire de la seconde moitié du XIXe siècle. Construit à Naples a la demande de Mussolini en 1931. Le voilier porte le nom du célèbre navigateur italien Amerigo Vespucci.






Le projet de la Gare du Sud de Nice - concertation publique

Le Lundi 8 juin 2009 était organisée une concertation publique à propos de l'avenir du batiment de la gare du Sud.

Pour présenter le projet, Monsieur Christian Estrosi (Député-Maire de Nice) rassemblait une équipe composée notamment d'Eric Ciotti, Député et Président du Conseil Général,
Madame Muriel Marland-Militello, Député des Alpes-Maritimes,
Monsieur Patrick Mottard, Conseiller Général des Alpes-Maritimes.
Le public était venu en nombre pour prendre connaissance de l'avenir de l'édifice et des transformations à venir dans le quartier.






Dans la nouvelle gare, des équipements sportifs financés par le CG :

Eric Ciotti, Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, introduit le débat en signalant notamment que le collège Vernier ne possède pas d’équipement sportif, et que le projet « gare du Sud » doit prévoir un gymnase répondant au besoin de Vernier. Le Conseil Général financera le projet dans ses aspects équipements sportifs. Cet investissement est évalué à 5 ou 6 millions d’euros.
Christian Estrosi, Député-Maire de la ville de Nice, précise que la ville de Nice est aux côtés du CG pour "sortir le quartier Libération de 28 ans de difficultés et de stagnation".

Estrosi : "un chantier au coeur de la valorisation du patrimoine niçois"

C’est une question de patrimoine dont on débat aujourd’hui. Le patrimoine niçois doit être préservé, exhumé, réhabilité.
On évoque le palais de la méditerranée, l’hôtel Rhul (à côté du casino de même nom), le palais de l’agriculture… La gare du Sud s’inscrit dans ce prolongement, aux cotés de l’abbaye de Roseland, la tour Payrolière, un couvent dans le vieux Nice. Ainsi l’histoire et la culture locale seront préservée.

...Après 28 ans de projets en l'air...

La municipalité Peyrat avait un autre projet, en proposant tout à tour une façade de verre, un velium, un déménagement de l'édifice.... La déstruction avait débuté et entamé une partie de la façade. Après l’appel de l’artiste Ultra-violet, Christian Estrosi était intervenu auprès du ministre de la culture (Lang ?)pour stopper la démolition, en classant la façade à l'inventaire du patrimoine des MH.
Aujourd’hui la construction d’une mairie de Nice serait impossible à cause du coût exorbitant.
On revoit le dossier avec moins d'ambitions et moins de moyens. Le nouveau projet prévoit de garder l’édifice originel et ainsi l’équilibre architectural du quartier.

Quelle nouvelle gare du Sud ?

"Cela fait 28 ans que le dernier train a quitté la gare, et depuis, les habitants se demandent quel sort est réservé au bâtiment".
Après 2 ans de polémiques, de lacunes juridiques, de débats d’autres politiques, Estrosi veut mettre un terme, en organisant une concertation publique.
Comment avec peu de moyen préserver ce patrimoine ?
Monsieur le Maire propose de réhabiliter la façade, et de reconstuire la gare originelle avec sa verrière (aujourd’hui démontée et stockée aux abattoirs).

La gare du Sud, ce Monument Historique :

Aussi, on rappel la valeur globale du batiment : la façade fut élaborée par G. Bobin, la façade par Effel. Ces éléments architecturaux sont uniques et précieux, il faut les conserver. Il est donc inutile de lancer des cabinets d’architectes sur des projets qui dénatureraient l'édifice.

La nouvelle gare du Sud d'Estrosi :

Elle serait inscrite dans un grand quartier marchand, avec la ligne 1 du tram. On espere ainsi :
- Valoriser l’identité et le patrimoine historique
- Développer un pole d’animation urbain
- Élargir l’offre de service et d’équipements de proximité.
"Aujourd’hui la place de la libération est vide, grisée par le mobilier du marché [...] Le centre de vie de la ville est limité au vieux Nice et à Massena".
Dans ce nouveau batiment, Estrosi veut une façade ouvrant sur une grande halle intérieur, toutefois sans remettre le marché extérieur en cause.
Ainsi on pense créer un pole attractif, vivant, un peu sur le modèle Lyonnais.

