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Programme Universite hors les murs - Nice place Massena mardi 24 Mars

L'Université de Nice et ses personnels se mobilisent dans le cadre de la protestation contre les décrets issus de la LRU. Pour cela ils organisent des cours à l'extérieur, sur la place Massena. Voici le programme :

    • 9h-9h30 : Thierry Long : « Education à la citoyenneté »

    • 9h30-10h : Bruno Vallette : "les Mathématiques : Du tableau noir à la vie quotidienne; une matière humaine"

    • 10-10h30 : Jean-Baptiste Pisano (Histoire de l'Art) : « Le maniérisme ».

    • 10h-10h30 : Yann Codou : « Histoire du patrimoine : les monuments
      historiques de la ville de Nice ».

    • 10h30-12h : Oliviéri, Barillot et Rissolo : "les slogans : approches
      phonologique, sémantique et syntaxique".

    • 11h-12h : Jean-Luc Gautero, "Savoir c'est pouvoir"

    • 12h-12h30 : Rosa Maria Dessi : "La pratique de la peinture infamante en Italie du nord et du centre au Moyen-âge"

    • 12-12h30 : El Mechat Samia : Libertés publiques en situation coloniale

    • 12h30-13h : Edwidge Fusaro : "Le Préambule de La conscience de Zeno entre poésie et analyse".

    • 13h-13h30 : Pierre-Laurent Merle : "Effets des changements climatiques sur les populations de gorgonaires de Méditerranée. Exemple d'un financement d'un programme de recherche par l'ANR. "

    • 13h30-14h : Brigitte Sibille : "Liens entre surpoids et diabète de type 2"

    • 14h-14h30 : Cecile Sabourault : "Séquençage du génome humain : les défis de demain"

    • 14h-14h30 : Didier Forcioli : « Les théories de l'évolution »

    • 14h30-15h : Frédéric Robert : "Quelques problèmes mathématiques théoriques et appliqués"

    • 15h-15h30 : Schadron Georges : « Manipulation psychologique et politique »

    • 15h30-16h : Marina Nordera : « Traités et formes de danse à la renaissance (Italie et France): théorie et pratique »

    • 16h-16h30 : Bruno Marcos : « Fractales: des cotes britanniques aux amas de galaxies »

    • 16h-17h : Marcin Sobieszczanski : La création numérique et les médias dans l'art "
    En fil rouge une exposition photo sera présentée par Candy Sabatier, Maud Kika et Nelly Darmon (Psychologie)

Les fregates perdues de Monsieur de Laperouse (1785 1788) Enquete archeologique sous-marine a Vanikoro

Proposition de synthèse de la conférence d’Elisabeth Veyrat - DRASSM
Antibes, mars 2009.


Orchestrée depuis Versailles, L’expédition scientifique de Lapérouse est partie de Brest en 1785. A bord des deux frégates, 220 officiers, marins, soldats et scientifiques composaient l’équipage de cette expédition "scientifique et planétaire". Tous disparurent sans laisser de trace en 1788.

En 1999 la découverte de vestiges terrestres permis de visionner le camp des survivants. Puis en 2003 les recherches livrèrent un fond de carène et un squelette.
Globalement les résultats permettent de mieux percevoir la mission et ses aspects quotidiens, et ainsi de restituer le plus fidèlement possible le parcours de Lapérouse avec un regard plus humain.




Cette expédition « magique » a marqué profondément les esprits dès 1785. L’enjeu était pour l’époque particulièrement audacieux : missionner une expédition planétaire, sur les traces des pionniers tels que Bougainville et James Cook (3 tours du monde). Ce challenge nécessitait des équipements importants et des personnels compétents.
Ceci fut rendu possible par l’intérêt de Louis XVI, de son ministre le Maréchal de Castries et du Directeur des ports et arsenaux, le chevalier de Fleuriot.
Les ambitions du voyage étaient les suivantes :

  • Économie : Développer le commerce des fourrures entre l’Amérique et la chine, avec la loutre de mer. Reconnaitre de nouveaux marchés notamment en Chine