Un batiment qui change le centre de gravité urbain

C’est une question d’équilibre commercial, de place de stationnement (900 places), d’aménagement sportif, animation commerciale, de sécurité (police municipal mutualisé avec les nationaux, raccordement aux 300 caméras de vidéosurveillances qui seront prochainement installées).
Le train des pignes pourrait être aménagé en tram-train, avec une parfaite correspondance qui mènerait vers l’Ouest (parc impérial, madeleine, Lingostière…).
Au niveau des espaces verts, le jardin de la villa Thiole sera fermé par des grilles, réaménagé et agrandi.
Ces travaux sont évalués à 15 millions d’euro pour la collectivité, sur un projet globalement évalué à 35 millions d’euros. Il devrait être achevé en Novembre prochain.
Le planning d’aménagement d’espaces verts devrait être réalisé au 3ème trimestre 2013. Pendant ce temps des peintres et entreprises spécialisées réaliseront une toile devant la façade, qui embellira le bâtiment et son parvis durant les travaux.

Enfin, depuis 28 ans d’attente, un projet commun et collectif lance le quartier vers un nouveau projet.

Alain Philipe, Adjoint au Maire en charge de l'Urbanisme, précise en guise de conclusion que ce projet couvre plusieurs aspects (sociaux, éducatifs, culturels, sportifs, commerciaux, sécuritaires…).
Ce projet s’inscrit dans une perspective écologique puisqu’il propose une « coulée verte ».
De plus le programme prévoit un aspect de renforcement social, en dynamisant le quartier et en offrant aux niçois un nouveau pôle.
Durant les travaux on tente de limiter les nuisances visuelles, notamment avec un phasage des réalisations.


Les Questions :


- "L’avenue Borriglione-Massena : c'est une des plus belles avenues de Nice, alors que Jean Médecin est plus abandonnée. La gare est intégrée dans un cadre architectural vaste et sa réalisation est un chef d’œuvre. Les projets soumis jusque là sont ridicules".
On demande comment la liaison train-tram sera réalisée ; Est-ce que la verrière pourrait être équipée en photovoltaïque ; Est-ce que la place de la libé pourrait être colorée, sans cette grisaille et cette « toile d’araignée » ; peut on prévoir un tri sélectif avec les commerçants ?

Estrosi signal que le tri sélectif et le photovoltaïque sont étudiés. Au niveau de la liaison train-tram, un plan est prévu pour faire une voie au Sud du bâtiment de la gare.
L’esthétique et l’architecture du quartier seront étudiées.

- "L’encorbellement de la gare doit être conservé pour des questions de mobilités des handicapés. Un espace culturel manque actuellement, nous n’avons pas de salle de plus de 350 places à proximité".

Estrosi répond que les projets sont étudiés pour permettre un accès à tous dont les personnes à mobilité réduite, tout en conservant le parvis dans son aspect originel. L’encorbellement fait parti du bâtiment et de l’équilibre architectural, il sera conservé.
La construction de salles en multiplex est prévue dans une taille raisonnable et suivant l’offre locale de manière à ne pas tuer l’attraction des autres pôles.

- "Que faites-vous contre les faux handicapés ; et pour garantir une meilleur mobilité ?"

Estrosi : Ce chantier très lourd est en cours mais il prend du temps pour recenser et réaliser des aménagements. Une loi prévoit pour 2015 de meilleurs aménagements.

- "L’établissement d’un poste de police : le quartier est très sensible mais est ce que la sécurité sera renforcée ?…"

Estrosi : La délinquance est très présente alors nous allons développer la vidéosurveillance et utiliser des systèmes de géo-positionnement pour la stopper.

Patrick Mottard (opposant, Conseiller Général des Alpes-Maritimes) souligne des difficultés dans le projet :
- Les encorbellements signalés ici comme conservés semblent être modifiés dans les projets des architectes.
- Le marché serait présent à l’extérieur et dans la halle ; comment trouver tant d’exposants et comment meubler l'espace, hors marché ?

La concertation se termine avec d'autres questions générales.

Lectures annexes :

La restauration des Monuments Historiques dans le cadre du Plan Patrimoine Antique - synthèse de la conférence de Pierre-Antoine Gatier

La restauration des Monuments Historiques dans le cadre du
Plan Patrimoine Antique,
L’Amphithéâtre et les Thermes de Cimiez

Synthèse de la conférence de Monsieur
Pierre-Antoine Gatier, Architecte en chef des Monuments Historiques