  • Les aspects scientifiques universels (géographie, biologie et botanique, astronomie, approche ethnologique des peuplades méconnues…)

  • La gloire et le prestige de la nation : Poursuivre l’œuvre exploratrice de Cook. Les enjeux plaçaient cette expédition sous secrets.
Elle fut préparée à Rochefort et Brest. Deux hommes devaient diriger l’expédition, les capitaines Lapérouse et Gandelan.
On prévoyait alors 3 années de vivres plus de quoi tenir une 4ème année avec les plantations dans les escales (maïs). On choisit des marins et scientifiques hyper compétents, en emportant du matériel complexe comme des innovations scientifiques et techniques (paratonnerres, moulins à vent…).
Sur les 2 frégates La Boussole et l’Astrolabe et en plus du fret embarquaient au total 220 officiers, marins et soldats et 16 savants.
L’expédition fut aidée par des institutions royales scientifiques :

  • - Académie royale des sciences
  • - Académie royale de marine
  • - Jardin royal des plantes

L’apport des recherches :
Grâce aux fouilles on remarque que les embarcations étaient des flutes (navires de servitudes) travesties en frégates, aux noms plus prestigieux. Les qualités étaient nombreuses : tirants d’eau relativement faible donc navigation côtière possible, ces navires sont modestes en taille par rapport aux fleurons de l’époque mais ils ont déjà fait leur preuve.
Pour le logement à bord, ces navires de 41 mètres devaient héberger 110 personnes respectivement ! L’organisation devait être complexe : certains ponts étaient remplis de marchandise, et les espaces des officiers prenaient beaucoup de place. On suppose que la solution de hamacs démontables a été obligée.

L’expédition était légitimée par les « instructions du roi » : c’est une liste de questions de tout ordre, soumise à Lapérouse et aux scientifiques. La finalité de l’opération était clairement pacifique.

Le départ eu lieu à Brest, en 1785. En juillet 1786 eu lieu le 1er drame : 21 marins se noient au port des français en Alaska. Puis en décembre 1787 eut lieu le massacre de 11 marins et Fleuriot de Langle, aux îles Samoa.
La dernière partie du voyage connue est située au Nord-Est des côtes de Nouvelle-Calédonie, vers les iles Salomon. A partir de ces instants on sent une lassitude dans les lettres de Lapérouse.
Au 10 mars 1788 on perd son contact : dès ces instants se développe le mythe de Lapérouse. En France on construit au Louvre un monument à la mémoire de l’expédition. Et Louis XVI, en montant sur l’échafaud, aurait demandé « a-t-on des nouvelles de Monsieur de Lapérouse ? ».

En 1827, le lieu du naufrage fut découvert par Peter Dillon qui étudia les vestiges matériels et témoignages ethnologiques sur l’ile de Vanikoro dans le pacifique Sud. Cette île volcanique, au relief escarpé est encerclée par un récif corallien probablement à l’origine du naufrage des 2 navires, sur deux sites :

  • L’épave de « la fausse passe »
Située par 3 mètres de fond, sans cesse perturbée par des vagues et courants déferlants. Le plan de Dumont d’Urville de 1828 illustre l’organisation spatiale de l’épave avec des canons, ancres et gueuses de fer. Aujourd’hui on a perdu certains éléments mais il reste quelques canons et fonds de carène.


  • L’épave dite « de la faille »
Dans une faille naturelle qui induit un massif de corail de part et d’autre d’un tombant. Cela morcelle les vestiges dans plusieurs zones. De plus, pour « faciliter » la fouille la marine nationale a dynamité les roches dans les années 1960.


Les conditions de naufrages et la topographie induite par les barrières de corail et les pentes sous-marine empêchent un dépôt organisé stratigraphiquement.