Télécharger la synthèse en PDF

Le Plan Patrimoine Antique : introduction au projet, enjeux et objectifs

La ville de Nice a décidé de restaurer les thermes et l’amphithéâtre de Cimiez, édifices classés à l’inventaire des Monuments Historiques peu après le rattachement du Comté de Nice à la France. Monsieur Gatier propose une présentation de cette « merveilleuse aventure », inscrite dans le cadre du « Plan Patrimoine Antique ».
Il s’agit d’un projet d’étude visant à la restauration et à la mise-en-valeur de monuments de la région. Ce projet est conduit par ministère de la culture (dirigé régionalement par la DRAC) et par la ville de Nice. Ce sont les deux acteurs d’une intervention contrôlée sur les monuments de Cimiez notamment.
Par l’intermédiaire de ce plan, on propose d’acquérir une meilleure connaissance scientifique de ces sites, dans le respect des travaux des précédant archéologues et architectes et restaurer les édifices afin de les livrer en bon état aux générations futures.
L’une des difficultés du projet consiste à inscrire l’édifice dans son temps : ces monuments ont une vie contemporaine (on parle de « réutilisation »). D’ailleurs parallèlement à ce plan d’autres monuments historiques sont souvent réutilisés pour des animations culturelles, comme les amphithéâtres de Fréjus ou Nîmes. On se demande comment assurer la cohérence entre la vie du monument dans notre époque et le respect du monument pour ce qu’il représente.
En tenant compte de cet aspect, le Plan Patrimoine Antique se donne pour objectifs la connaissance, la restauration et les moyens de réutilisation des édifices classés.

A propos de Cimiez ; remarques concernant la politique de classement

La présentation contemporaine du site résulte du regard archéologique développé sur ce paysage à partir du XVIII° siècle. On peut imaginer à l’époque que la plupart des vestiges étaient masqués, à l’exception de l’amphithéâtre et du « temple d’Apollon » (l’actuel frigidarium des termes du Nord), utilisé comme ferme. Ce terrain appartenait à une riche famille Niçoise et au début du XIX° siècle le propriétaire de la villa (l’actuel musée Matisse) était Garin de Coconato, un passionné d’archéologie et propriétaire d’un domaine agricole. C’est ce personnage et son architecte, Brun, qui ont propulsés Cimiez dans une reconnaissance archéologique qui a conférée au site la valeur patrimoniale dont il jouit aujourd’hui.
En effet, les vestiges ont été très tôt assimilés comme éléments marqueurs du territoire niçois puis français. Quand se produit le rattachement, l’une des premières décisions politique est de classer les monuments antiques dont le Trophée d’Auguste et l’Amphithéâtre de Cimiez. On en déduit que pour l’époque, le fait d’être français impliquait entre-autre d’avoir des monuments classés. Dans cet ordre d’idée on rappel qu’en 1947, les communes de Tende et de La Brigue furent rattachées à la France. Immédiatement alors les églises de la vallée de la Roya furent classées ; le rattachement semble induire un classement des monuments. Pour cette raison, dès 1865 (ce qui est très tôt car les 1er monuments historiques français sont classés en 1848) quelques monuments niçois figurent à l’inventaire des Monuments Historiques. Toutefois on doit souligner qu’ils étaient connus et avaient fait l’objet de certaines considérations par les pouvoirs locaux, avant 1860. En effet, la restauration Sarde avait pris en compte notamment l’amphithéâtre en 1837 en restaurant « de manière discrète » le monument.
On évoque également le cas du Trophée d’Auguste à La Turbie, qui fut restauré d’abord par les Sardes puis par les Monuments Historiques français (sous la direction de l’architecte Jules Formigé).

Les Monuments de Cimiez

Les archives photographiques montrent qu’en 1840, l’Amphithéâtre est utilisé dans sa partie centrale (arène) pour l’exploitation agricole. Certaines parties maçonnées du bâtiment sont même utilisées pour abriter du bétail : le monument vit avec son temps.
En 1864, les 1ers archéologues des sociétés savantes de Nice réalisent un « dossier de demande de classement ». Celui-ci abouti, de telle sorte qu’en 1865 l’amphithéâtre est classé. Après ce classement le 1er projet consiste à dévier la route à l’extérieur de l’amphithéâtre. Puis on restaure les grandes portes Nord et Sud, condamnées jusqu’alors par la route (Jean Camille Formigé travail vers 1900 sur la couverture des portes d’accès de l’amphithéâtre). L’examen des archives photographiques permet certaines remarques :
- La phase de déviation de la rue sur-creuse le niveau du sol et met à nu des fondations. Depuis, les niveaux antiques sont supposés 1 mètre au dessus du niveau actuel.
- L’observation de l’appareillage de l’édifice, notamment au niveau de la porte d’accès Sud permet de restituer des éléments de l’amphithéâtre qui protègent le passage d’un aqueduc (pour que des éléments effondrés ne tombent pas dans l’eau).
- Il n’y a pas de volonté absolue de conserver le monument archéologique, l’herbe envahie le site peu-après les restaurations. Le raccourci passant dans l’amphithéâtre est maintenu.
- Les archives livrent une correspondance de Jules Formigé (lettre avec croquis). Ce document est une grande avancée dans la mesure où il positionne l’amphithéâtre comme élément inscrit dans un système global, la cité antique de Cimiez.
C’est l’architecte Brun qui au XIX° siècle commence à dégager les structures de Cemenelum. A la mort de Monsieur Garin, un projet immobilier est prévu sur le site. Les sociétés savantes locales parviennent à alerter Jules Formigé de la valeur patrimoniale menacée et en 1941 la ville de Nice arrête ce projet de lotissement, en acquérant l’ancienne villa Garin de Coconato.
La mobilisation niçoise fusionnelle avec les Monuments Historique permet de sauver le site. C’est grâce à cette passion que le site bénéficie de fouilles importantes au milieu du XX° siècle.