Les vestiges des survivants, installés sur l’île face au lieu de naufrage furent localisés mais ils ont été pollués par les activités humaines postérieures.
Cependant les fouilles ont livré des installations européennes (armements et éléments de fusil) et non-pas des vestiges rapportés par les autochtones. Cette hypothèse est attestée par la cohérence des ensembles. On se rend compte qu’à terre se trouve une grande quantité d’objets sauvés mais on remarque que l’établissement n’était pas très grand. On suppose que les survivants souhaitaient partir au plus vite, peut être en raison de l’hostilité des animaux et des autochtones.

Description des vestiges archéologiques des 2 épaves :

  • En architecture navale :
o L’archipompe (pompe de calle, alimentée par un retranchement). L’étude de cet élément permet de restituer d’autres éléments (bordés, membrures).
o La fausse passe était un élément particulier plaqué contre la quille pour rigidifier l’ensemble. Cet élément a été taillé assez grossièrement, ce qui surprend vis-à-vis du prestige du navire.

  • Éléments de manœuvre :
o Un aiguillot de gouvernail en fer (alors qu’en principe c’est du bronze)
o Des clous installés en mailletage : plantés sur les coques, ils créaient un phénomène d’électrolyse qui formait une gangue protectrice sur la coque mais limitait les qualités nautiques des navires.
o Étude des bois de charpente : par dendrochronologie on évalue la date d’abatage des bois et le type d’essence. Malheureusement cela ne permet pas de distinguer catégoriquement chaque navire.

  • Au niveau de l’armement embarqué :
o Découverte d’objets en bois, cordage et cuir.
o Chiffres de tirant d’eau
o 1 seul canon découvert, et un pierrier : l’armement était limité car l’expédition était pacifique, mais on suppose un certain nombre d’armes individuelles.
- Des effets d’échanges :
o Casque et hausse col, sifflets en os, rubans de tissu, perles de verre
o Des monnaies : louis d’or, pièces de huit (espagnoles), monnaies chinoises, russes

  • Les souvenirs et échantillons collectés :
o Monnaies
o Coquillages
o Pierres précieuses, grenats
o Porcelaines : services de porcelaines chinoises
o Cadenas chinois pour le « roi serrurier »
o Sceau en bois d’ébène

  • Équipement de bord
o Souvent noyés dans le corail, on reconnait :
Des ancres, plomb de sondes, des « plombs de protection » (posés contre les rivets métalliques dans la calle pour limiter la production d’étincelles).
o Lests, manches d’outils sculptés : peut-être pour échanger
o Une grande jarre pour les rafraichissements des officiers ?

  • Vie a bord
o Éléments de flute traversière, dominos, pions, boutons, cire à cacheter…
o Tourniquet d’amputation, crucifix d’un autel
o En 2003 découverte du seul squelette sur l’épave, après étude il s’agissait d’un homme d’environ 30 ans atteint de scorbut.

  • Instruments scientifiques : ce sont des indices qui permettent de reconnaitre chaque épave :
o Un quart de cercle signé Langlois, de 2,10 mètres de circonférence : utilisé pour l’astronomie
o Un thermomètre à alcool, un sablier, des milliers d’épingles pour les naturalistes de l’expédition, une règle graduée en pouces (rattachée au géographe anglais à bord de La Boussole).
o Un graphomètre (utilisé pour la topographie terrestre)
o Un compas de relèvement
o Fragments de minerais : pour le dessin et la peinture
o Éléments de scalpel


  • Certains éléments aident à l’identification des navires :
- Meules à grain
- Artillerie embarquée
- Corps de pompes de cale
- Armes familiales sur vaisselle
- On remarque l’absence de renseignements par la dendrochronologie ou l’architecture navale.


En 2008 une nouvelle expédition permit une exposition au musée de la marine. Ainsi le public pu bâtir l’histoire, remonter aux sources du périple, du naufrage, et ainsi tirer un premier bilan sur ces années de recherches. On souligne qu’il reste sur les sites du matériel et qu’il est toujours passionnant de plonger sur ces épaves.

Projet - Musee archeologique sous-marin - Alexandrie

Alexandrie et ses fonds marins possèdent les vestiges de civilisations antiques telles que grecque, egyptienne et romaine. La mise-au-jour d'une partie de ces trésors, notamment dans le cadre d'une exposition au Grand Palais illustre l'intéret et la valeur de ce patrimoine.

Ainsi l'architecte Jacques Rougerie propose de construire un musée à Alexandrie, pour y rassembler les vestiges de la cité (et d'autres localités voisines).
La nouveauté repose dans un nouveau concept muséographique puisqu'une partie du musée serait sous l'eau.
Le visiteur s'immergerait dans la baie d'Alexandrie et par la même occasion remonterait le temps, pour repenser Alexandrie dans sa grandeur antique.
Les collections seraient présentées dans le contexte de leur conservation et de leur découverte, dans l'eau. Des baies vitrées permettraient aux visiteurs d'observer les fonds marins environnants, les vestiges et les archéologues en action.
Les travaux devraient commencer en 2010 et durer plus de 2 ans.
Article source : voyages.excite.fr


Observatoire de Nice : SOS CNRS !

La LRU et ses décrets entraînent une grande vague de protestation dans les milieux de l'enseignement supérieur et de la recherche. En France depuis le début de la semaine, les enseignants-chercheurs en grève poursuivent leur mobilisation contre les réformes Pécresse en organisant des «cours informels en plein air».
A Nice ces cours en plein-air ont eu lieu place du palais de justice, alors que les personnels CNRS affichaient leurs inquiétudes en déployant de grandes banderoles au pied des batiments de l'observatoire de Nice, sur le flanc du Mont-Boron. On peux y lire, depuis une semaine : "SOS CNRS".

La restauration des Monuments Historiques dans le cadre du Plan Patrimoine Antique - synthèse de la conférence de Pierre-Antoine Gatier

La restauration des Monuments Historiques dans le cadre du
Plan Patrimoine Antique,
L’Amphithéâtre et les Thermes de Cimiez

Synthèse de la conférence de Monsieur
Pierre-Antoine Gatier, Architecte en chef des Monuments Historiques

Télécharger la synthèse en PDF

Le Plan Patrimoine Antique : introduction au projet, enjeux et objectifs

La ville de Nice a décidé de restaurer les thermes et l’amphithéâtre de Cimiez, édifices classés à l’inventaire des Monuments Historiques peu après le rattachement du Comté de Nice à la France. Monsieur Gatier propose une présentation de cette « merveilleuse aventure », inscrite dans le cadre du « Plan Patrimoine Antique ».
Il s’agit d’un projet d’étude visant à la restauration et à la mise-en-valeur de monuments de la région. Ce projet est conduit par ministère de la culture (dirigé régionalement par la DRAC) et par la ville de Nice. Ce sont les deux acteurs d’une intervention contrôlée sur les monuments de Cimiez notamment.
Par l’intermédiaire de ce plan, on propose d’acquérir une meilleure connaissance scientifique de ces sites, dans le respect des travaux des précédant archéologues et architectes et restaurer les édifices afin de les livrer en bon état aux générations futures.
L’une des difficultés du projet consiste à inscrire l’édifice dans son temps : ces monuments ont une vie contemporaine (on parle de « réutilisation »). D’ailleurs parallèlement à ce plan d’autres monuments historiques sont souvent réutilisés pour des animations culturelles, comme les amphithéâtres de Fréjus ou Nîmes. On se demande comment assurer la cohérence entre la vie du monument dans notre époque et le respect du monument pour ce qu’il représente.
En tenant compte de cet aspect, le Plan Patrimoine Antique se donne pour objectifs la connaissance, la restauration et les moyens de réutilisation des édifices classés.