Aujourd’hui on parvient à faire une cartographie des élévations grâce à des « photos redressées », malgré les espaces courbes générés par la forme ovale du bâtiment. Les plans informatisés des photographies redressée permettent de mieux rendre compte des maçonneries dans des aspects de chronologie (et phasages), niveaux de fondation, restaurations, état global, campagnes de travaux à venir...
D’autres études scientifiques (analyse des mortiers) permettent de donner de nouveaux indices. (Origine des matériaux, datation, regroupement avec d’autres parties voir d’autres édifices). Les travaux réalisés permettent de mieux comprendre l’édifice. On propose le phasage suivant : Le bâtiment de l’amphithéâtre semble se développer en 2 temps :
- Au Ier siècle aurait été construite une cavéa (sorte de socle). L’édifice se composait alors d’une maçonnerie posée sur le rocher et on se demande si des structures périphériques en bois étaient alors présentes. Cependant aucun trou de poteau n’a été découvert.
- Au III° siècle, une extension : c’est alors qu’on aurait élevé les cloisons et les tribunes avec des maçonneries.

Dans le cadre du Plan Patrimoine Antique on se demande quelle place pourrait avoir le bois dans la construction et restauration. Le challenge est de respecter le monument dans son apparence antique, en lui permettant de vivre et de servir dans le contexte actuel. Pour cela on propose un projet d’aménagement avec des gradins réversibles légers en bois qui permettraient d’installer un public là ou il était durant l’antiquité, en préservant les structures originelles et en limitant la monumentalisation de la restauration.

L’amphithéâtre de Cimiez est de très petite taille. C’est une leçon d’architecture même pour nos contemporains dans l’adaptation du bâtiment par rapport au relief et à la topographie du site. Dans le cadre du développement durable cet exemple illustre la grande intelligence des constructeurs romains à tirer parti du site, dans ses ressources naturelles et les moyens disponibles.
L’arène doit être restaurée. Cela pose problème dans le choix des matériaux et du niveau de sol.
On pose aussi le problème de la consolidation des vestiges.
On remarque que le monument rassemble des vestiges antiques, des éléments remontés par les Sardes ou les Monuments Historiques, et des éléments liés à l’évolution des usages tout au long de la période moderne. C’est l’emploi du Monument dans la vie quotidienne des populations locales et le profond respect témoigné vers l’Amphithéâtre de Cimiez qui ont permis à l’édifice de parvenir à nos jours.

Concilier Plan Patrimoine Antique et accueil des publics

L’ensemble des thermes de Cimiez forment un élément particulièrement intéressant en termes d’architecture, de restauration et d’étude archéologique. On doit se rappeler qu’il s’agit d’un fragment d’une cité antique. Pour aider à l’étude, les photographies d’époque peuvent révéler certains aspects.
Cimiez est un site antique composé d’ilots de vie découpés géométriquement par des voies. On annonce que la visite du site se fera suivant les tracés originels et dans la logique du plan antique. L’idée est de se déplacer dans l’ensemble du site en contextualisant tous les éléments des thermes et de la cité antique, mais aussi en liant le site à son musée. L’idée du parcours est de respecter l’agencement des pièces et les anciens « parcours des baigneurs ». La visite se fera sur des passerelles qui protégeront les vestiges et assureront l’accès aux personnes à mobilité réduite.
Les grands vestiges sont soumis à une érosion intensive, pour cela on annonce une couverture partielle des élévations pour assurer leur transmission, en proposant une restitution de toiture.

Aujourd’hui l’ACMH et l’archéologue ont une mission commune dans l’action portée sur le bâtiment et l’impact de la restauration. La genèse du projet inclut une réflexion et un processus d’aller-retour avec entre les acteurs et les publics dans le respect des travaux anciens. Ainsi on espère « donner à vivre Cemenelum » et faire en sorte que les personnes à mobilité réduite puissent aussi accéder au site.

La Villa Arson, Conférence par son architecte Michel Marot à l’occasion de l’exposition au Forum de l’Urbanisme de Nice

A l'occasion de l'exposition sur le bâtiment de la Villa Arson une conférence de son architecte Michel Marot était organisée au Forum de l'Architecture et de l'Urbanisme.
On évoque la carrière de l'architecte Michel Marot et le bâtiment de la Villa Arson (et non-pas son contenu).
L'exposition se trouve au Forum d'Architecture et de l'Urbanisme de Nice et des renseignements complémentaires sont disponibles sur le site de la Villa Arson.

Au travers de la conférence, on essaye de « décortiquer » un style architectural inscrit dans un contexte particulier, entre les années 1950 et 1990 avec les reconstructions de l'après-guerre dans la France du baby-boom.
C'était une période durant laquelle l'architecture était différente d'aujourd'hui (dans la commande, dans les moyens, dans les besoins,...).
Né en 1926 à Troye, l'inspiration de Michel Marot vers l'architecture prend forme lors d'un devoir scolaire, vers l'âge de 9 ans. L'instituteur avait demandé de raconter un repas au Moyen-Age et Marot avait rendu son devoir sous la forme d'un dessin.

Puis il découvre la Bourgogne et la vie rurale.
Il est très intéressé par l'architecture « lourde » et c'est à ce moment que paraît un livre d'architecture, « L'Architecture Rurale et Bourgeoise ». Cette architecture vernaculaire influence sa vision et sa production globale.
Après la seconde guerre mondiale, la France est dans une période de reconstruction importante. L'urbanisme est très affecté par les nouveaux besoins.
A ce moment Marot part aux USA à l'Université d'Harvard. Il sillonne le pays et découvre avec stupéfaction New York et Chicago. Il se rend compte alors de l'explosion architecturale qui anime les USA et l'importance de nouvelles techniques comme le « mur-rideau ».
Marot n'hésite pas à comparer New York à Rome : il y a beaucoup de lieux de culte mais à New York ils sont plus variés dans le style et à Rome ils sont mieux intégrés dans le réseau urbain.

En 1954 Marot décroche le gros lot : il est grand prix de Rome avec son projet « Un centre de recherches africaines à Kano, dans le Nigéria britannique ». Ce prix donne d'énormes avantages à l'architecte, qui part étudier l'architecture aux 4 coins du monde.
Ses inspirations viennent surtout de Bologne dans ses couleurs (1er envoi) puis d'Istanbul avec ses mosquées (2nd envoi). Ces 2 villes ont un rapport d'urbanisme radicalement différent, avec les mosquées, églises, jardins, rues, bazars…
A Rome Marot propose un nouveau projet sur le monument de Victor Emanuel, le « dentier ». Son projet remanie profondément l'édifice et la presse de Rome titre immédiatement « imaginons qu'un jeune architecte italien change l'arc de triomphe »… Ironie du sort, Marot restaura a deux reprises l'Arc de Triomphe.

En 1965, le projet de Marot est retenu pour la réalisation de la villa Arson. La colline Saint-Barthélémy était connue depuis l'antiquité puisque des sépultures romaines ont été découvertes à proximité. On suppose également qu'un chemin reliait une route alpine à la voie littorale « via julia ». La colline a été urbanisée surtout à partir de la Belle-Époque avec son évêché et son clocher dans le style néo-médiéval.
L'architecte travaille sur « la peau » du bâtiment, sur la matière, la texture, le volume. Pour cela il innove en érigeant des murs de galets, et cherche à fondre le bâtiment avec le milieu naturel de la colline St Barthélémy (pins et oliviers).
Ce projet est assez énorme en superficie : sur les 2,3 hectares disponibles les constructions occupent 1,7 hectare.
Il s'agit d'aménager un complexe muséographique et d'école d'art international d'un nouveau type, installé sur plusieurs étages, favorisant la circulation et exploitant la luminosité.
Le projet se veut pratique puisqu'il inclut des logements, un restaurant, des parkings, salles d'exposition, salles de cours, et de nombreuses terrasses et espaces verts qui ouvrent le panorama de la plaine de Nice.
Une vieille maison du XVIII° siècle est préservée dans le projet mais on la repeint en rouge. Le chantier est redéfini par les mouvements de mai 68.
L'édifice est terminé en 1972. Il bénéficie du label Patrimoine du XX° siècle alors que la vieille villa est classée à l'inventaire des Monuments Historiques.
A l'occasion de l'exposition, les plans originels du projet et une maquette sont exposés au forum de l'urbanisme. Une présentation de la villa a été réalisée par informatique et grâce à un système d'écran tactile on peut découvrir le bâtiment, ses évolutions et principales caractéristiques.
Ci-dessous : maquette du projet "Villa Arson" par Marot, exposée au Forum d'Architecture et de l'Urbanisme.


Ci-dessous Michel Marot, architecte de la Villa Arson à l'occasion du vernissage de l'exposition.

Maisons médiévales : quelques exemples de Dijon


Vues sur la façade de l'hôtel Morel-Sauvegrain

Le Moyen-Age est encore visible au travers de batiments importants du système féodal, comme le castrum (château-fort) et les lieux de culte (églises, cathédrales, baptistères, monastères...). Mais il est moins fréquent de voir des bâtiments de la vie quotidienne, à vocation moins élitiste.