A propos de Cimiez ; remarques concernant la politique de classement

La présentation contemporaine du site résulte du regard archéologique développé sur ce paysage à partir du XVIII° siècle. On peut imaginer à l’époque que la plupart des vestiges étaient masqués, à l’exception de l’amphithéâtre et du « temple d’Apollon » (l’actuel frigidarium des termes du Nord), utilisé comme ferme. Ce terrain appartenait à une riche famille Niçoise et au début du XIX° siècle le propriétaire de la villa (l’actuel musée Matisse) était Garin de Coconato, un passionné d’archéologie et propriétaire d’un domaine agricole. C’est ce personnage et son architecte, Brun, qui ont propulsés Cimiez dans une reconnaissance archéologique qui a conférée au site la valeur patrimoniale dont il jouit aujourd’hui.
En effet, les vestiges ont été très tôt assimilés comme éléments marqueurs du territoire niçois puis français. Quand se produit le rattachement, l’une des premières décisions politique est de classer les monuments antiques dont le Trophée d’Auguste et l’Amphithéâtre de Cimiez. On en déduit que pour l’époque, le fait d’être français impliquait entre-autre d’avoir des monuments classés. Dans cet ordre d’idée on rappel qu’en 1947, les communes de Tende et de La Brigue furent rattachées à la France. Immédiatement alors les églises de la vallée de la Roya furent classées ; le rattachement semble induire un classement des monuments. Pour cette raison, dès 1865 (ce qui est très tôt car les 1er monuments historiques français sont classés en 1848) quelques monuments niçois figurent à l’inventaire des Monuments Historiques. Toutefois on doit souligner qu’ils étaient connus et avaient fait l’objet de certaines considérations par les pouvoirs locaux, avant 1860. En effet, la restauration Sarde avait pris en compte notamment l’amphithéâtre en 1837 en restaurant « de manière discrète » le monument.
On évoque également le cas du Trophée d’Auguste à La Turbie, qui fut restauré d’abord par les Sardes puis par les Monuments Historiques français (sous la direction de l’architecte Jules Formigé).

Les Monuments de Cimiez

Les archives photographiques montrent qu’en 1840, l’Amphithéâtre est utilisé dans sa partie centrale (arène) pour l’exploitation agricole. Certaines parties maçonnées du bâtiment sont même utilisées pour abriter du bétail : le monument vit avec son temps.
En 1864, les 1ers archéologues des sociétés savantes de Nice réalisent un « dossier de demande de classement ». Celui-ci abouti, de telle sorte qu’en 1865 l’amphithéâtre est classé. Après ce classement le 1er projet consiste à dévier la route à l’extérieur de l’amphithéâtre. Puis on restaure les grandes portes Nord et Sud, condamnées jusqu’alors par la route (Jean Camille Formigé travail vers 1900 sur la couverture des portes d’accès de l’amphithéâtre). L’examen des archives photographiques permet certaines remarques :
- La phase de déviation de la rue sur-creuse le niveau du sol et met à nu des fondations. Depuis, les niveaux antiques sont supposés 1 mètre au dessus du niveau actuel.
- L’observation de l’appareillage de l’édifice, notamment au niveau de la porte d’accès Sud permet de restituer des éléments de l’amphithéâtre qui protègent le passage d’un aqueduc (pour que des éléments effondrés ne tombent pas dans l’eau).
- Il n’y a pas de volonté absolue de conserver le monument archéologique, l’herbe envahie le site peu-après les restaurations. Le raccourci passant dans l’amphithéâtre est maintenu.
- Les archives livrent une correspondance de Jules Formigé (lettre avec croquis). Ce document est une grande avancée dans la mesure où il positionne l’amphithéâtre comme élément inscrit dans un système global, la cité antique de Cimiez.
C’est l’architecte Brun qui au XIX° siècle commence à dégager les structures de Cemenelum. A la mort de Monsieur Garin, un projet immobilier est prévu sur le site. Les sociétés savantes locales parviennent à alerter Jules Formigé de la valeur patrimoniale menacée et en 1941 la ville de Nice arrête ce projet de lotissement, en acquérant l’ancienne villa Garin de Coconato.
La mobilisation niçoise fusionnelle avec les Monuments Historique permet de sauver le site. C’est grâce à cette passion que le site bénéficie de fouilles importantes au milieu du XX° siècle.