Pour cette raison la ville de Dijon est assez exeptionnelle puisqu'elle conserve un certain nombre de maisons médiévales et modernes, parfois construites "à colombage" (un principe de construction basé sur une élévation de poutres et un comblement des espaces par des maçonneries diverses).
Découvrez ci-dessous quelques exemples. Cliquez sur une photo pour l'agrandir.
  • L'hotel Morel-Sauvegrain au 52-54 rue des Forges :

Les 2 photos ci-dessus illustrent la richesse architecturale de Dijon. Ce batiment est construit en blocs d'un calcaire probablement local (vallée de l'Ouche ?), de moyen appareil et parfaitement ajustés. On remarque le travail soigné au niveau des ouvertures au rez-de-chaussé et sur les 2 étages. Les montants des baies sont parfaitment ajustés par les blocs autour. Ainsi on suppose que le mode de construction était axé d'abord sur les baies, puis sur la façade en général.

Le style et la largeur des baies dites en accolade, les deux balcons en saillie au garde-corps flamboyant et les traces de boucharde (outil de tailleur de pierre apparu à la période moderne) laissent supposer une construction moderne mais le style général de l'édifice démontre l'attachement de l'architecte et du commanditaire au style médiéval classique. Cet édifice semble donc rester à la mode et à la pensée médiévale.




Il existe d'autres édifices de même style : ces hôtels sont localisés autour du logis ducal. Les grands officiers et bourgeois enrichis par le commerce firent construire ce genre de bâtiments, prémices des hotels particuliers. La façade richement décorée et les linteaux arborant les armes de la famille affirmaient le rang social de leurs propriétaires.
Souvent une tourelle fllanque l'édifice, au niveau de l'escalier. On peut voir cet élément comme une réminiscence de la tour de guet de l'ancien castrum.

Différentes vues sur un groupe de maisons de pierre, médiévales et modernes.
  • Quelques constructions à colombage :

La maison médiévale "classique" est construite en bois, matérieau en général moins onéreux que la pierre de taille. Toutefois le rez-de-chaussé est construit en pierre, probablement pour limiter le pourrissement des soubassements. La construction du colombage se fait parfois en encorbellement, c'est à dire en avançant par dessus la surface de l'étage inférieur vers la rue. Ainsi on limite l'exposition des murs à la pluie, et on agrandit la surface habitable. A Dijon se trouve une trentaine de maisons de ce type. Les vues ci-dessus représentent la Maison Millière, au 10 rue de la Chouette.

  • Bibliographie utilisée :

M.C. Pascal et B. Roux, Dijon Capitale de la Bourgogne, le Moyen-Age, Ville de Dijon, 1998, en PDF

Les photos affichées sur cet article sont protégées par copyrights, même les ratées.

Monuments historiques niçois en exposition au forum de l'urbanisme

Exposition au Forum de l'Urbanisme : Les Monuments Historiques de Nice
Source : Nice-premium

Introduction :

Nice détient un panel de bâtiments dont l'architecture et l'histoire sont à rellier à la spécificité locale.
Si ces "monuments historiques niçois" sont remarqués par les politiques bien avant 1860, le rattachement à la France et à sa "jeune" Institution des Monuments Historiques (créée 30 ans auparavant) s’intéresse au patrimoine local.

A cette époque, la mode et la pensé intellectuelle veut que ce soit les monuments antiques qui profitent les premiers de la protection nationale.
Ainsi les Arènes de Cimiez sont classées dès le 13 mai 1865 (malgré quelques erreurs : le frigidarium des thermes du nord est appelé le Temple d’Apollon ! L’identification d’un lieu public est toutefois correcte).

Le classement des édifices baroques vient plus tard, suivi d’un regain d’attention lié aux pertes des deux guerres mondiales.

Les années 70 sont marquées par des destructions massives au profit des promoteurs. ( Exemple de L’hôtel Ruhl, à l'emplacement du casino de même nom, disparu en 1979).

La vague de protestation qui suit permet de classer et de sauver de nombreux bâtiments. Derniers en date, l’Hôtel Negresco en 2003, la Halle de l’ancienne Gare du Sud en 2005, et l’année dernière, la nouvelle synagogue ainsi que la "crypte archéologique" mise à jour par les travaux du tramway.


Le cas de Nice met en lumière 3 périodes architecturales majeures :
  • Les vestiges antiques,
  • Les édifices baroques,
  • Les édifices de périodes plus récentes (XVIIIème, XIXème et XXème siècle).

En 2004 on comptait comptait 71 éléments : 33 classés et 38 inscrits à l'inventaire. Depuis, il y a eu quelques ajouts comme la façade de la gare du Sud et la crypte archéologique à proximité de la place Garibaldi.
Face à la richesse architecturale de Nice, élément témoignant d'une histoire et d'une culture particulière, il était nécessaire de synthétiser ces bâtiments et de les dévoiler au public par le biais d'une exposition.


L'exposition :

Cette diversité de vestiges qui composent le paysage architectural de Nice a été rassemblée sous forme de photographies et panneaux explicatifs au Forum de l'Urbanisme (Cours Saleya).
L'exposition, à l'initiative de Michel Steve notamment a permit aux spécialistes locaux d'introduire leurs études. Ainsi divers archéologues (Monique Jannet-Vallat, conservatrice au musée archéologique de Nice-Cimiez, Marc Bouiron attaché au service de la culture de Nice après sa fouille sur les chantiers du tramway) ainsi que d'autres scientifiques présentent les études de vestiges classés de Nice.

Mais l'autre intérêt est de montrer aux touristes l'étendue d'un patrimoine peu évoqué, et de dévoiler l'histoire de bâtiments et quartiers à des Niçois qui pourraient oublier les grandes phases historiques et économiques de Nice qui sont résumées sur nos façades.

Ce panneau rend compte de la situation administrative actuelle : tout monument classé est protégé dans un rayon de 500 mètres de toute nouvelle forme de construction. Concrètement pour obtenir un permis de construire à moins de 500 mètres d'un monument classé il faudra entreprendre des démarches et des études spécifiques.
A Nice le réseau des monuments historiques bloque l'aménagement d'une grande partie de la ville. Mais cela peut d'une certaine manière limiter l'appétit des promoteurs en préservant un certain cadre de vie et une certaine authenticité.


Pour découvrir l'exposition, rendez-vous au forum de l'urbanisme et d'architecture place Pierre Gautier (cours Saleya), jusqu’au 27 septembre.
L’entrée est libre. Le Forum est ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30, et le samedi de 9h à 13h.

La citadelle de Saint Paul de Vence, étude d'un cas d'architecture militaire défensive moderne en Provence

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La Citadelle de St Paul de Vence,
approche de l'architecture militaire défensive Provençale moderne
(et comparaison avec la Citadelle de Nice) :

St Paul de Vence est un petit village de 3500 habitants, vivant du tourisme estival.
Le site est implanté sur un promontoire rocheux qui s'avance sur la vallée. Il s'agit d'une position stratégique importante puisqu'on voit une large bande de terre et de littoral.



La militarisation du site correspond tout d'abord à la volonté de sécuriser la frontière avec le Var et l'ancien Comté de Nice. Il s'agit aussi d'affirmer le pouvoir royal en Provence Orientale.
Pour cela, de 1537 à 1547, François 1er transforme le village médiéval de St Paul de Vence en une véritable citadelle.

L'exelente conservation de l'édifice militaire permet d'étudier les fortifications construites à une époque charnière avec les progrès de l'artillerie et de la balistique dans la stratégie militaire.
De plus, l'étude de la citadelle permet d'imaginer le système défensif niçois. En effet, peu après l'échec franco-turc du siège de Nice (1543), François 1er était si impressionné par la citadelle niçoise et ses capacités défensives qu'il ordonna la construction d'une citadelle axée sur le modèle niçois. Ainsi, en observant les murailles Vençoises , on peut imaginer la structure Niçoise aujourd'hui quasi-disparue.

La citadelle encercle le village. Les murs d'enceinte sont inclinés vers l'intérieur de la cité, afin de dévier les projectiles et boulets de canons et non pas supporter la puissance de l'impact.
Les pointes de la fortifications sont traitées de la même manière, avec une certaine inclinaison. On évite les arrêtes brusques (angles droits) soit en fermant l'angle, soit en ajoutant des faces sur le virage. On limite la longueur des lignes droites (courtines Est et Ouest) en plaçant à intervalle régulier des tourelles défensives qui ouvrent de nouveaux angles de tirs sur ces lignes droites.

  • 1. Le système d'accès à la citadelle : les portes Nord et Sud.
La citadelle est ouverte avec un système de portes sur la face Nord et sur la face Sud. En détenant seulement 2 accès on limite la fragilité défensive de l'ouvrage, tout en gardant de bonnes accessibilités (portes situées de part et d'autre de la ville) et des possibilités de manœuvres extérieures en cas d'attaque. Pour défendre chaque porte, les architectes ont positionnés un système de ravelins : deux blocs de remparts dépassent de la fortification et s'avancent sur l'extérieur. Ils offrent ainsi deux blocs distincts, qui confinent la porte entre-eux. Les angles de tirs en sont d'autant multipliés, et en cas d'assaut massif ces positions avancées "cassent" le flot assaillant en limitant l'accès, comme un entonnoir.
Ces ouvrages avancés sont traités avec des angles arrondis, pour mieux supporter le feu ennemi.