Aujourd’hui on parvient à faire une cartographie des élévations grâce à des « photos redressées », malgré les espaces courbes générés par la forme ovale du bâtiment. Les plans informatisés des photographies redressée permettent de mieux rendre compte des maçonneries dans des aspects de chronologie (et phasages), niveaux de fondation, restaurations, état global, campagnes de travaux à venir...
D’autres études scientifiques (analyse des mortiers) permettent de donner de nouveaux indices. (Origine des matériaux, datation, regroupement avec d’autres parties voir d’autres édifices). Les travaux réalisés permettent de mieux comprendre l’édifice. On propose le phasage suivant : Le bâtiment de l’amphithéâtre semble se développer en 2 temps :
- Au Ier siècle aurait été construite une cavéa (sorte de socle). L’édifice se composait alors d’une maçonnerie posée sur le rocher et on se demande si des structures périphériques en bois étaient alors présentes. Cependant aucun trou de poteau n’a été découvert.
- Au III° siècle, une extension : c’est alors qu’on aurait élevé les cloisons et les tribunes avec des maçonneries.

Dans le cadre du Plan Patrimoine Antique on se demande quelle place pourrait avoir le bois dans la construction et restauration. Le challenge est de respecter le monument dans son apparence antique, en lui permettant de vivre et de servir dans le contexte actuel. Pour cela on propose un projet d’aménagement avec des gradins réversibles légers en bois qui permettraient d’installer un public là ou il était durant l’antiquité, en préservant les structures originelles et en limitant la monumentalisation de la restauration.

L’amphithéâtre de Cimiez est de très petite taille. C’est une leçon d’architecture même pour nos contemporains dans l’adaptation du bâtiment par rapport au relief et à la topographie du site. Dans le cadre du développement durable cet exemple illustre la grande intelligence des constructeurs romains à tirer parti du site, dans ses ressources naturelles et les moyens disponibles.
L’arène doit être restaurée. Cela pose problème dans le choix des matériaux et du niveau de sol.
On pose aussi le problème de la consolidation des vestiges.
On remarque que le monument rassemble des vestiges antiques, des éléments remontés par les Sardes ou les Monuments Historiques, et des éléments liés à l’évolution des usages tout au long de la période moderne. C’est l’emploi du Monument dans la vie quotidienne des populations locales et le profond respect témoigné vers l’Amphithéâtre de Cimiez qui ont permis à l’édifice de parvenir à nos jours.

Concilier Plan Patrimoine Antique et accueil des publics

L’ensemble des thermes de Cimiez forment un élément particulièrement intéressant en termes d’architecture, de restauration et d’étude archéologique. On doit se rappeler qu’il s’agit d’un fragment d’une cité antique. Pour aider à l’étude, les photographies d’époque peuvent révéler certains aspects.
Cimiez est un site antique composé d’ilots de vie découpés géométriquement par des voies. On annonce que la visite du site se fera suivant les tracés originels et dans la logique du plan antique. L’idée est de se déplacer dans l’ensemble du site en contextualisant tous les éléments des thermes et de la cité antique, mais aussi en liant le site à son musée. L’idée du parcours est de respecter l’agencement des pièces et les anciens « parcours des baigneurs ». La visite se fera sur des passerelles qui protégeront les vestiges et assureront l’accès aux personnes à mobilité réduite.
Les grands vestiges sont soumis à une érosion intensive, pour cela on annonce une couverture partielle des élévations pour assurer leur transmission, en proposant une restitution de toiture.

Aujourd’hui l’ACMH et l’archéologue ont une mission commune dans l’action portée sur le bâtiment et l’impact de la restauration. La genèse du projet inclut une réflexion et un processus d’aller-retour avec entre les acteurs et les publics dans le respect des travaux anciens. Ainsi on espère « donner à vivre Cemenelum » et faire en sorte que les personnes à mobilité réduite puissent aussi accéder au site.