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Vue sur la porte Nord. Observez à droite la base de l'un des ravelins. La porte est ouverte sur un angle qui se referme et qui est particulièrement observable depuis le ravelin. Notez à droite de la porte le mur percé d'une meurtrière.
Surplombant l'ensemble, une tour offre de nouveaux angles de tirs et la possibilité d'attaque par les mâchicoulis.
Une fois la porte passée se trouve un couloir long de plusieurs mètres, aménagé de herses et de portes comme en témoignent les traces sur les murs et plafonds.

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Voici l'entrée Nord de la citadelle : au fond, la meurtrière, sur la droite la base du ravelin. remarquez à gauche le traitement monumental et soigné de la porte.

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Ravelin Nord-Est (gardant l'entrée de la ville et la porte Nord). Notez l'angle ovale et la pente des murs pour dévier les tirs.

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L'entrée Nord vue du ravelin Nord-Ouest. Remarquez la qualité des blocs de l'entrée et la disposition de biais.

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Le couloir d'accès à la ville vu depuis l'intérieur vers la porte Nord.

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La tour défensive est placée au-dessus du couloir d'accès, après la porte Nord. Elle ouvre plusieurs modes d'attaque suivant la distance de l'ennemi. Si ce dernier parvenait à percer les lignes défensives et à accéder au couloir d'accès, les défenseurs pourraient utiliser les mâchicoulis.

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La tour de l'entrée Nord vue depuis le rempart Nord. Ce rempart s'élargit vers l'Ouest pour former une plate-forme défensive.

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La même tour vu sur son côté Ouest. Remarquez la longueur des corbeaux (longues pierres qui dépassent de la façade pour supporter l'avancée des mâchicoulis). La 3ème assise mesure près de 2 mètres de long !

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La porte Sud présente la même disposition mais la tour intérieur a disparue. On peut supposer sa présence en remarquant les traces d'arrachage de murs de part et d'autre de la porte (pierres qui dépassent du rempart). A l'extérieur on distingue une portion du ravelin Sud-Est.

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Porte Sud vue depuis le sommet du ravelin Sud-Est : le traitement de la porte est monumental et très soigné alors que les pans de murs peu visibles (et peu exposés) sont traités de manière très brute, avec des moellons et galets disposés en assises irrégulières.

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Voici la porte Sud. On remarque toujours la qualité globale de l'ouvrage.

  • 2. Les remparts et plate-formes défensives :

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Aux 4 extrémités de la citadelle se trouvent des plate-formes vastes qui permettaient de mettre en batterie un certain nombre de pièces d'artillerie, avec des angles de tirs offensifs (loin sur la vallée) et défensifs (tirs le long de la muraille). Si le traitement global est plus ou moins soigné les pans de murs exposés sont monumentaux, avec du grand appareil assemblé très minutieusement. Les angles sont polis, arrondis ou brisés de manière à dévier la puissance de l'impact des projectiles.

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Détail d'un angle de la plate-forme Nord-Est : l'angle de la muraille est traité très finement, en arrondi incliné vers l'intérieur. Cela témoigne du savoir-faire et de la maîtrise architectural et ouvrière de l'époque.

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Détail de l'angle Sud-Ouest d'une plate-forme défensive située le long de la muraille Ouest : l'angle est solidifié par un gros bloc biseauté en 2 facettes pour dévier les projectiles suivant les angles de tirs possibles.
Observez également la conservation des briques sur le parapet du rempart, elles sont disposées en assises inclinées vers l'extérieur. A intervalle régulier quelques briques sont disposées en assises horizontal.

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Cette succession de briques assisées tantôt de biais, tantôt horizontalement est visible sur cette photo. Cela pourrait servir à absorber une partie des éclats des projectiles au lieu de dévier l'ensemble au dessus.

  • 3. Autres observations :
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Le rempart est bien conservé sur une portion côté Ouest. On observe le chemin de ronde et on remarque l'assise de pierres disposées en pied de marche pour stabiliser l'extérieur du mur.

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Sous le rempart Est subsistent les vestiges d'une plate-forme défensive. On suppose que sous la citadelle la colline était partiellement aménagée de terrasses défensives
dont les accès était protégés par des portes de ce type.

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Détail sur un escalier d'accès à une plateforme défensive située sur le rempart Ouest : on observe la finesse et la précision du travail. L'escalier permet à deux personnes de se croiser dessus. Les marches monolithes stabilisent l'ensemble en s'appuyant sur le rempart.


Pour en savoir plus :
  • GAVET Nicolas, Les fortifications de St Paul
  • Association des amis du musée d'histoire, François 1er et St Paul